L’expression française « mourir de chaleur » pourrait bien prendre tout son sens dans quelques années. À mesure que la Terre se réchauffe, les températures atteignent des pics difficiles à accepter pour le corps humain. En 2019, le physiologiste Ollie Jay s’est posé la question suivante : à quelle température la vie humaine est-elle en danger ?
Afin de répondre à cette question avec le plus de rigueur scientifique possible, Ollie Jay a construit une « chambre à chaleur ». À l’intérieur de cette dernière, la température est volontairement insupportable. Directeur du laboratoire d’études expérimentales à Sydney sur le sujet, Ollie Jay explique que les conséquences physiologiques de la chaleur sont encore très mal connues.
« En simulant ces conditions et en y exposant les gens, sous une surveillance médicale attentive, nous pouvons mieux comprendre la physiologie de la réaction des gens. »
La chaleur, ennemi public numéro 1
Dans son dernier rapport appelant à une action mondiale contre la chaleur extrême, les Nations Unies ont déclaré que 70 % de la main-d’œuvre mondiale, soit plus de 2,4 milliards de personnes, était exposée à la chaleur extrême.
Afin de comprendre quels sont les risques et les meilleurs moyens de lutter contre cette chaleur extrême, l’équipe travaillant autour d’Ollie Jay a donc développé cette « salle canicule ». La pièce, de 4 mètres sur 5, peut atteindre une température de 55°C.
Outre la température, le vent, la lumière et l’humidité sont des données qui peuvent être prises en compte par les scientifiques dans le cadre d’une expérience. Cependant, les chercheurs savent depuis plusieurs années que l’humidité en particulier est un facteur très important.
Plus notre environnement est humide, plus il est difficile pour le corps humain d’évacuer la chaleur (par la transpiration). Cette connaissance a conduit la communauté scientifique à établir une limite de 35°C WBGTCette unité est différente du °C que nous connaissons car elle prend en compte la puissance du rayonnement (température globale) ainsi que l’humidité (température du bulbe humide).
De fausses données ?
Mais selon la nouvelle étude d’Ollie Jay, ces chiffres ne sont pas les bons. En effet, les calculs et expériences réalisés dans les années 2010 pour arriver à ces conclusions ont fonctionné sur des patients sans activité et sans vêtements. Un manque de réalisme qui remet en cause tous les calculs.
Dans une nouvelle étude, menée en 2021, Larry Kenney, physiologiste à l’Université d’État de Pennsylvanie à University Park, définit le WTB (point de rupture) à 31°C WBGT. Dans un autre article, publié en 2023, Ollie Jay définit le « seuil de survie » entre Températures de 26 et 34 °C à WBGT pour les jeunes, en bonne santé et entre 31 et 34°C WBTG pour les seniors.
- La température maximale qu’un corps humain peut tolérer est de 35°C WBGT
- Une nouvelle étude suggère qu’à 31°C WBGT, le « seuil de survie » serait dépassé
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