Quelles sont les normes sismiques du pays ?
La terre tremble tous les jours au Japon, à des degrés divers. Le gouvernement japonais a depuis longtemps adopté des normes antisismiques strictes en cas de séisme majeur, comme celui qui a frappé l’archipel jeudi 8 août, d’une magnitude de 7,1 sur l’échelle de Richter.
Un séisme de magnitude 7,1 s’est produit jeudi 8 août dans le sud du Japon, faisant huit blessés. Au lendemain du séisme, des experts ont mis en garde contre un « possible méga-séisme », une première depuis celui de 2011, qui avait mesuré une magnitude de 9,1 et déclenché un tsunami à l’origine de l’accident nucléaire de Fukushima. Au total, cette série de catastrophes a fait environ 19 500 morts.
Hanté par le souvenir de ces tremblements de terre meurtriers, l’archipel s’est doté au fil des années de lois et de normes antisismiques, peut-être parmi les plus strictes au monde. D’autant que le Japon reste l’une des régions où le risque sismique est le plus élevé, avec des milliers de tremblements de terre par an, plus ou moins puissants.
bâtiments flexibles
Au Japon, la plupart des bâtiments sont construits pour résister à un certain niveau de secousses. Des lois ont d’ailleurs été établies après le tremblement de terre de Kanto du 1er septembre 1923. Ce dernier, d’une magnitude de 7,9, a causé plus de 140 000 morts dans l’archipel.
Ainsi, les fondations des bâtiments sont renforcées par des poutres et des piliers. La base des structures peut également être équipée de coussins en caoutchouc qui peuvent absorber les chocs. D’autres bâtiments sont plus souples et bougent avec les secousses. Cependant, les structures plus anciennes et les maisons individuelles en zones semi-urbaines et rurales ne sont pas forcément adaptées.
L’une des caractéristiques clés des bâtiments japonais est l’utilisation d’appuis à isolation sismique. Ces appuis permettent au bâtiment de se déplacer horizontalement lors d’un tremblement de terre, réduisant ainsi la contrainte exercée sur la structure et minimisant les dommages.
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un système d’alerte précoce
L’archipel japonais dispose également d’un système national d’alerte extrêmement efficace. Lancé en 2007, J-Alert s’appuie sur un satellite qui permet aux forces de l’ordre d’alerter rapidement les médias et les citoyens, via SMS, email, radio, haut-parleurs dans la rue et télévision. La couverture médiatique permet un flux constant d’informations sur le séisme : magnitude, centre, approche éventuelle d’un tsunami.
L’alerte met généralement moins de dix secondes à parvenir aux citoyens. Une fois déclenché, le signal permet d’arrêter les trains à grande vitesse et les centrales nucléaires.
un exercice national
Bien sûr, la population japonaise est très consciente des dangers des tremblements de terre. Depuis près de soixante ans, le gouvernement japonais a mis en place des exercices de prévention, auxquels les Japonais sont soumis dès leur plus jeune âge. Ces derniers intègrent rapidement les premiers gestes à avoir chez eux : éteindre le gaz, se réfugier sous une table, s’éloigner des fenêtres. Les écoles mettent également en place ces exercices pour les élèves, parfois plusieurs fois par an.
Chaque année depuis 1960, une simulation géante est organisée à l’occasion de la Journée nationale de prévention des tremblements de terre, le 1er septembre, jour anniversaire du séisme de Kanto. Lors de cet exercice géant, l’ensemble du gouvernement est mobilisé, ainsi que des équipes spéciales d’intervention et de réponse.
Le pays dispose également de salles permettant de simuler un tremblement de terre.
Simulation d’un tremblement de terre à l’occasion de la Journée de prévention des catastrophes, le 1er septembre. Des exercices sont organisés dans tout le Japon pour commémorer le grand tremblement de terre de Kanto de 1923 pic.twitter.com/qZfi4B2B5b
– Michiyo Ishida (@MichiyoCNA) 1er septembre 2017
L’archipel japonais est situé sur la ceinture de feu du Pacifique, un alignement de volcans bordant l’océan Pacifique. On compte ainsi 265 volcans potentiellement actifs au Japon. Le pays est également à cheval sur quatre plaques continentales : les plaques Pacifique, Eurasienne, Nord-américaine et Philippines. Ce sont ces plaques qui provoquent des tremblements de terre au Japon lorsqu’elles entrent en collision.
Le Japon a été le premier pays à intégrer la parasismologie à ses recherches scientifiques. Le premier tremblement de terre documenté au Japon remonte à 599, dans la préfecture de Nara.