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Quelles sont les lettres plafonds qu’Eric Coquerel et Charles de Courson réclament au gouvernement ?


Ces documents, élaborés fin août, fixent les crédits alloués à chaque ministère pour l’année suivante et servent de base de travail à la construction du futur projet de loi de finances.

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(De gauche à droite) Le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Eric Coquerel, et le rapporteur du Budget, Charles de Courson, se rendent à Matignon, le 17 septembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

La préparation du budget 2025 se transforme déjà en bataille politique. Alors que le projet de loi de finances doit être présenté par le gouvernement début octobre et examiné au passage par le Parlement, le président de la commission des finances de l’Assemblée, Eric Coquerel (LFI), et le rapporteur du budget, Charles de Courson (Liot), se sont rendus mardi 17 septembre à Matignon pour tenter – en vain – d’obtenir des documents clés pour préparer les discussions budgétaires : les « lettres plafonds ».

Ces courriers fixent les crédits alloués à chaque ministère pour l’année suivante et constituent une base de travail pour construire le projet de loi de finances pour l’année à venir. Ils sont rédigés à l’issue des conférences budgétaires, qui se tiennent généralement entre avril et mai, entre la direction du budget et les différents ministères, comme le souligne le ministère de l’Economie. A la suite d’arbitrages politiques, le chef du gouvernement les transmet généralement aux ministères au début de l’été. Mais, en raison des élections législatives anticipées et de l’absence de gouvernement de plein exercice, ils n’ont été envoyés que le 20 août par Gabriel Attal. Dans ces documents, l’ancien Premier ministre, alors démissionnaire, se limite à proposer une reconduction des moyens accordés aux ministères, laissant à son successeur le soin de réviser la copie.

Bien que les lettres de plafond aient été reçues par les ministères, elles n’ont pas été communiquées aux responsables de la commission des finances de l’Assemblée. qui les réclament depuis lors. « A notre connaissance, ces « lettres plafonds » n’ont pas été annulées ni remplacées par de nouvelles lettres qui seraient différentes d’elles. Nous nous permettons donc de réitérer cette demande de communication auprès de vous. »écrivent Eric Coquerel et Charles de Courson dans une lettre adressée à Michel Barnier et publiée le 11 septembre sur X.

Les deux parlementaires soulignent la« importance » de ces documents pour construire le budget 2025. « Cela nous permet d’entrer dans le détail des réductions de dépenses publiques pour chaque ministère »a expliqué Eric Coquerel mardi sur franceinfo. « Nous sommes choqués, ces documents nous ont été refusés »a poursuivi le représentant de LFI à sa sortie de Matignon. « Ils sont hors la loi, ils se mettent en danger »il a en outre dénoncé. Critiquant une « déni de démocratie »ce dernier s’est rendu mercredi à midi au ministère de l’Economie, en compagnie de Charles de Courson, pour « exiger » ces lettres. Mais les deux députés repartent une fois de plus les mains vides de leur expédition.

Le gouvernement n’a aucune obligation de transmettre ces lettres de plafond aux responsables de la commission des finances. « Nous sommes bien conscients qu’il n’est pas habituel de communiquer ces documents », Eric Coquerel et Charles de Courson le reconnaissent également dans leur courrier. En revanche, l’exécutif est tenu de fournir un autre document : le « tiré à part ». Ce rapport, établi à partir des lettres de plafond, récapitule le montant envisagé des crédits par mission et résume les orientations générales du budget pour l’année suivante. La loi organique relative aux lois de finances prévoit qu’il soit présenté « avant le 15 juillet » par le gouvernement. Toutefois, en raison du contexte politique, ce délai n’a pas été respecté.

« Le retard dans la transmission du tirage séparé (…) ne permet pas à la Commission des Finances de préparer l’examen du projet de loi de finances pour 2025 dans un délai raisonnable »écrivent les deux élus, qui demandent donc, à défaut, à avoir accès aux lettres du plafond. Dans un courrier adressé lundi à Eric Coquerel et Charles de Courson, et consulté par franceinfo, le Premier ministre s’est engagé à leur transmettre « à la fin de la semaine » un « version provisoire » Un calendrier qui ne satisfait pas les parlementaires. « Mon devoir n’est pas d’attendre une semaine de plus pour obtenir un document sur les bases de travail du budget envoyé aux ministères depuis près d’un mois »Eric Coquerel s’impatiente mardi.

francetvinfo

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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