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Quel est le casier judiciaire du suspect ? – Libération

Citant un profil de « récidiviste », mais s’appuyant sur des informations fragmentaires, de nombreux commentateurs se sont étonnés que la personne présumée responsable de la mort du policier soit en possession d’un permis de conduire et en liberté.

Après avoir mortellement percuté Eric Comyn, un adjudant de la gendarmerie nationale de 54 ans, à Mougins (Alpes-Maritimes) lundi 26 août, Louis Antonio MV a été mis en examen pour « meurtre d’une personne détenant une autorité publique » Et « refus d’obtempérer », Avant d’être placé en détention provisoire, l’homme a assuré lors de sa garde à vue qu’il n’avait pas vu le policier. Mais au-delà du débat sur l’intentionnalité, le débat s’est vite tourné, comme souvent dans les drames à grand retentissement, vers le passé de l’homme en question et le laxisme du système judiciaire dont il aurait bénéficié.

Mercredi matin, lors d’une cérémonie d’hommage dans la ville voisine de Mandelieu-la-Napoule, son épouse, Harmonie Comyn, a déploré : « Par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance, la France a tué mon mari. » La veuve du gendarme, qui avait regretté l’abolition de la peine de mort, a demandé : « Comment, pourquoi ce récidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? »

Gérald Darmanin dit comprendre « ce cri de détresse, de colère » avant d’exiger que « Que la justice soit beaucoup plus ferme » avec ceux qui « utiliser leurs véhicules (…) comme des armes. » Sur BFM TV, la candidate de gauche à Matignon, Lucie Castets, a dit comprendre l’émotion de la veuve.« La justice doit avoir les moyens de fonctionner, mais on sait que la justice est dans un état qui n’est pas du tout satisfaisant, les décisions prennent des mois à être rendues », avant de souligner le manque de personnel et de moyens dans la police et le système judiciaire.

Dix condamnations à son casier judiciaire

Pourtant, alors que le débat politique et médiatique s’est focalisé sur le laxisme supposé de la justice française, les informations sur le casier judiciaire sont, jusqu’à présent, parcellaires. Mardi, le parquet de Grasse avait seulement indiqué que le suspect avait dix condamnations à son casier judiciaire. Le même jour, Gérald Darmanin avait évoqué sur BFM TV le profil d’un « un étranger en situation régulière sur le sol national, qui avait un permis de conduire, mais qui avait commis de nombreuses infractions au code de la route, dont un refus d’obtempérer aux ordres », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas la première fois », a-t-il ajouté. le ministre démissionnaire a insisté, précisant qu’il n’avait pas encore eu accès aux condamnations judiciaires, mais que« à plusieurs reprises, pendant plusieurs années, il a été délinquant routier. » Le journaliste d’Europe 1 William Molinié avait évoqué sur X des faits de délit de fuite en 2012, de conduite sans permis en 2014 et de conduite en état d’ivresse en 2023 (mais pas de refus d’obtempérer).

Ces dernières informations, concernant les événements récents, ont été jugées contradictoires avec l’affirmation du parquet de Grasse selon laquelle l’homme de 39 ans était titulaire d’un permis de conduire valide et avait 9 points sur 12.

Rejoint par Vérifiez les nouvelles, Le parquet nous a donné des détails sur les condamnations du suspect. Il déclare que « Parmi les dix condamnations inscrites au casier judiciaire, six concernent des infractions routières. » Le plus ancien remonte à février 2005 et le plus récent à août 2017. Le parquet de Grasse souligne que « toutes les peines auxquelles il a été condamné ont été purgées (amende payée, travaux d’intérêt général effectués, jours-amendes payés, suspension de permis effectuée). »

Composition pénale

Concernant sa dernière condamnation, remontant au 9 août 2017, elle concernait des faits de « conduire un véhicule en état d’ivresse et sous l’influence de drogues » pour lequel « Il a été condamné par le tribunal correctionnel de Grasse le 9 mai 2018 à deux mois de prison ferme, purgés sous forme d’assignation à résidence sous surveillance électronique. »

Enfin, concernant l’évocation par la presse de la conduite en état d’ivresse en 2023, le parquet fait référence à des faits remontant au 23 septembre et précise : « Cette procédure a fait l’objet d’une composition pénale. » La composition de la peine permet de juger rapidement l’auteur d’une infraction en reconnaissant sa culpabilité. L’auteur accepte et exécute la mesure proposée, qui peut être une sanction pénale ou une mesure de réparation. Il évite ainsi un procès pénal. « À la demande du parquet, le juge a rendu une ordonnance validant les mesures suivantes : suspension du permis de conduire pour une durée de quatre mois et paiement d’une amende de 600 euros, précise le parquet de Grasse. Une audience au tribunal a été fixée au 12 septembre pour faire appliquer la décision ordonnée.

La date de cette réunion prévue pour l’exécution de la décision expliquerait pourquoi l’homme était en possession de son permis au moment du drame, et pourquoi son permis a été crédité de 9 points sur 12. Le retrait de points sur le permis de conduire, explique le parquet, « intervient lorsque le condamné a exécuté toutes les mesures et que le bureau d’application des peines adresse à la préfecture un document l’attestant. » Ce qui n’était pas encore le cas.

Cammile Bussière

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