L’équipe de France repart de l’Euro 2024 avec une demi-finale mais un léger sentiment d’amertume, avec une hiérarchie en partie ébranlée et le sentiment qu’un renouveau est nécessaire. De quoi envisager du changement pour le rassemblement de septembre et les deux matchs de Ligue des Nations contre l’Italie et la Belgique.
Ces joueurs qui ont marqué des points
Barcola, la promesse
La vraie bonne surprise s’appelle Bradley Barcola. Appelé pour sa première compétition avec l’équipe de France A, l’attaquant du PSG a rapidement conquis tout le monde : dès les premiers entraînements, il a impressionné par ses qualités techniques et offensives, avec un comportement impeccable au quotidien. A tel point que beaucoup, en interne, pensaient qu’il finirait par être titulaire dans le onze de départ de Didier Deschamps.
Ce ne fut pas le cas mais l’ancien lyonnais a eu du temps de jeu, dépassant plusieurs joueurs dans la hiérarchie, à l’image de Kingsley Coman qui, il y a quelques mois, apparaissait comme un titulaire plausible. En tout cas, il a marqué les esprits. Et s’il continue sur sa lancée cette saison à Paris, Bradley Barcola fait partie des joueurs à surveiller chez les Blues dans les prochains mois.
Saliba, chef de la défense
En mars dernier, Didier Deschamps lui avait en quelque sorte mis la pression : « Il fait une bonne saison. Il fait aussi des choses que j’aime moins. En équipe de France, il a eu un temps de jeu limité, mais quand il a joué, ça ne s’est pas forcément bien passé. La hiérarchie n’est pas en sa faveur en ce moment. Mais il est là. » Et il est bel et bien là. Car William Saliba est devenu le véritable patron de la défense des Bleus lors de cet Euro, s’imposant comme un titulaire indiscutable, une tendance révélée par RMC Sport en juin dernier.
Après les déclarations du mois de mars, le sélectionneur et le joueur d’Arsenal avaient échangé pour clarifier les choses. Didier Deschamps avait alors confié au défenseur qu’il l’appréciait beaucoup et croyait fortement en ses capacités. Impressionnant techniquement, William Saliba dégageait une sérénité qui a grandement contribué à stabiliser le bloc défensif, avec des relances de qualité. Il est également monté en puissance jusqu’en demi-finale. Son association avec Dayot Upamecano a beaucoup plu. Et le retour d’Ibrahima Konaté à 100% laisse augurer d’un match à trois pour la charnière centrale.
Jules Koundé a rejeté les critiques
Très critiqué avant le début de l’Euro 2024, le défenseur du Barça aura été l’une des vraies satisfactions de cette compétition côté français. Installé sur le flanc droit, l’ancien bordelais a livré des prestations de haut niveau, notamment face à la Belgique en huitièmes de finale. Il n’a certes pas tout réussi, notamment face au Portugal avec un duel difficile face à Rafael Leao, mais a montré beaucoup de caractère sur et en dehors du terrain. Sa fiabilité ne s’est pas démentie. Didier Deschamps s’est entretenu avec lui à Clairefontaine, un échange très constructif, qui a rassuré Jules Koundé. S’il continue sur sa lancée à Barcelone, il restera titulaire à ce poste.
Ferland Mendy : le doute est levé
Il n’a pas joué une seule minute avec les Bleus lors de cet Euro mais Ferland Mendy a rassuré Didier Deschamps et le staff sur son état d’esprit. Souriant, toujours motivé, le latéral du Real Madrid a affiché un comportement irréprochable. En récupérant du temps de jeu en Espagne, il peut légitimement croire à une nouvelle convocation en septembre.
Ceux pour qui ça a collé
Benjamin Pavard, clairement le plus en danger
C’est peut-être le joueur qui a été le plus déclassé dans ce groupe France. Élément clé des Bleus de Didier Deschamps lors du Mondial 2018, le défenseur de l’Inter Milan est désormais remplaçant et loin de postuler à une place de titulaire dans l’esprit du sélectionneur et de son staff. Au point de penser que sa place dans la liste de septembre est en danger. Sur le banc, il n’a pas joué une minute et son état d’esprit ne plaisait pas forcément en interne : attristé par son manque de temps de jeu, l’ancien joueur du Bayern a souvent montré son spleen voire son mécontentement. Une attitude pas forcément sous forme d’exemple à montrer aux plus jeunes.
Antoine Griezmann, un Euro en forme de trêve
Il semblerait que quelque chose se soit brisé entre le meneur de l’Atlético de Madrid et Didier Deschamps. Si rien ne dit que cette rupture soit définitive, il est certain que quelque chose a changé pour le vice-capitaine des Bleus. Autrefois titulaire indiscutable et surtout impossible à sortir du terrain en raison de ses performances de haute volée, Antoine Griezmann aura été sorti à plusieurs reprises au cours du match voire mis sur le banc.
Sa déclaration critique – ou brutalement honnête – à la presse en préparation, sur le « jeu ennuyeux » pratiqué par l’équipe de France a été diversement appréciée en interne. Cet Euro ressemble au deuxième épisode d’une relation moins fluide, après l’attribution du brassard de capitaine à Kylian Mbappé, que le joueur avait plutôt mal vécu. Sur le terrain, il s’est montré moins convaincant et n’est plus intouchable : en cas de bonnes performances en club, il n’aura aucun problème dans le groupe. Mais cette compétition ne lui a clairement pas fait marquer des points.
Kingsley Coman rétrogradé dans la hiérarchie
C’est peut-être celui qui aura le plus perdu : l’attaquant du Bayern, l’une des options préférées de Didier Deschamps en attaque ces dernières années, passe au troisième rang dans la hiérarchie des ailiers droit et gauche, derrière Ousmane Dembélé… mais aussi derrière le tout jeune Bradley Barcola et même dépassé par Antoine Griezmann, aligné à droite par le sélectionneur.
Blessé au mollet, victime d’un virus lors de l’arrivée des Bleus en Allemagne, parti quelques heures en Suède pour assister à la naissance de sa femme… plusieurs épisodes sont venus perturber l’Euro de Kingsley Coman, déçu de n’avoir pu jouer que quelques minutes. Il lui faudra retrouver du temps de jeu mais surtout de la confiance en ce début de saison dans son prochain club pour prétendre grimper de nouveau dans la hiérarchie des attaquants bleus.
Quoi de neuf pour les Bleus pour la rentrée ?
La recrue phare du Bayern Munich cet été malgré l’intérêt porté à la Premier League, Michel Olise pourrait rapidement changer de dimension. Joueur important des Espoirs de Thierry Henry, l’ancien ailier de Crystal Palace pourrait marquer des points en cas de grosses performances lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Déjà suivi de près par Didier Deschamps et son staff, le joueur de 22 ans a toutes ses chances au vu des rassemblements à venir, notamment au sein d’un club qui lui fera monter d’un niveau et lui permettra de disputer la Ligue des champions.
Toujours à Munich, Mathys Tel Il fait aussi partie des prétendants à une place dans un groupe France qui pourrait être en partie renouvelé dans les prochains mois. Entre les prestations moins convaincantes de certains et un Olivier Giroud qui prend sa retraite internationale, le secteur offensif des Bleus pourrait évoluer rapidement. S’il réalise de bonnes performances cette saison, l’ancien Rennais a clairement une chance à jouer. Non libéré par le Bayern pour les JO, il est déjà scruté par Didier Deschamps et ses adjoints, qui le considèrent comme un top joueur en devenir.
Restez aussi Surdoué recherchéélément important au sein de l’équipe de France Espoirs. Suivi de près par le Bayern et le PSG, le talent rennais s’apprête à changer de club et de dimension. Son choix sera déterminant, notamment pour son temps de jeu. Mais s’il réalise de bonnes performances, il pourrait prétendre à une convocation en équipe A, à l’image d’un Rayan Cherki qui est également surveillé.