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Quelle politique d’adaptation au réchauffement climatique pour la France ? Terra Nova livre ses clés

Les pompiers évacuent un habitant à Bouzonville (Moselle), le 17 mai 2024.

Rendue nécessaire par l’intensité du réchauffement atmosphérique et la multiplication des événements extrêmes, l’adaptation au changement climatique, encore balbutiante, est d’une complexité déconcertante. Comment rendre les sociétés résilientes ? Dans quelle mesure les infrastructures, les espaces de vie et les économies peuvent-ils évoluer ? Quelle échelle de temps choisir : 2030, 2050 ou 2100 ? À quels niveaux faut-il envisager les adaptations, du pays, des régions ou des communes ? Les trois en même temps ? Depuis un an, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, fait travailler ses administrations sur la perspective d’un réchauffement de +4°C à la fin du siècle, une base de travail qui correspond à la trajectoire actuelle du réchauffement.

Alors que le troisième plan national d’adaptation au changement climatique français est attendu dans les prochaines semaines, le think tank Terra Nova publie, mardi 21 mai, une analyse sur les solutions à déployer « à la lumière des expériences étrangères ». « Les politiques d’adaptation se développent dans de nombreux pays parce que l’Accord de Paris de 2015 a mis cet enjeu en lumière mais aussi parce que les pays sont confrontés à des aléas de plus en plus violents : les canicules bien sûr, mais aussi les inondations, qui ont eu un impact majeur sur l’Allemagne et la Belgique. »résume Marine Braud, ancienne conseillère écologie à Matignon et auteur de ce document. « S’adapter n’est pas du pessimisme mais du réalisme »note-t-elle.

L’un des principaux enjeux de ce projet colossal est d’analyser précisément les risques auxquels sont confrontés les territoires en s’appuyant sur la science. Au Royaume-Uni, le Climate Change Committee fournit des études climatiques détaillées tout en jouant un rôle essentiel. En 2023, il qualifiait le plan élaboré par le gouvernement britannique de « compilation des politiques existantes ». L’Autriche, l’Espagne et les Pays-Bas ont choisi de se référer aux trajectoires les plus pessimistes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), à savoir le scénario « RCP 8.5 », celui des activités humaines qui conduirait à un réchauffement de 3 à 6°C. au niveau mondial, alors que la France a opté pour un scénario intermédiaire.

Arbitrages des décideurs politiques

En matière d’anticipation des risques, il faut également prendre en compte les caractéristiques des différents bassins de vie d’un même pays. Une canicule n’affecte pas de la même manière les villes et les campagnes, les personnes âgées et les jeunes. « Une pluie intense causera moins de dégâts si elle tombe sur une zone humide prête à absorber l’excès d’eau que si elle tombe dans une région très artificielle où les haies ou le couvert forestier ont été arrachés », détaille la note. Météo-France met déjà à disposition des élus plusieurs outils, notamment un diagnostic qui évalue le réchauffement à l’échelle d’une commune. Selon Terra Nova, « L’ingénierie territoriale dans le plan d’adaptation (…) sera une bonne indication de son sérieux ».

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Cammile Bussière

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