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quel potentiel Premier ministre pour le nouveau Front populaire en cas de victoire ?

Le nouveau front populaire a finalisé jeudi son accord pour les élections législatives. Reste la question du Premier ministre qui agite la gauche.

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Les députés insoumis François Ruffin (à gauche) et Jean-Luc Mélenchon, lors d'une séance de questions avec le gouvernement, le 12 novembre 2019. (CHRISTOPHE MORIN/MAXPPP)

Qui mettre à la tête de la gondole du nouveau front populaire ? Au RN c’est clair, c’est Jordan Bardella, pour les macronistes c’est clair aussi avec Gabriel Attal. Mais à gauche, la question de l’incarnation pour accéder éventuellement à Matignon n’est pas un petit sujet. A fortiori car les médias qui vont organiser les débats se retrouvent face à un écueil : qui inviter face à Gabriel Attal et Jordan Bardella ? Jean-Luc Mélenchon a bien été sollicité mais le leader insoumis a décliné les invitations, expliquant sur « Le nouveau Front populaire n’a pas encore désigné son candidat au poste de Premier ministre. »

Et pourtant Jean-Luc Mélenchon n’exclut pas d’être Premier ministre. Il a rappelé qu’il était « capable » aller à Matignon mais sans chercher à s’imposer. Il faut dire que Jean-Luc Mélenchon ne fait pas l’unanimité. « Ce serait une catastrophe pour le Front populaire » tranche un socialiste, « il faut des figures qui rassemblent », lâche un autre. Ceux qui étaient hostiles au Nupes et ont décidé de rejoindre le Front populaire pour contrer l’extrême droite le disent ouvertement : « Jean-Luc Mélenchon est disqualifié », selon le maire de Rouen Nicolas Mayer Rossignol. « En aucun cas il ne sera Premier ministre » insiste la présidente de l’Occitanie Carole Delga. Un parlementaire communiste a également déclaré « niet » même si un élu écologiste se montre circonspect. « Je ne vois pas comment on fait avec Mélenchon, je ne vois pas comment on fait sans Mélenchon », elle dit.

L’insoumis François Ruffin et le leader communiste Fabien Roussel ont également fait des offres de service. Un socialiste suggère le nom de Boris Vallaud, patron du groupe PS sortant, ou de Valérie Rabault, jusqu’ici vice-présidente de l’Assemblée nationale. A gauche, certains souhaiteraient aussi que des noms de femmes émergent et « pas systématiquement des prénoms d’hommes », citant Carole Delga, ou l’insoumise Clémentine Autain. Les proches de Jean-Luc Mélenchon précisent à toutes fins utiles que ce sera le groupe le plus nombreux à la future Assemblée à proposer un nom, sachant que les insoumis sont ceux qui disposent du plus grand nombre de candidatures. Mais les autres partis ne désespèrent pas d’avoir plus de poids à eux trois. Beaucoup à gauche veulent surtout tergiverser. « D’abord on gagne, ensuite on décide qui pour Matignon », estime un député écologiste. Un insoumis recommande de mettre en avant « une équipe, dans l’esprit de la VIe République »UN « paquet » complète un communiste, autour des chefs de parti : Fabien Roussel, Olivier Faure pour le PS, Marine Tondelier pour les écologistes, et François Ruffin histoire de contourner les mélenchonistes… Bref, plutôt un gouvernement qu’un Premier ministre. Ce qui ne résout pas forcément la question : de qui débattre avec Jordan Bardella et Gabriel Attal ?

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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