Quelle est l'allocation sociale unique que réclame Michel Barnier ?
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Quelle est l’allocation sociale unique que réclame Michel Barnier ?

Le Premier ministre, qui entend « débureaucratiser » le paiement des prestations sociales en les fusionnant, souhaite ouvrir prochainement ce chantier afin qu’il puisse être mené à son terme « dans les années à venir ».

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Le Premier ministre, Michel Barnier, et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, à l'Assemblée nationale, le 2 octobre 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Faut-il fusionner les prestations sociales ? L’idée, qui revient régulièrement dans le débat public, a été formulée par le Premier ministre, jeudi 3 octobre, dans « L’Evénement » sur France 2. Michel Barnier a annoncé son intention de créer un « allocation sociale unique ». Le chef du gouvernement, qui entend ainsi « débureaucratiser » le paiement des allocations, prévient cependant que cela « Le chantier va prendre un peu de temps. »

Cette allocation « va fusionner plusieurs prestations sociales et faire en sorte que les personnes qui travaillent gagnent systématiquement plus que les autres », a ajouté le chef du gouvernement dans La Tribune dimanche. Elle ne précise toutefois pas quels services elle entend combiner.

En 2021, alors qu’il brigue l’investiture du parti Les Républicains pour l’élection présidentielle de l’année suivante, Michel Barnier portait déjà cette mesure afin de« encourager le travail et le mérite, au détriment de l’assistanat ». L’objectif était alors de « limiter les revenus d’aide, notamment avec un plafond entre le RSA (revenu de solidarité active) et l’APL (aide au logement) », a alors expliqué à Capital le rapporteur de son projet, le député Olivier Marleix. Mais à l’époque, Michel Barnier avait promis Indiquer de « sanctuaire » aide à la vieillesse et au handicap.

Avant lui, lors de la présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait défendu une idée similaire : « un paiement social unique ». L’allocation sociale unique évoque aussi le « revenu universel d’activité » qui a été soutenu par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe en 2018, rappelle La dépêche. Ce projet, dont les travaux ont été stoppés par la crise sanitaire, envisageait de regrouper le RSA, la prime d’activité, l’allocation spécifique de solidarité, l’APL ou encore l’allocation aux adultes handicapés (AAH), a listé le gouvernement.

Du côté de l’actuel gouvernement, on ne sait pas encore la forme exacte que prendrait cette allocation sociale unique, qui ne verrait que le jour. « dans les années à venir », a prévenu Michel Barnier. La mesure ne devrait donc pas figurer dans le projet de budget du gouvernement qui sera présenté jeudi en Conseil des ministres.

Il pourrait en revanche être soutenu par des membres du camp politique du Premier ministre lors de l’examen des textes budgétaires au Parlement. En plein débat sur l’escalade du déficit public, les députés de la droite républicaine ont présenté le 2 octobre une série de mesures afin de parvenir à 50 milliards d’euros d’économies. Dans ce plan, consulté par franceinfo, le groupe dirigé par Laurent Wauquiez préconise notamment un « allocation sociale plafonnée unique » a « 70% du Smic », « à l’exception de certaines prestations dont la spécificité se justifie, comme l’allocation adulte handicapé ». Selon eux, cette mesure permettrait d’économiser de l’argent. « environ 7 milliards d’euros » l’année prochaine.

De son côté, l’Ifrap, groupe de réflexion libéral qui défend la mise en place d’une allocation sociale unique, estime qu’une fusion des prestations, avec « un plafond cumulatif fixé à 100% du Smic, dans un premier temps, puis 90% dans un second temps »permettrait à terme d’économiser 5 milliards d’euros « sur les services et la réduction des coûts de gestion ».

Concernant l’efficacité d’une telle mesure, Julien Damon, professeur associé à Sciences Po et auteur d’un rapport remis en 2018 à Edouard Philippe sur le sujet, estime avec le Figaro Celui-la allocation sociale unique aurait l’avantage de fournir « simplicité » et de « clarté ». « Mais simplifier, c’est compliqué »il prévient. Cette mesure nécessiterait, entre autres, d’harmoniser les périodes prises en compte pour bénéficier des prestations.

Par ailleurs, en 2018, un rapport de France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, révélé par Le mondepensait qu’une allocation sociale unique pourrait faire plus « perdants » que « gagnants ». Le rapport prévoit une baisse des ressources pour 3,55 millions de ménages et une augmentation pour 3,3 millions d’autres ménages, rapporte le quotidien.

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