Quels scénarios après la fin des discussions avec Fenway ?
LLa fin des discussions entre Gérard Lopez et Fenway Sports Group (FSG) pour une vente des Girondins a assombri mardi le ciel et les perspectives du club, actuellement relégué en National. 40 millions d’euros doivent être trouvés d’ici l’audience en appel devant la DNCG le 23 juillet. Trois scénarios sont possibles.
1. Le plus improbable : l’arrivée d’un autre investisseur
Gérard Lopez n’a jamais caché qu’il souhaitait attirer un partenaire financier pour « soutenir son projet » aux Girondins. Pendant longtemps, l’idée était de faire venir un actionnaire minoritaire, qui injecterait principalement de la dette. Malgré tout, il a fallu attendre…
LLa fin des discussions entre Gérard Lopez et Fenway Sports Group (FSG) pour une vente des Girondins a assombri mardi le ciel et les perspectives du club, actuellement relégué en National. 40 millions d’euros doivent être trouvés d’ici l’audience en appel devant la DNCG le 23 juillet. Trois scénarios sont possibles.
1. Le plus improbable : l’arrivée d’un autre investisseur
Gérard Lopez n’a jamais caché qu’il souhaitait attirer un partenaire financier pour « soutenir son projet » aux Girondins. Pendant longtemps, l’idée était de faire entrer un actionnaire minoritaire, qui injecterait principalement de la dette. Malgré des discussions avancées avec un fonds américain en juin, l’idée a été abandonnée en raison de l’incertitude liée aux droits TV, selon l’entourage de l’homme d’affaires. Le dossier de vente a également été bouclé avec Fenway.
Comment croire, après ces échecs successifs, qu’un autre candidat se manifestera ? Au-delà d’un contexte rendu très délicat par les droits TV, les besoins de financement sont énormes entre les 40 millions d’euros nécessaires cet été, les factures en retard, les litiges prud’homaux (dont celui avec Vladimir Petkovic) et les loyers impayés du stade. Sans compter ce que Gérard Lopez veut récupérer. Les manifestations d’intérêt n’ont d’ailleurs jamais cessé. Autour du club, on disait même que Lopez avait d’autres offres… auxquelles il n’aurait pas donné suite, afin de privilégier celle du FSG, jugée plus solide.
Si, par miracle, un riche acquéreur se manifeste, et en supposant qu’il ait eu un accès de longue date à la data room, il paraît impossible que l’affaire soit formellement conclue d’ici mardi 23 juillet. Il faudrait alors que l’acquéreur fasse une offre ferme et engageante et fournisse la preuve de fonds devant la DNCG. Cette dernière maintiendrait le déclassement puisque la somme nécessaire ne sera pas encore sur les comptes du club. L’étape suivante serait de saisir le CNOSF (Comité national olympique et sportif français), en espérant un avis positif, puis l’approbation du comité exécutif de la Fédération, sans doute avec l’appui du tribunal de commerce. Comme en 2022.
2. Le plus logique : Gérard Lopez remet le tout dans le pot
C’est, après tout, la mission première du patron d’une entreprise : assurer sa pérennité et remplir son rôle d’actionnaire en remettant son argent au pot quand la situation l’exige. Jusqu’à présent, Gérard Lopez a investi 20 millions d’euros au capital du club. L’été dernier, il a également effectué un apport de 40 millions d’euros sur le compte courant d’actionnaire, ce qui constitue une créance de l’entreprise. Selon son entourage, il resterait 38 millions d’euros sur ce compte courant.
« Le club et son actionnaire mettent désormais toute leur énergie à finaliser un plan de financement pour la saison 2024-2025 », précise le communiqué des Girondins. La grande question est de savoir s’il peut et veut remettre 40 millions d’euros sur la table. Interrogé à ce sujet par les salariés mardi matin, le directeur général Thomas Jacquemier a répondu, abattu : « Je ne sais pas, je ne peux pas parler pour les gens. »
La fortune de Lopez, que personne ne peut estimer, est-elle suffisante et suffisamment « liquide » (cash disponible) pour signer un nouveau chèque dans les prochains jours ? Ses proches affirment qu’il fera de son mieux pour répondre à cette exigence. Peut-être avec ses partenaires de Jogo Bonito, sa holding qui possède les Girondins et Boavista, et dont il est actionnaire à 85 %. Mais pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? De toute façon, les discussions auraient déjà commencé.
3. Le plus inquiétant : rester au sein du Parti national et déposer le bilan
Si aucune solution n’est trouvée et qu’un trou de 40 millions d’euros subsiste dans les comptes du club, la DNCG n’aura d’autre choix que de confirmer la rétrogradation administrative des Girondins en National. Certains espèrent que le scénario du sauvetage de Sochaux l’an dernier (rétrogradation en N1 mais reprise du club par un groupe d’investisseurs et de socios) se répétera. Mais les ordres de grandeur étaient bien différents : il fallait réunir « seulement » 12 millions d’euros, et ce pour la seule saison 2023/2024.
Dans le cas des Doubistes, le propriétaire sortant a renoncé à son compte courant d’actionnaire et vendu ses parts pour un euro symbolique. Si une initiative similaire a vu le jour à Bordeaux ces dernières semaines, réunir 40 millions d’euros d’ici le début de la semaine prochaine paraît utopique. D’autant que ces repreneurs, encore anonymes, n’ont pas encore pu inspecter les comptes pour savoir où ils mettraient les pieds…
En National, les dépenses (salaires, frais de fonctionnement, etc.) sont quasiment identiques mais les recettes (droits TV, sponsoring, billetterie, etc.) s’effondrent. La faillite deviendrait inévitable, suivie d’un redressement judiciaire qui entraînerait une nouvelle rétrogradation, en National 2. Soit une reprise intervient, dans un calendrier très serré voire intenable, soit la liquidation sera prononcée, c’est-à-dire la disparition du club et le retour au niveau amateur, en National 3.