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Quel est le but de l’Ademe et de son budget « quatre milliards d’euros », visé par Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Gérard Larcher ?

« Depuis deux semaines, l’Ademe est à la chasse »s’est inquiété Marc Fesneau, le patron des députés MoDem, mercredi 15 janvier sur France Inter. À l’heure où la classe politique surveille les économies, la droite a en effet placé dans sa ligne de mire l’Agence de la transition écologique. Mardi, à l’Assemblée nationale, le président du groupe Les Républicains, Laurent Wauquiez, l’a cité dans une liste d’agences dont« utilité discutable » et le « un coût très réel ». « Non seulement ces organisations coûtent cher, mais (…) elles sont à l’origine des normes qui épuisent notre pays et elles finissent par déposséder le politique de la prise de décision »a-t-il déclaré en réponse à la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou.

Avant lui, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, avait mis en avant l’Ademe, son « plus de 4 milliards de budget » et son « près de 1 100 équivalents temps plein » en réclamant «des actions concrètes» réduire les dépenses publiques, « notamment sur les agences étatiques et la simplification »samedi à Le Parisien. « Le problème, c’est que presque tous les projets financés par l’Ademe le sont aussi par la Banque des Territoires et par les régions »avait affirmé la présidente LR d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, lundi sur France Inter. « Ça veut dire qu’il y a trois administrations qui travaillent sur les mêmes projets, qu’on fait l’instruction trois fois »a-t-elle poursuivi, défendant un « effacement » de l’agence et le transfert de son budget vers les régions.

Des discours qui rappellent le projet de loi déposé en octobre par le Rassemblement national, considérant « à moyen terme, réinternaliser, dans l’administration centrale, les missions de l’Ademe et supprimer cette agence ».

Ces critiques visant l’établissement public, placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique notamment, ont été rapidement qualifiées de « simpliste » par la ministre en question, Agnès Pannier-Runacher. « Ce harcèlement incessant contre les agents publics qui se lèvent chaque matin pour le service public est inacceptable »a-t-elle dénoncé sur les réseaux sociaux. Une réaction qui fait écho à celle des salariés de l’agence : « Nous sommes chacun très investis sur ces sujets ! Ce type d’attaque est vraiment difficile à vivre. Cela jette le discrédit, comme si les collègues faisaient un travail superflu. »a dénoncé auprès de franceinfo une déléguée du personnel du Syndicat national de l’environnement (SNE), qui représente les agents publics travaillant dans ce domaine.

« Au contraire, nous avons plus que jamais besoin de l’Ademe, dans un contexte budgétaire tendu. L’investissement écologique est le meilleur investissement qui soit »a commenté sur LinkedIn le directeur de l’Institut d’économie pour le climat, Benoît Leguet, partageant le constat du GIEC selon lequel « le coût de l’action est moins important que celui de l’inaction ». « Supprimer l’Ademe, c’est mettre en péril la transition vers une économie décarbonée et adaptée au changement climatique. Autrement dit, renoncer à notre sécurité énergétique et à la résilience de nos entreprises et de nos territoires »» a ajouté celui qui est l’un des administrateurs de l’agence.

Décarbonation de l’industrie, déploiement des énergies renouvelables, transition vers une mobilité décarbonée, recyclage, rénovation des bâtiments… L’Ademe accompagne les entreprises, les citoyens ou encore les collectivités dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. serre, responsable du réchauffement climatique. Ces dernières semaines, l’État a par exemple lancé un dispositif public de soutien à la décarbonation de l’industrie piloté par l’Ademe.

« Nous mettons à disposition des outils et des expertises, dont 150 chercheurs et 500 ingénieurs, suivant une méthodologie scientifique pour faire la transition »détaille le PDG de l’Ademe, Sylvain Waserman, à franceinfo. Une expertise environnementale largement saluée, selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) datant d’avril 2023. « L’agence est identifiée par l’ensemble des parties prenantes par son expertise et les compétences techniques de ses équipes pour développer des systèmes contribuant à la transition écologique »nous pouvons lire. Un élément crucial »dans le domaine de la transition écologique, éminemment technique, afin d’éviter les contre-références ».

L’agence met également en avant la complémentarité entre les expertises des équipes nationales « qui inventent les méthodologies » et ceux, régionaux, « qui les déploiera sur le terrain »décrit Sylvain Waserman. « Pour les formations techniques, les autres partenaires s’appuient très souvent sur l’Ademe. Et d’une manière générale, nous ne dupliquons jamais”» ajoute le représentant du personnel du SNE en réponse aux critiques de Valérie Pécresse. « Oui, nous travaillons avec de nombreux organismes, mais les projets ne sont pas partout financés par les régions ou la Banque des Territoires, loin de là. C’est un mensonge. »

Répartir les agents de l’Ademe entre ces autres administrations, comme le propose le président de la région Ile-de-France pour réduire les coûts, « cela n’arriverait pas aussi facilement qu’elle le suggère », glisse aussi une source syndicale de la CFDT Ademe à franceinfo, car « L’Ademe est composée à 98 % de salariés de droit privé et de 2 % de fonctionnaires ».

Le chiffre de quatre milliards d’euros avancé par Gérard Larcher correspond bien au budget prévisionnel de 4,2 milliards adopté par l’agence fin 2023 pour l’année 2024. « Non, l’Ademe ne ‘dépense pas 4 milliards d’euros' »insiste cependant X Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting. Sur le budget effectif de l’agence en 2024, qui s’élève à 3,4 milliards selon son PDG Sylvain Waserman, « 92 % vont directement dans les territoires et 8 % (à) les coûts de fonctionnement, les gens qui y travaillent, (LE) les loyers, (LE) travail de recherche »souligne-t-il.

Le budget comprend donc principalement des subventions versées à d’autres acteurs, comme les 800 millions d’euros du fonds chaleur, qui soutiennent la production de chaleur renouvelable dans les collectivités et les entreprises locales. Ou « 1,7 milliard d’euros » du plan France 2030, pour lequel l’Ademe « Inspecte les dossiers, contracte, mais l’Etat décide de ce qui est financé », souligne Sylvain Waserman.

« On a l’impression que ces 3,4 milliards, c’est de l’argent que l’Ademe dépense. Ce n’est pas le cas. Les entreprises n’ont jamais autant eu besoin de l’Etat qu’aujourd’hui », pour accompagner la décarbonation. Cela est également vrai pour les territoires. »

Sylvain Waserman, PDG de l’Ademe

sur franceinfo

Le patron de l’Ademe comprend pourtant que son agence attire l’attention. «Jamais l’effort de l’État sur la transition écologique n’a été aussi important. Le budget de l’Ademe, il y a trois ans, était d’un milliard. Il est logique que cela attire l’attention à un moment où l’argent public est très rare. »

Sur LinkedIn, Sylvain Waserman assure que l’Ademe a participé à l’effort global. « Nous avons déjà prévu un effort budgétaire important de -210 millions d’euros, avec une réduction de 38% sur nos fonds propres »il écrit. Il ajoute que des évaluations des finances de l’Ademe ont été réalisées. « En avril 2024, nous avons eu quatre mois d’audit de l’Inspection générale des finances, qui a déclaré que l’Ademe était bien gérée. Il a même recommandé une augmentation des effectifs. »il se félicite. Dans son précédent rapport, l’IGF avait déjà invité « faire de l’Ademe le maître d’ouvrage privilégié des aides à la transition écologique des entreprises ». À contre-courant des critiques actuelles. Ce qui vise sous-texte l’objectif de transition écologique en général, estime le représentant du personnel du SNE : « Est-ce qu’on continue à financer la transition ? C’est clairement la question.

Cammile Bussière

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Cammile Bussière

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