quelles conséquences pour l’enquête en Suède ?
L’enquête de la police suédoise sur la plainte pour viol impliquant Kylian Mbappé pourrait avancer avec de nouveaux indices et une audience en France ou en Espagne.
Et maintenant ? Au lendemain de l’explosion médiatique, peu d’informations ont filtré sur l’enquête pour viol qui viserait Kylian Mbappé après le dépôt confirmé d’une plainte pour des événements survenus le 10 octobre dans un hôtel de luxe à Stockholm. On ne sait encore rien de la plaignante ni du contenu de son témoignage. Mais le capitaine de l’équipe de France de football et attaquant du Real Madrid serait considéré comme « raisonnablement suspect », le niveau de suspicion le plus bas prévu par la loi suédoise.
Des indices à rechercher
Dans un premier temps, la procureure en charge du dossier et ses enquêteurs sont en première ligne. Obtenir des indices apparaît fondamental pour que l’enquête avance, comme l’explique le journal suédois Aftonbladet. Une expertise liée à la recherche effectuée à l’hôtel pourrait y contribuer. Des vêtements – un pantalon, un haut noir et une culotte – auraient déjà été saisis. L’analyse des caméras de vidéosurveillance pourrait permettre d’en savoir plus sur les circonstances.
Une audition de Mbappé en Espagne ou en France ?
Sans preuves suffisantes, l’enquête pourrait être close. Mais compte tenu de la nature de la plainte et de sa médiatisation, les spécialistes estiment qu’une audition de Kylian Mbappé sera nécessaire s’il est effectivement visé par la plainte. « Son témoignage sera important pour l’enquête », a déclaré à SVT Nyheter l’ancien procureur général suédois Sven-Erik Alhem, président de l’association Victim Support Suède.
Si cette audience devait avoir lieu, reste à savoir sous quel régime. « S’il ne va pas en Suède, il est possible de l’entendre à distance. Dans ce cas, cela sera fait par la police locale qui recevra les questions qui seront posées par la police suédoise », explique Pernilla Dahlrot-Cabouillet, avocate aux barreaux de Paris et de Suède, sur BFMTV. Une éventuelle procédure dans le cadre d’une décision d’enquête européenne. Ce cadre juridique peut également viser à mettre la main sur d’éventuelles preuves. « Il se peut que le procureur veuille avoir accès aux données contenues dans le téléphone portable du suspect », a déclaré Per Hedvall, chef de l’unité de coopération judiciaire internationale au parquet national suédois, pour TV4.
La possibilité du mandat d’arrêt européen
A l’issue de cette éventuelle audience, le procureur devrait probablement choisir entre classer l’affaire et poursuivre l’enquête. Dans ce deuxième scénario, le degré de suspicion passerait de « raisonnablement suspect » à « probablement suspect ». La justice suédoise peut alors ordonner une arrestation et une détention provisoire « par contumace » lorsque la personne recherchée est absente. « Ce n’est qu’à ce moment-là que le procureur pourra émettre un mandat d’arrêt européen », explique Per Hedvall. Disposant d’un mandat d’arrêt européen, sauf cas de prescription notamment, tout État de l’Union européenne peut exiger d’un autre qu’il arrête la personne recherchée et la remette dans un délai de 90 jours.
Mais à quel calendrier s’attendre ? La justice suédoise, comme la française, est-elle confrontée à des retards ? « Cela dépend, comme partout, de la charge de travail du tribunal ou du service de police concerné », observe Pernilla Dahlrot-Cabouillet. « Mais vu la nature de cette affaire et l’intérêt médiatique qu’elle suscite, il est possible qu’on essaie d’aller un peu plus vite. »
Ces dernières années, la Suède a durci sa législation en matière de viol et prévoit une peine de six ans de prison. La peine peut aller jusqu’à dix ans en cas de circonstances aggravantes.