Bronchiolite : la campagne de vaccination des nourrissons est un succès
L’hiver 2022-2023 a été marqué par une épidémie particulièrement intense de bronchiolites à virus respiratoire syncytial (VRS), entraînant de nombreux passages aux urgences et hospitalisations de nouveau-nés. Pour rappel, le VRS est une cause majeure d’hospitalisations et de décès chez les nourrissons dans le monde. Face à cette situation, les autorités sanitaires françaises ont lancé une campagne de vaccination préventive pour tous les nourrissons à partir du 15 septembre 2023 et durant tout l’hiver. La France a ainsi été l’un des premiers pays à administrer le nirsevimab, un traitement par anticorps monoclonal à action prolongée administré en une seule dose (Beyfortus®), dans le but de prévenir les infections des voies respiratoires inférieures causées par le VRS. Cependant, l’efficacité du nirsevimab en situation réelle (c’est-à-dire hors études expérimentales), ainsi que le nombre d’hospitalisations évitées, restaient inconnus.
Les stocks se sont rapidement épuisés, la France n’ayant commandé que 200 000 doses pour 700 000 naissances annuelles. Tous les parents de nourrissons se sont retrouvés dans la même situation, allant de pharmacie en pharmacie pour obtenir une dose pour protéger leur bébé (souvent en vain).
Critères d’éligibilité
Cette année, Sanofi, le laboratoire qui développe Beyfortus, a produit 600 000 doses pour éviter les pénuries. En France métropolitaine, tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2024 y ont droit. La règle est la même en Guyane, en Martinique, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. Cette date est fixée au 1er février pour la Réunion et la Guadeloupe, et au 15 mars pour Mayotte.
Selon Vidal, ouvrage de référence pour les produits de santé, Beyfortus « est indiqué chez les enfants à haut risque d’infection par le VRS nés à 35 semaines d’âge gestationnel ou moins, et âgés de moins de 6 mois au début de l’épidémie saisonnière de VRS ; âgés de moins de 2 ans qui ont nécessité un traitement pour dysplasie bronchopulmonaire au cours des 6 derniers mois ; âgés de moins de 2 ans atteints d’une cardiopathie congénitale avec répercussions hémodynamiques.
