« Quelqu’un est entré dans mon lit et a commencé à me violer », l’acteur raconte ce traumatisme subi à l’âge de 10 ans
L’animateur a le don de créer une ambiance intimiste, en petit groupe. Autour de l’acteur de 75 ans se trouvent l’actrice Véronique Dicaire et le chef Jean-François Piège, dont on voit l’émotion à l’écoute de ces terribles souvenirs.
L’agresseur, raconte Francis Huster, est interrompu par « les phares de la voiture de ma grand-mère qui éclairent la pièce ». La grand-mère et son compagnon André découvrent le petit Francis qui saigne du cou et, face à ses premières explications – « il y avait quelqu’un sur moi » –, croient d’abord à un cauchemar. Mais, au sol, André ramasse un chapeau, témoignage irréfutable de la présence d’un inconnu dans cette pièce.
Les photos dans le tiroir
Le lendemain, la compagne de la grand-mère accompagnait le petit Francis au commissariat. Nous sommes à la fin des années 1950, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les policiers de l’époque n’étaient pas formés pour recueillir le témoignage d’un enfant traumatisé.
En racontant l’épisode, Francis Huster « joue » littéralement le personnage, mimant le policier qui tape à la machine, rendant son ton bourru, ses gestes brusques… « Et du coup, il sort de son tiroir six ou sept photos d’Algériens, de noirs, en disant à moi « c’est lequel » ? » Avec l’injonction : « Ne vous y trompez pas ! »
Francis Huster se tourne alors vers le compagnon de sa grand-mère, qui secoue la tête. Il répond: « Il n’y en a pas. » Ce qui n’arrange pas son interlocuteur : « Quoi, c’est aucun ! » « C’était dans le noir, monsieur, comment voulez-vous que je sache qui c’était ?… »
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