Quel est le lien entre les intestins et la maladie de Parkinson ?
Et si l’estomac pouvait détenir la clé de la détection précoce de maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson ?
La recherche a établi un lien entre le système nerveux entérique et le cerveau.
Dans Bonjour ! La Matinale TF1, le docteur Jean-Marc Sène nous explique comment les intestins influencent le cerveau.
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Bonjour ! Le Matin TF1
L’estomac est notre deuxième cerveau. Pendant longtemps, les intestins et le microbiote intestinal sont restés un mystère pour la science. Cependant, ces dernières années, la recherche a fait des progrès incroyables et les scientifiques ont découvert que le ventre pouvait contenir des clés et des informations sur des maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson. Les explications du Docteur Jean-Marc Sène dans Bonjour ! La Matinale TF1.
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L’estomac abrite le tube digestif et ce dernier est également constitué d’un système nerveux. Le système nerveux entérique est extrêmement développé. Il a une fonction importante, puisqu’il permet le fonctionnement du tube digestif, son mouvement, sa digestion, la dégradation des nutriments et leur absorption. Le microbiote intestinal participe à la communication entre l’intestin et le cerveau. Le système nerveux affecte le système digestif. Par exemple, lorsque nous sommes stressés ou anxieux, nous le ressentons immédiatement dans notre estomac. La maladie de Parkinson touche le système nerveux qui contrôle les mouvements volontaires, mais aussi le système nerveux des fonctions automatiques, à savoir le fonctionnement du cœur ou du tube digestif. Tout cela est modifié dans la maladie de Parkinson. Cette pathologie entraîne également des problèmes digestifs. Entre 60 % et 80 % des patients touchés par cette maladie souffrent de constipation, de crampes ou encore de ballonnements. Ce sont en effet les symptômes digestifs liés à la maladie de Parkinson et ils sont antérieurs au diagnostic de la maladie.
Vers une imagerie 3D des intestins pour détecter la maladie de Parkinson ?
En 2003, le médecin allemand Heiko Braak émettait déjà l’hypothèse que la maladie de Parkinson pourrait être provoquée par un pathogène inconnu passant du système digestif au cerveau via le nerf vague. Cette hypothèse a été renforcée par des chercheurs suédois en 2017. Ils ont montré que l’ablation du nerf vague réduisait le risque de développer la maladie. Et, en 2023, une dernière étude publiée dans Communications naturelles ont constaté que le microbiote intestinal des patients atteints de la maladie de Parkinson présentait un déséquilibre important. Par ailleurs, les scientifiques et les chercheurs avaient également reconnu que les problèmes digestifs liés à la maladie de Parkinson pouvaient apparaître des années, voire des décennies, avant le diagnostic.
L’imagerie 3D du système nerveux entérique pourrait également permettre un diagnostic précoce de la maladie de Parkinson. Concrètement, les tissus émettent de la lumière et grâce à l’imagerie par autofluorescence, il est possible de capter cette lumière afin de pouvoir reconstruire le réseau neurologique du tube digestif. Le but ? Détecter les anomalies pouvant évoquer la maladie de Parkinson dans le but de pouvoir les traiter précocement et prévenir leur progression.