Quel est ce projet de reprise qui pourrait prendre la forme d’une coopérative ?

Un « collectif » qui « se prépare depuis plusieurs mois à l’éventualité d’une reprise du FCGB » sous la forme d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Dans un communiqué envoyé tôt ce matin, ce mardi 30 juillet, à « Sud Ouest », l’association Toujours Girondins sort opportunément du bois, à quelques heures d’une audience cruciale.

Le tribunal de commerce de Bordeaux se prononcera cet après-midi sur le dépôt de bilan ou la liquidation judiciaire…

Un « collectif » qui « se prépare depuis plusieurs mois à l’éventualité d’une reprise du FCGB » sous la forme d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Dans un communiqué envoyé tôt ce matin, ce mardi 30 juillet, à « Sud Ouest », l’association Toujours Girondins sort opportunément du bois, à quelques heures d’une audience cruciale.

Le tribunal de commerce de Bordeaux se prononcera cet après-midi sur la faillite ou la liquidation du club de football, rétrogradé en National et grevé de 90 millions d’euros de dettes.

Toujours Girondins donne déjà date, dénonçant « un modèle économique à bout de souffle » : « l’objectif n’est pas de présenter un plan de redressement calqué sur le modèle de ce qui a été fait ces dernières années. Il n’est plus de nature à faire prospérer notre club : une page doit désormais être tournée. »

« Notre projet est simple : que chaque supporter du club, partout sur le territoire, se réapproprie les Girondins de Bordeaux », d’ailleurs via cette SCIC, « comme le club sochalien a pu le faire ». En 2023, le FC Sochaux avait évité la faillite, grâce à un projet alliant investisseurs et actionnariat populaire – fondée en mai, la SCIC se limite toutefois au centre de formation et à la section féminine.

« Moment sérieux »

Joint par « Sud Ouest » en début d’après-midi, un « membre du collectif », qui souhaite pour l’heure garder l’anonymat, explique l’opportunité du moment choisi. « Les heures à venir sont cruciales. Nous voulons présenter une alternative crédible », justifie-t-il, dans un contexte où Gérard Lopez, président du FCGB, n’a pas baissé les bras et où d’autres projets semblent émerger.

« Les heures qui viennent sont cruciales. Nous voulons présenter une alternative crédible. »

« De nombreux anciens joueurs, d’anciens dirigeants, des investisseurs locaux soutiennent ce projet et travaillent à nos côtés », revendique Toujours Girondins, pour mieux appuyer sa légitimité, se plaçant au-dessus du « jeu des annonces qui ne nous semblent pas servir les intérêts du FCGB, ni correspondre à la gravité du moment ».

Le collectif ne dévoile aucun nom parmi ses soutiens mais appelle à une union sacrée : « on dit à tout le monde ‘rejoignez-nous, au lieu de partir chacun de votre côté' », ajoute le porte-parole informel de l’association. Toujours Girondins entend se placer dans une double perspective, à court ou moyen terme : liquidation pure et simple ou éventuel plan de cession dans le cadre d’un redressement judiciaire, mais pas avant un délai incompressible de « deux mois ».

« Nous n’allons pas devenir les présidents du FCGB. Notre vocation est de rassembler et de placer au cœur des Girondins ceux qui ont fait leurs preuves »

Collecte de fonds

Qui retrouve-t-on dans les rangs de cette association ? « Des cardiologues, des universitaires, des entrepreneurs immobiliers, des directeurs commerciaux, des avocats ou encore des vignerons » revendiquant « une expertise dans la gestion de projets ». Une histoire de génération, semble-t-il : « les âges s’échelonnent de 35 à 50 ans ». Et ce membre du collectif d’insister : « nous n’allons pas devenir les présidents du FCGB. Notre vocation est d’agréger et de placer au cœur des Girondins ceux qui ont fait leurs preuves. »

Sans la nommer, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, avait évoqué le 23 juillet l’initiative Toujours Girondins, pointant dans les mêmes termes un « modèle à bout de souffle » et saluant « les réflexions en cours sur ce sujet ».

Revenant sur l’intérêt d’une SCIC, qui s’articulerait avec une société anonyme, le communiqué de l’association plaide globalement pour une « organisation interne sur le modèle de ce qu’a connu le FCBG par le passé ». « Les différentes parties prenantes (collectivités, anciens joueurs, investisseurs locaux, supporters, actionnaires, bénévoles) veilleront à ce que les décisions prises s’inscrivent dans le respect de l’institution ». Présenté « à la mairie de Bordeaux ainsi qu’à la Métropole », est-il précisé, le projet inclut la section féminine, « un élément essentiel de notre identité et de notre avenir », et entend « maintenir l’école de football ainsi que l’ensemble des équipes de jeunes ».

Autre point marquant du communiqué, l’annonce d’une levée de fonds. « Un appel sera prochainement lancé pour que tous ceux qui le souhaitent puissent participer à cette aventure et devenir, quels que soient leurs moyens, actionnaires du club ». « Attentifs aux décisions prises dans les prochaines heures », les membres de l’association disent à toutes fins utiles « travailler activement » à un « projet le plus abouti possible ». « Aujourd’hui, c’est le moment de travailler ensemble pour remettre le FCBG sur le chemin de son histoire », concluent-ils.