Quelle carte de France après le second tour ?

Quel sort les électeurs ont-ils réservé à la majorité présidentielle et aux personnalités impliquées dans les élections législatives ? Où se situent les différentes forces politiques ?

Sur les 19 ministres encore en lice au second tour des législatives, 17 ont décroché leur ticket pour l’Assemblée : de Gabriel Attal à Stéphane Séjourné dans les Hauts-de-Seine, en passant par Olivia Grégoire à Paris. Il y a aussi ceux qui ont profité du front républicain face au RN : Gérald Darmanin largement réélu à Tourcoing, Agnès Pannier-Runacher victorieuse à Arras ou Marc Fesneau dans le Loir-et-Cher. Ceux qui ont lutté contre la gauche ont eu moins de succès : l’ancien chef d’En Marche Stanislas Guerini a été défait à Paris, tout comme Sarah El Haïry à Nantes. L’ancien porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a également été défait en Isère, tandis que l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne a remporté son duel avec le RN dans le Calvados. Un autre ancien ministre d’Emmanuel Macron se démarque : Aurélien Rousseau, sauf que l’ancien ministre de la Santé est élu sous les couleurs du Nouveau Front populaire dans les Yvelines.

En dehors de l’ancienne majorité présidentielle, des personnalités ont aussi été particulièrement suivies. L’Insoumis François Ruffin s’est imposé dans la Somme face au RN grâce au retrait du candidat macroniste. LR a également vaincu l’extrême droite. Le chef de file de l’ancien groupe LR à l’Assemblée Olivier Marleix, qui comptait 13 points de retard sur le RN au premier tour, va retrouver son siège de député. Laurent Wauquiez fera également son grand retour sur les bancs de l’Assemblée où il retrouvera François Hollande. L’ancien président de la République a battu le RN et le député LR sortant en Corrèze.

Globalement, la carte de France à l’issue de ces résultats est contrastée, à l’image d’un scrutin où ne se dégage aucune majorité absolue, avec des députés de gauche en force dans le quart sud-ouest, les grandes villes ou encore en Seine-Saint-Denis. Tandis qu’à l’ouest et jusqu’au Centre-Val-de-Loire ce sont les macronistes qui dominent, quand le RN a ses zones de force dans les Hauts-de-France et sur toute la façade méditerranéenne.

Le RN, arrivé troisième, s’est implanté dans des territoires où il n’avait jusqu’ici aucun député. Le parti de Jordan Bardella a ainsi gagné ses premiers députés outre-mer : un à La Réunion, un autre à Mayotte. Le RN a également élu un député dans la Nièvre, dans l’ancien fief de François Mitterrand à Château-Chinon. Dans le département voisin de l’Yonne, d’ailleurs, les trois députés sont désormais estampillés RN.