Les programmes des différents partis politiques sont exposés depuis vendredi et ils ont un point commun : ils font la part belle aux dépenses. S’endetter, c’est aussi trouver des investisseurs pour accorder du crédit. À quel prix ?
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Il est normal, lorsqu’on est en campagne, de faire des propositions attractives pour attirer les électeurs plutôt que de promettre du sang et des larmes. Mais que ce soit du côté de l’alliance Nouveau Front populaire ou du côté du Rassemblement national, ces programmes économiques s’annoncent si généreux qu’ils s’avèrent extrêmement coûteux.
Nous ne disposons pas encore de chiffres précis, mais nous disposons déjà de sommes avancées importantes. Du côté du Nouveau Front populaire, entre le retour à la retraite à 60 ans, l’indexation des retraites sur les salaires, l’augmentation de 10 % des fonctionnaires, la hausse du Smic à 1 600 euros net, il y en a pour tous les goûts. des centaines de milliards d’euros. Côté recettes, pour financer ces promesses, le nouveau Front populaire compte principalement sur les impôts : rétablissement de l’ISF, impôt sur la fortune, hausse des droits de succession, augmentation de la CSG, etc. L’équation ne semble pas complètement équilibrée.
Le Rassemblement national propose également de nombreuses dépenses, comme la suppression des taxes sur les carburants, la baisse de la TVA sur une centaine de produits essentiels, la nationalisation des autoroutes. Il y a aussi des centaines de milliards d’euros d’argent. Pour tout financer, le RN compte sur l’argent qui rentrera en luttant contre la fraude ou en supprimant l’AME, l’aide médicale d’État aux immigrés, qui rapportera plus d’un milliard par an dans les caisses. Là aussi, ces mesures risquent de ne pas suffire et de creuser encore davantage le déficit.
Du côté de la Renaissance, il y a aussi les dépenses. Augmenter le bonus défiscalisé à 10 000 euros par an, indexer systématiquement les retraites sur l’inflation auront un coût d’environ plusieurs dizaines de milliards d’euros, ne sont pas des mesures neutres pour les finances publiques. Leur facture, du moins pour le moment, reste néanmoins nettement inférieure à celles présentes au programme des autres formations, à droite comme à gauche.
Le problème est que la France n’a pas les moyens de financer tous ces programmes. Le pays vit déjà largement à crédit, avec une dette qui dépasse 110 % du PIB. Une dette détenue, on le rappelle, pour près de la moitié par des investisseurs étrangers, américains, japonais, qatariens, etc.
Pour financer toutes ses promesses, le vainqueur – quel qu’il soit – sera contraint d’emprunter encore davantage. Reste à savoir qui va nous prêter, et surtout à quel niveau ? Comme nous l’avons vu lors de la semaine du 10 juin, les tarifs commencent déjà à augmenter. Les investisseurs prêtent mais plus cher. Le risque est que, devant tant de dépenses à venir, ils se disent que le projet n’est pas crédible, que la France ne pourra pas honorer ses dettes. Une certitude demeure : les premières conséquences de ces futures élections s’annoncent être le dérapage de nos finances publiques.
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