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Quelles sont les causes d’intoxication au datura en Nouvelle-Aquitaine ?

Quelles sont les causes d’intoxication au datura en Nouvelle-Aquitaine ?

Il existe plusieurs circonstances, volontaires ou non, selon le centre antipoison qui fait le point sur les cas enregistrés depuis 2022.

Basé au CHU de Bordeaux, le centre antipoison et de toxicovigilance de Nouvelle-Aquitaine, qui reçoit des appels de toute la région, n’a pas recensé récemment d’intoxication au datura liée à la contamination des cultures par la récolte mécanisée.

Mais les circonstances peuvent être bien différentes et depuis 2022, il a enregistré 43 cas d’exposition au datura, dont la grande majorité étaient accidentels.

Accidents de jardinage

24 de ces signalements sont liés à des accidents de jardinage, précise Magali Oliva-Labadie, la cheffe du service.

« Soit ce sont des gens qui, en débroussaillant, ont reçu une projection dans l’œil, et la plante est responsable de troubles de la vision et d’une dilatation de la pupille. Soit des gens qui ont arraché du datura sans gants, ce qui a provoqué une réaction cutanée. Car la plante contient des substances toxiques dans ses feuilles, ses fleurs et ses graines. »

Confusion alimentaire

Autre possibilité : « confusion alimentaire, avec des personnes qui croient manger des épinards par exemple ». Une seule personne a commis cette erreur, mais deux enfants ont aussi été empoisonnés après avoir ingéré du datura pour le plaisir, sans connaître la plante.

En 2017, une recrudescence des cas au niveau national, notamment en Nouvelle-Aquitaine, a conduit à une alerte envoyée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). « Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé du datura à proximité de leur domicile, en zone urbaine », écrit Magali Oliva-Labadie dans le bulletin de vigilance 2018 de l’Anses.

Le développement des plantes toxiques pourrait alors s’expliquer par l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions réglementaires, comme l’interdiction des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts. Par la suite, les autorités sanitaires ont demandé aux communes de procéder à l’élimination du datura notamment dans les lieux fréquentés par les jeunes.

Les ingestions sont moins susceptibles d’être volontaires

L’ingestion peut aussi être volontaire. Entre début 2022 et septembre 2024, quatre personnes y ont eu recours pour mettre fin à leurs jours, selon le centre antipoison de Néo-Aquitaine.

Plante exotique extrêmement toxique, le datura stramonium gagne du terrain sur le plateau limousin

Enfin, « il existe un usage abusif et une consommation récréative, notamment chez les adolescents, car cette plante a des propriétés hallucinatoires et provoque des délires », poursuit Magali Oliva-Labadie, dont le service a enregistré huit signalements dans ce cadre.

Symptômes

D’un point de vue médical, les substances contenues dans le datura « (dont la scopolamine, l’atropine et l’hyoscyamine) sont responsables de symptômes associant des signes neuropsychiatriques (hallucinations, agitation, voire coma avec convulsions) et des signes neurovégétatifs (sécheresse de la peau et de la bouche, fièvre, signes cardiaques, etc.) ». « Le tableau clinique peut être particulièrement sévère chez l’enfant ».

En détails

Entre 2022 et septembre 2024, 43 signalements ont été transmis au centre antipoison :
– 24 accidents de jardinage,
– 1 accident de la vie quotidienne,
– 1 exposition alimentaire,
– 5 enfants touchés (trois qui ont touché la plante, deux qui l’ont ingérée dans un jardin),
– 4 suicides,
– 8 boissons « récréatives ».

Hélène Pommier

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