Alors que le marché du vin se contracte, les importations de vin sont en baisse dans le monde entier. Trois pays se distinguent, tant en volume qu’en valeur.
Le vent de pessimisme qui souffle sur le marché du vin continue de se faire sentir à la lecture des chiffres d’importation. Les derniers en date concernent l’année 2023, qui a connu une chute spectaculaire par rapport à 2022. La reprise post-Covid semble très loin. Le trio de tête, toujours le même, est composé des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne. Les trois pays représentent 40 % des importations mondiales de vin en volume et 37 % en valeur. Mais que ce soit en volume ou en valeur, on constate un recul, parfois important, des bouteilles importées par ces trois locomotives.
Au Royaume-Uni par exemple, 12,3 millions d’hectolitres de moins ont débarqué sur le marché en 2023 par rapport à 2022. La valeur des importations américaines a, elle, perdu 6,2 milliards d’euros. Pour le reste, il est intéressant, mais tout aussi inquiétant, de constater que la Chine est toujours engagée dans une réduction des importations de vin pour la sixième année consécutive. Et la France dans tout ça ? Si le recul est effectif, il reste contenu (-4,6 % en volume et -3,5 % en valeur). En revanche, le marché français délaisse progressivement le vrac espagnol, notamment au profit du prosecco italien, grâce à une hausse de la demande depuis l’avènement du spritz. La France brille toujours par son statut de premier pays exportateur de vin en valeur, loin devant l’Espagne et l’Italie, qui restent toutefois devant en termes de volumes.
A lire aussiLe monde du vin français doit-il avoir peur du marché chinois ?
Quand l’importation de vin en France suscite des tensions
L’importation de vin en France, si elle contribue favorablement à l’essor des vins étrangers sur le sol français, est aussi source de tensions. D’autant que la consommation est en baisse et sans compter les coûts de production toujours plus élevés en France par rapport à la concurrence, notamment espagnole. En octobre dernier, par exemple, un groupe d’action mené par plusieurs vignerons de la région Occitanie a mis le feu à une usine d’embouteillage dans l’Aude. Selon eux, certains négociants importaient du vin étranger à bas prix, faisant mécaniquement baisser le prix du vin français en vrac.
