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« Quel programme économique pour le Rassemblement national ?

FIGAROVOX/TRIBUNE – Compétitivité, simplification administrative ou encore lutte contre la fraude sociale… l’économiste Sébastien Laye et le journaliste Jean-Baptiste Giraud analysent les défis que devrait relever le RN s’il entre au gouvernement en termes d’économie.

Sébastien Laye est économiste et entrepreneur. Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, auteur de Dernière crise avant l’Apocalypse (Bague, 2021).


Le programme économique est souvent le talon d’Achille des partis d’opposition. Pire encore lorsqu’il s’agit de coalitions contraintes de composer et d’accepter des compromis, destinées à rechercher ensemble les voix des électeurs, malgré des divergences qui sont parfois de véritables divisions.

Ce décalage programmatique est aussi l’une des pierres d’achoppement régulièrement soulevées, jusque mardi 11 juin à midi par Éric Ciotti pour Les Républicains, et le même soir par Éric Zemmour pour Reconquête !, dans leurs projets respectifs de rapprochement avec le Rassemblement national. . Tous deux soutiennent néanmoins que pour ces élections législatives très particulières, ce qui les rassemble compte plus que ce qui les différencie, voire les oppose. La liste des désaccords est très longue.

Cependant, aucun analyste politique n’écarte totalement l’hypothèse d’une arrivée imminente du RN au pouvoir. Si elle arrive au pouvoir, la droite nationaliste, et ses éventuels alliés, devront faire face à un défi majeur : celui de présenter un programme économique cohérent, capable de redresser le pays plongé dans un chaos sans précédent par sept années de macronisme, précédées de cinq années d’un socialisme désastreux.

Pour cela, si Jordan Bardella devient Premier ministre, il devra choisir de permettre aux Français de jouir enfin du fruit de leur travail, et de la liberté d’entreprendre. La position peu enviable de champion mondial des prélèvements obligatoires (57 % !), et, par conséquent directe, du bien-être (10 % des dépenses sociales réparties dans le monde pour 1 % de la population), ne nous éloigne plus beaucoup de l’Union soviétique. modèle économique collectiviste dont nous connaissons les performances et les conséquences.


Puisque les 35 heures sont un totem, il faut permettre à ceux qui veulent travailler plus, et aux entrepreneurs qui ont besoin que leurs salariés travaillent plus, de détaxer et de désocialiser complètement les heures supplémentaires.

Sébastien Laye et Jean Baptiste Giraud

Si les promesses de réindustrialisation brandies depuis des années par Emmanuel Macron et Bruno Le Maire sont restées quasiment sans effet, c’est à cause de la gabegie administrative et normative dont souffre notre pays, et du refus de remédier efficacement aux distorsions de concurrence majeures dont souffre la mondialisation est responsable. Pour créer un choc, capable de remplir d’un coup les carnets de commandes des entreprises françaises résilientes, et susciter l’envie des entrepreneurs français et étrangers d’en créer de nouvelles sur notre sol, il faudra réduire massivement les impôts de production, tout en appliquant des douanes strictes. barrières à l’entrée sur le territoire national, n’en déplaise à la Commission de Bruxelles. Joe Biden lui-même, après avoir critiqué la politique économique de Donald Trump lors de la campagne de 2020, s’est confortablement installé dans ses pantoufles et a repris toutes les mesures économiques protectionnistes de la tribune milliardaire, et les a même, pour certains, même adoptées. amplifié.

Évidemment, pour produire plus de richesse, il faut restaurer la compétitivité de l’usine française. Puisque les 35 heures sont un totem, il faut permettre à ceux qui veulent travailler plus, et aux entrepreneurs qui ont besoin que leurs salariés travaillent plus, de détaxer et de désocialiser complètement les heures supplémentaires.

Il est également impossible de ne pas aborder rapidement la réforme des retraites. Plutôt que de poursuivre les réformes paramétriques iniques du système moribond, faisons confiance aux Français en lançant un système de capitalisation collective et nos propres fonds de pension. Des pans entiers de notre économie sont passés entre les mains de fonds de pension étrangers, investisseurs parfois honteux ou douteux. Demain, ce sont les fonds de pension français qui doivent soutenir nos fleurons nationaux, financer nos licornes, et non les fonds qatariens, saoudiens, norvégiens, japonais ou américains.

En outre, il faut s’attaquer de toute urgence à l’état d’obésité. Il est impératif de réserver le statut de fonctionnaire aux seuls emplois du secteur public. Réduire drastiquement les dépenses publiques de fonctionnement, en moyenne 20 % supérieures à celles de nos voisins européens, n’est plus négociable pour un État objectivement en faillite. La simplification administrative, indispensable et urgente pour les entreprises, l’est aussi pour les citoyens, harcelés matin, midi et soir par l’administration qui veut tout interdire ou exiger déclaration, autorisation, validation ou agrément.


La souveraineté et la liberté sont deux notions économiques et politiques qui vont de pair, bien plus qu’elles ne s’opposent.

Sébastien Laye et Jean Baptiste Giraud

Ajouté à la lutte contre la fraude sociale, dont les services de l’Etat savent parfaitement où elle se trouve et par qui elle est massivement et structurellement érigée en économie parallèle, bénéficiant de complicités nombreuses et coupables au plus haut niveau, en supprimant une couche de la « Mille-feuille territorial, et en privatisant tout ce que l’Etat n’a pas vocation à gérer ou à soutenir financièrement sans raison, ce sont des dizaines de milliards d’euros d’économies qui peuvent être réalisées en moins de trois ans », n’en déplaise à Bruno Le Maire.

La souveraineté et la liberté sont deux notions économiques et politiques qui vont de pair, bien plus qu’elles ne s’opposent. Il est plus que temps de décréter que nous n’acceptons plus ni la submersion migratoire qui alourdit nos comptes sociaux et transforme notre pays en un pays féroce, ni la submersion des produits fabriqués par la plus grande usine du monde communiste qui dégrade plus d’un milliards d’êtres humains tout en ruinant notre économie, une usine qui a désespérément besoin de nos clients et qui acceptera sans broncher les nouvelles règles du jeu que nous lui imposons.

Quand les dépenses publiques passeront de 57% à 53% ou, soyons audacieux, 52% du produit intérieur brut (PIB), quand les prélèvements obligatoires reviendront à un niveau plus supportable de 43% contre plus de 46% aujourd’hui, quand notre le déficit public retombera sous la barre supportable des 70 milliards d’euros à un rythme annuel contre plus du double aujourd’hui, alors, notre fier et vaillant pays retrouvera rapidement sa place de puissance économique dans le concert des nations, et nous serons pouvoir affronter plus sereinement les énormes chocs à venir du vieillissement, de l’intelligence artificielle et de la transition énergétique.

Autrement, le chaos ne sera plus probable, mais certain.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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