quelles seront les conséquences pour la lutte contre le réchauffement climatique
Les États-Unis vont sans aucun doute changer radicalement leur politique environnementale et perturber les prochains sommets sur le climat.
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Un climato-sceptique à la Maison Blanche. Donald Trump a été réélu président des États-Unis, mardi 5 novembre. Une menace pour les négociations et politiques mondiales sur le climat à cinq jours du début de la COP29 en Azerbaïdjan.
Le futur président n’a jamais caché son climato-scepticisme. Le réchauffement climatique est un « blague » selon le président élu qui s’engage à relancer l’extraction pétrolière aux Etats-Unis : « Je fais cette promesse au grand peuple américain : je mettrai fin à la crise inflationniste dévastatrice et je réduirai le coût de l’énergie. Nous allons forer, chérie, forer ! »
D’autres promesses incluent la fin des réglementations sur les émissions polluantes des voitures et la fin des normes visant à limiter les émissions des centrales électriques au charbon. Le tout en quittant l’accord de Paris, comme lors de son premier mandat. Les États-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, ne respecteraient plus les objectifs globaux de limitation du réchauffement, ce qui risque de peser sur les négociations de la COP en Azerbaïdjan qui s’ouvre le 11 novembre.
« La victoire très nette de Donald Trump crée un climat d’incertitude très important sur les négociationsanalyse Lola Vallejo, de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Le sujet qui est vraiment à l’ordre du jour cette année est la question du financement climatique, c’est-à-dire quel effort de solidarité pouvons-nous faire avec les pays en développement. Le fait que tous les pays soient paralysés par l’annonce de l’administration Trump constitue un risque important et il sera très négatif. » Lola Vallejo ne croit en revanche pas à un effet de contagion avec d’autres pays qui sortiraient de l’accord de Paris ou réviseraient significativement à la baisse leurs ambitions.
Les défenseurs de l’environnement sont consternés par le résultat de ces élections. « C’est une très mauvaise nouvelle »réagit le Réseau Action Climat qui relativise tout de même la portée de cette élection. Tout d’abord, ce sont les équipes de Joe Biden qui participeront à la COP29 en Azerbaïdjan et puis Donald Trump ne fait pas seul la politique climatique mondiale. « En soi, il y a tous les autres Etats autour de la tablerappelle Gaïa Febvre, responsable des questions internationales au Réseau Action Climat. Aux Etats-Unis, certains Etats progressistes, des villes mais peut-être aussi des entreprises diront qu’il est important de respecter l’accord de Paris. Ce sont toutes ces poches de résistance qui vont se créer et sur lesquelles il va falloir se pencher.»
Le Réseau Action Climat appelle l’Union européenne et la France à prendre part à cette « résistance ». A ce stade, il n’y a pas de réaction de la ministre de l’Ecologie Agnès Pannier-Runacher, chargée notamment des négociations climatiques.