Le gouvernement Barnier, lorsqu’il sera formé, devra s’attaquer en urgence à la question du budget 2025, avec des économies à réaliser d’urgence.
La situation budgétaire de la France est « très grave »a jugé le nouveau Premier ministre Michel Barnier ce mercredi 18 septembre. L’élaboration du budget 2025 et les débats qui y sont liés au Parlement prennent du retard compte tenu de l’absence de gouvernement. Il y a pourtant urgence à réduire le déficit public, qui a dérapé et atteint 5,5 % du PIB en 2023. La France est d’autant plus soumise à une procédure de l’Union européenne pour déficit excessif. Si, malgré la forte opposition d’une partie de la classe politique, Michel Barnier peut décider d’augmenter les recettes par le levier fiscal, il devra aussi revoir les dépenses pour trouver des économies.
En 2022, selon les derniers comptes publics détaillés publiés par l’Insee, l’État a dépensé 1 538,9 milliards d’euros. Représentant près de 41 % des dépenses, la protection sociale est le principal poste du budget. Une catégorie qui regroupe plusieurs types de prestations, les plus importantes étant les retraites, qui ont coûté 343,8 milliards d’euros. On retrouve également l’Assurance maladie avec 82,9 milliards d’euros. Ajoutées aux autres dépenses de santé, hors protection sociale, cela représente 323 milliards d’euros de dépenses. Les dépenses liées au chômage ont représenté 45 milliards d’euros de dépenses en 2022. Le reste des prestations sociales, qui couvrent notamment les aides au logement et les allocations familiales, pèse 156,1 milliards d’euros dans le budget.
Près de 50 milliards pour la défense
Un autre poste de dépenses important : « affaires économiques »avec 176,9 milliards d’euros. Derrière ce nom obscur, on retrouve notamment les crédits alloués aux transports (53,6 milliards) et à l’énergie (35,9 milliards). Viennent ensuite les « services généraux des administrations publiques » (163,6 milliards d’euros), un poste alourdi par le remboursement de la dette qui y est logée. En 2022, 52,9 milliards d’euros y ont été consacrés. L’Etat dépense également 137,8 milliards d’euros pour l’éducation, l’écrasante majorité dans l’enseignement primaire et secondaire.
Les missions régaliennes de l’Etat mobilisent également plusieurs dizaines de millions d’euros, à commencer par le budget de la défense, qui s’élève à 48,3 milliards d’euros en 2022. Une somme similaire (45,5 milliards d’euros) a été consacrée à l’ordre public et à la sécurité, dont 25 milliards d’euros alloués à la police, 6,7 milliards à la justice et 4,7 milliards à l’administration pénitentiaire. S’ajoutent enfin trois budgets plus modestes. Les loisirs, la culture et les cultes, pour lesquels l’Etat a dépensé 37,8 milliards d’euros en 2022. Le poste logement et équipements collectifs a mobilisé 32,5 milliards d’euros. Près de 29 milliards d’euros ont également été mobilisés pour la protection de l’environnement, dont la moitié pour la gestion des déchets.
Les 10 milliards de coupes budgétaires décidées en début d’année par Bercy avaient touché tous les postes de dépenses, répartis entre chaque ministère. Mais certains avaient été plus touchés que d’autres, comme les sports, la jeunesse et la vie associative, l’immigration et l’écologie.
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