Quels sont les romans les plus attendus de la rentrée littéraire 2024, qui débute ce mercredi ?
Les titres phares de cette nouvelle rentrée paraîtront mercredi 14 août, comme « Tenir debout » de Mélissa Da Costa, romancière numéro un des ventes en France, qui parle de l’amour face au handicap, « Jacaranda » de Gaël Faye, qui évoque encore le Rwanda, huit ans après son best-seller « Petit Pays », ou encore « Frappez l’épopée » d’Alice Zeniter, écrit en Nouvelle-Calédonie.
Autres poids lourds de cette nouvelle saison, « Jour de ressac » de Maylis de Kerangal, une enquête policière au Havre, et « Houris » de Kamel Daoud, sur les violences en Algérie, paraissent jeudi 15 août.
32e rentrée pour Amélie Nothomb
Les 21 et 22 août, c’est l’avalanche : une centaine de romans sont parus en deux jours seulement. Il y a eu l’inévitable d’Amélie Nothomb, « L’Impossible Retour », récit de voyage au Japon. Pour la Belge, c’est la 32e rentrée littéraire consécutive, « par habitude, presque par superstition », comme on dit chez son éditeur, Albin Michel. Le record n’est pas près d’être battu.
Des noms familiers aux lecteurs qui suivent l’actualité littéraire reviennent, comme Claudie Gallay (« Les Jardins de Torcello »), Abel Quentin (« Cabane »), Maud Ventura (« Célèbre »), Philippe Jaenada (« La déinvolture est une bien belle choisi ») et Emma Becker (« Le Mal joli »).
« Peut-être un peu trop des mêmes auteurs »
Ces quelques 100 titres qui arrivent en 48 heures, « oui, c’est beaucoup. Peut-être un peu trop des mêmes auteurs, alors qu’il y a tellement d’écrivains prometteurs dont on ne parle pas assez, souligne-t-on à La Nouvelle Librairie, dans le centre d’Orléans. On met en avant nos coups de cœur. Notre rentrée est centrée sur les livres que l’on a lus, qui nous inspirent, car nos clients recherchent des conseils personnalisés. »
En juin, le Syndicat des libraires français avait appelé les éditeurs à « réduire drastiquement » le nombre de parutions. Cette baisse a commencé, quoique lentement. La rentrée littéraire 2024, d’août à octobre, compte 459 romans, soit le total le plus bas du XXIe siècle, contre 466 en 2023 et 490 en 2022.
James Ellroy, Colm Toibin
« On a tous envie de ne pas trop publier », avançait en juin le patron des éditions Stock, Manuel Carcassonne, lors d’une présentation de la rentrée littéraire avec le magazine Livres Hebdo. Et pour cause, ajoutait son collègue des éditions Grasset, Olivier Nora, « il faut savoir qu’un premier roman en France se vend aujourd’hui autour de 800 exemplaires » en moyenne.
Début août, le quotidien Les Échos relayait les témoignages d’éditeurs de romans étrangers qui peinent encore davantage. « Certains genres qui ont le vent en poupe, comme le manga ou la romance, prennent parfois plus de place dans les rayons, au détriment de la littérature étrangère qui se vend encore moins », constatait le directeur éditorial d’Actes Sud, Manuel Tricoteaux.
Les traductions de l’anglais dominent ce marché. L’Irlandais Colm Toibin (« Long Island ») et l’Américain James Ellroy (« The Enchanters », en septembre) seront parmi les têtes d’affiche.