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Quels sont les leviers que le gouvernement peut utiliser pour renflouer les caisses de l’État ?


Alors que les comptes publics sont dans le rouge, Michel Barnier a ouvert la porte à une hausse des impôts pour « les plus riches » et pour « les grandes entreprises ».

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Face à la dégradation des comptes publics, le ministre de l'Economie, Antoine Armand, et le Premier ministre, Michel Barnier, pourraient augmenter certains impôts. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO)

Michel Barnier compte sur les plus riches pour redresser les finances publiques. Le Premier ministre, qui avait déclaré vouloir plus de « justice fiscale » lors de sa nomination, a-t-il déclaré dimanche 22 septembre sur France 2 « ne pas exclure que les plus riches participent à l’effort national »Selon le chef du gouvernement, cet effort pourrait être réalisé à travers « prélèvements ciblés » pour les contribuables mais aussi pour « certaines grandes entreprises ».

Une rupture avec la politique fiscale menée jusqu’ici par Emmanuel Macron. Dans un rapport publié en juillet, leLa Cour des comptes a ainsi estimé que « la période 2018-2023 (avait) « L’année 2020 a été marquée par d’importantes baisses d’impôts, dont l’impact est estimé à 62 milliards d’euros en 2023 ». Des réductions d’impôts qui ont contribué « à la détérioration du déficit public »avec un un déficit public qui pourrait atteindre 5,6% du PIB cette année et qui a valu à la France une procédure à Bruxelles pour déficit excessif.

Bien que le Premier ministre n’ait pas précisé quelles mesures et taxes pourraient être visées, il a déclaré qu’il ne voulait pas « augmenter encore les impôts pour tous les Français »excluant ainsi effectivement « le plus modeste », « ceux qui travaillent » et le « classes moyennes »Alors que le sujet est explosif, Michel Barnier dispose de plusieurs leviers, de l’impôt sur les sociétés à la « Flat tax » en passant par l’impôt sur le revenu pour les tranches les plus élevées. Des pistes que Bercy, interrogé par franceinfo, n’a pas commentées.

Augmenter l’impôt sur les sociétés

Pour réduire le déficit, Michel Barnier a évoqué la participation accrue de certaines grandes entreprises, qui ont bénéficié de plusieurs mesures de relance.réformes de la fiscalité du capital depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron. Le taux de l’impôt sur les sociétés, prélevé sur les bénéfices des entreprises, est ainsi passé de 33,3 % en 2017 à 25 % en 2022. une note publiée sur le site de la Cour des comptes, cette mesure aurait coûté 11 milliards d’euros pour l’année 2022.

Sur France 2, Michel Barnier n’a pas exclu une hausse de l’impôt sur les sociétés pour les plus grandes entreprises, alors que le dispositif rapporte 58,5 milliards d’euros à l’État en 2023, selon la Direction générale des finances publiques. Pour l’économiste Mathieu Plane, cette hausse pourrait prendre la forme« une surtaxe exceptionnelle à partir d’un certain niveau de bénéfices, une forme de taux d’imposition progressif ».

« Il faudra aussi savoir si cela sera durable ou non. »note le directeur adjoint du département Analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), alors que la France devra réaliser des dizaines de milliards d’économies sur plusieurs années pour espérer ramener son déficit sous les 3% du PIB en 2027, comme elle ambitionne de le faire.

Geler le barème de l’impôt sur le revenu

Bien que le barème de l’impôt sur le revenu change chaque année pour tenir compte de l’inflation – le gouvernement n’y a renoncé qu’en 2012 et 2013 –Le gouvernement de Michel Barnier étudie la possibilité de le geler, selon La Tribune Et Les Échos. Autrement dit, de le désindexer de l’inflation et de ne plus inclure les augmentations de prix dans le calcul de la fiscalité. Ce qui conduirait à mécaniquement une augmentation de la pression fiscale.

Selon Les échosce gel du barème ne pourrait concerner que les ménages les plus riches, dont le taux d’imposition est de 41% et 45% (ou même ceux à 30%). « Si les salaires augmentent mais que les taux restent fixes, les ménages seront davantage taxés. C’est une voie technique et invisible »« La mesure permettrait de faire rentrer entre 1 et 4 milliards d’euros de recettes fiscales dans l’État en 2025 selon les tranches concernées, sur la base d’une inflation moyenne de 1,7% », explique Simon-Pierre Sengayrac, économiste à la Fondation Jean-Jaurès. Ce dernier estime que la mesure rapporterait entre 1 et 4 milliards d’euros de recettes fiscales à l’État en 2025 selon les tranches concernées, sur la base d’une inflation moyenne de 1,7%.

Augmenter le taux de la « Flat tax »

Mis en place en 2018, le « Flat tax » est unimpôt forfaitaire unique de 30% sur les revenus du capital (revenus de capitaux mobiliers, dividendes, revenus fonciers, etc.). Il vise à réduire l’impôt payé par les contribuables les plus aisés afin de les inciter à investir dans l’économie. Dans le système précédent, l’imposition totale des contribuables les plus aisés pouvait atteindre 60,5%.

Plutôt qu’une suppression, une augmentation de la « Flat tax » pourrait être envisagée par le gouvernement. Selon le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances pour 2022, sa mise en place en 2018 a coûté à l’Etat 1,8 milliard d’euros. De son côté, l’Institut Montaigne (un think tank libéral) avait estimé que la suppression de la « Flat tax » proposée par le Nouveau Front populaire pourrait rapporter entre 3,2 et 3,6 milliards par an.

« Sa suppression n’apporterait qu’un gain assez modeste »nuance Mathieu Plane, qui imagine plutôt une augmentation de cette taxe de 30 à 35 %. Une mesure qui pourrait rapporter « quelques centaines de millions, voire un peu plus selon l’ordre de grandeur ».

Trouver d’autres solutions

Alors que la facture d’électricité française devrait baisser de 10 % en 2025 en raison de la baisse du prix de l’électricité sur le marché de gros, le gouvernement pourrait augmenter la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité. Cette taxe avait été considérablement réduite au plus fort de la crise énergétique en 2022 (à seulement 1 euro par MWh). En février 2024, elle avait été portée à 21 euros/MWh en février 2024. s’élevait à 32,44 euros/MWh. Dans un avis pour le projet de loi de finances pour 2023, le député Philippe Bolo (MoDem) a estimé que cette baisse avait représenté « une perte de 8 « Des milliards d’euros pour l’État ».

Parmi les pistes d’économies, Mathieu Plane et Simon-Pierre Sengayrac évoquent également les crédits d’impôt (sommes soustraites du montant de l’impôt), notamment le crédit d’impôt recherche (CIR). Un mécanisme destiné à favoriser les efforts de recherche et d’innovation des entreprises, que certains considèrent comme une « échappatoire fiscale » qui profite largement aux grandes entreprises.

Finalement, Michel Barnier pourrait-il être tenté de rétablir l’impôt sur la fortune (ISF), remplacé en 2018 par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ? Un rapport de France Stratégie publié en 2023 estimait que« En 2022, le coût budgétaire du remplacement de l’ISF par l’IFI serait probablement supérieur à 4 milliards d’euros. »

francetvinfo

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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