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Quelles sont les conséquences de la mort du numéro un du Parti communiste vietnamien ?

Quelles sont les conséquences de la mort du numéro un du Parti communiste vietnamien ?

Nguyen Phu Trong laisse derrière lui un Etat marqué par une vaste campagne anti-corruption, dite de « fournaise ardente », que certains qualifient tout simplement de purge au sein du parti, à l’image de ce qui s’est passé en Chine. Face à un homme qui a évincé toute alternative politique, sans (semble-t-il) avoir prévu « l’après », comment organiser désormais sa succession ?
Marie-Gibert Flutregéographe, maître de conférences à l’université Paris-Cité et chercheur au laboratoire du Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africain, américain et asiatique, décrit le défunt premier ministre.

Nguyen Phu Trong alias l’homme le plus puissant du pays

Né en 1944, il étudie à l’Académie des sciences de Moscou et occupe différents postes au sein du comité central du Parti communiste, jusqu’à en devenir le secrétaire général.
Son parcours est tout à fait exceptionnel compte tenu de sa longévité, explique la chercheuse :
« C’est la première fois depuis 1986 qu’un secrétaire général qui avait réussi à accomplir trois mandats, en 2011, 2016 et 2021, est élu. Il est également le premier secrétaire général à mourir en fonction depuis Lê Duẩn. »
« Son pouvoir,
poursuit Marie-Gibert Flutre, était d’autant plus important que, comme la Chine, le Vietnam est ce qu’on appelle un État à parti unique.

Un exercice du pouvoir « puriste »

Selon la chercheuse, Nguyen Phu Trong était une adepte orthodoxe des textes marxistes-léninistes, et les a incarnés à la fois en théorie et en pratique. Pour illustrer son propos Marie-Gibert Flutre rappelle les éléments de la vaste campagne anti-corruption, appelée aussi « la fournaise ardente ».

« Des ministres sont tombés, dit-elle, pour tout vous dire, aujourd’hui, il n’y a plus que 12 membres au Politburo au lieu de 18 à cause des purges qui ont été menées à partir de 2016. C’est vraiment la marque de son pouvoir en interne. Cela se reflète dans le monde politique, mais il incarne aussi une ligne dure pour la société civile. C’est notamment sous son mandat en 2019 qu’a été votée la loi dite de sécurité d’Internet, une loi de contrôle très fort de l’expression publique, par exemple. »

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