4x100m quatre nages mixte : les outsiders pour le bronze
Apparu en 2021 à Tokyo (victoire de la Grande-Bretagne), le relais mixte 4×100 m quatre nages, où la place des nageurs selon leur spécialité est totalement libre, est loin d’être une science exacte. D’abord délaissé par les grandes nations, il est aujourd’hui devenu une épreuve très populaire. C’est une médaille olympique comme une autre et on ne va pas cracher dessus. « , admet Denis Auguin, le sélectionneur de l’équipe de France.
Dans ce contexte, le relais bleu, qui a réalisé vendredi matin le septième temps de la série et s’élancera loin du bouillon de la ligne 1, fait figure de véritable outsider.
« Léon va faire peur aux autres, il est dans un tel état de grâce qu’on ne sait pas ce qui pourrait arriver »
Ce samedi soir à 21h58, il devrait aligner Yohann Ndoye Brouard en dos, le quadruple champion olympique Léon Marchand en brasse, Marie Wattel en papillon et Béryl Gastaldello en crawl. Soit quatre nageurs expérimentés qui ne semblent pas souffrir de l’accumulation des courses et qui terminent très bien la semaine de compétition.
Portés par une foule enflammée, ils ont largement de quoi se faufiler sur la troisième marche du podium, les États-Unis et l’Australie semblant surarmés. Et jouent une fois de plus sur l’effet Marchand : « Nous ne sommes pas favoris et nous avons l’ambition de nous faire plaisir, explique Marie Wattel. Léon va faire peur aux autres, il est dans un tel état de grâce qu’on ne sait pas ce qui peut arriver. »
4 x 100 m quatre nages hommes : l’or pour finir ?
Quand on signe le meilleur chrono des séries sans aligner sa meilleure équipe, on a de quoi rêver. Ce samedi matin, Yohann Ndoye Brouard, Léon Marchand, Clément Secchi et Rafael Fente Damers ont été les plus rapides en 3’31 »36. Les Bleus avaient fait le choix logique de préserver Maxime Grousset, engagé ce samedi soir en finale du 100 m papillon et Florent Manaudou, médaillé de bronze vendredi soir sur 50 m et qui, s’il brille toujours sur 100 m (47 »90 cette saison), ne peut plus enchaîner les courses comme à ses heures de gloire sur la distance (champion d’Europe en 2014 notamment).
Le choix s’est avéré payant, puisque Secchi en papillon et Fente Damers en crawl ont conservé la première place, cette dernière ayant même le luxe de battre la championne olympique et détentrice du record du monde chinoise du 100 m Pan Zhanle.
Le relais bleu « all star » sera donc en finale dimanche (finale à 19h32) ligne n°4. Quatrième du 4×100 m 4 nages aux Championnats du monde 2023 avec Hadrien Salvan en crawl car Manaudou avait raté sa compétition, les Français sont cette fois bien mieux armés et ne pas monter sur le podium serait une grosse déception. Peuvent-ils viser encore mieux ? Un relais 4 nages français est déjà monté sur le toit du monde. C’était à Barcelone, lors des Championnats du monde 2013 avec Camille Lacourt, Giacomo Perez Dortona, Jérémy Stravius et Fabien Gilot pour la France et… les États-Unis disqualifiés.
Les Américains, qui n’ont pas non plus présenté leur meilleure équipe en séries, règnent en maître sur ce relais depuis des décennies et sont les tenants du titre olympique. Mais, fait inhabituel, aucun de leurs coéquipiers n’a atteint la plus haute marche du podium sur 100 m crawl, dos, brasse et papillon. Les Australiens compteront comme à leur habitude sur la finition enflammée de leur vice-champion olympique du 100 m Kyle Chalmers pour espérer devancer Pan Zhanle, l’Américain Jack Alexy et Florent Manaudou au poteau.