quelles sont les règles statistiques pour garantir la fiabilité des enquêtes ?

Les sondages d’opinion sur le vote se multiplient dans la presse et commencent à rythmer la campagne des législatives.

Pour ces législatives du 30 juin et du 7 juillet, comme pour les autres élections, plus les jours passent, plus les observateurs auront les yeux rivés sur les sondages d’opinion. Ils s’appuient sur une loi mathématique, la loi des grands nombres, qui stipule qu’une moyenne observée dans un échantillon de population a de plus en plus de chances de se rapprocher de la valeur réelle dans l’ensemble de la population, à mesure que l’échantillon s’agrandit.

Si l’échantillon est bien représentatif de la population, qu’il est suffisamment nombreux, en politique on a souvent des échantillons de 1000 à 2000 personnes, si la formulation des questions n’est pas biaisée, alors une enquête a donc toutes les chances de refléter la état d’opinion à un moment donné. En France, la publication des sondages politiques est réglementée par la loi de juillet 1977. La commission des sondages contrôle le détail de la méthodologie utilisée, qu’on appelle les avis, et institue une obligation légale de publier sa marge d’erreur.

Cette marge d’erreur dépend essentiellement de la taille de l’échantillon, plus celui-ci est grand, plus la marge d’erreur est faible, mais aussi du score mesuré. Plus il est proche de 50 %, plus la marge d’erreur est grande. A l’occasion de cette campagne pour les élections législatives, la commission de vote rappelle que les projections de sièges ne sont pas à proprement parler des sondages et qu’elles introduisent de nombreux biais d’interprétation. Pour représenter la future Assemblée nationale, en restant dans la logique du scrutin, il faudrait en effet réaliser 577 sondages, soit un par circonscription, auprès à chaque fois d’un échantillon de la population locale. Comme cela n’est pas possible, les projections de sièges sont réalisées sur la base d’une enquête nationale dont les résultats sont transposés en sièges. Cette méthode ne peut pas prendre en compte dans le détail les problématiques locales et la personnalité des candidats.

Technologiquement parlant, l’utilisation d’Internet permet d’obtenir un échantillon représentatif et des réponses à un questionnaire plus rapidement que par téléphone ou en face-à-face, donc la photographie statistique d’opinion est plus efficace, plus instantanée, mais comme au Même si les opinions politiques sont plus volatiles qu’il y a 30 ans, les sondages ne sont pas plus prédictifs aujourd’hui qu’hier. Le mot d’ordre reste vraiment la prudence dans leur interprétation, surtout quand la date des élections est encore lointaine.