Depuis le 1er juillet, une nouvelle réglementation est entrée en vigueur en France pour renforcer encore la sécurité routière. Tous les véhicules neufs doivent désormais être équipés d’un limiteur de vitesse intelligent aussi appelé ISA (Assistance intelligente à la vitesse). Cette technologie vise à réduire les accidents de la route et à améliorer la sécurité des usagers, mais elle soulève également de nombreuses questions.
Caméras et GPS
Ce limiteur de vitesse est un système sophistiqué qui utilise une combinaison de caméras et de GPS pour détecter les limitations de vitesse en vigueur sur les routes empruntées par l’automobiliste. Une fois ces informations collectées, il alerte ensuite le conducteur lorsque la vitesse du véhicule dépasse la limite autorisée. Cette alerte peut prendre différentes formes selon les constructeurs : un signal sonore, une vibration du volant ou de la pédale d’accélérateur ou encore un message visuel visible sur le tableau de bord. Il était déjà disponible sur certains véhicules avant cette date.
Gardez à l’esprit que ce système n’est pas conçu pour prendre le contrôle total du véhicule. En effet, le conducteur reste toujours maître de sa conduite et peut choisir de désactiver temporairement le limiteur s’il le juge nécessaire (tout en s’exposant à une amende ou à un danger). Cependant, le dispositif se réactive toujours à chaque démarrage du véhicule pour l’inciter à respecter la vitesse.
À partir d’aujourd’hui, le 1er juillet, toutes les voitures neuves vendues dans l’UE doivent être équipées d’un régulateur de vitesse intelligent. Pensez-vous que cela sera efficace ? pic.twitter.com/NOH06LbHAf
— Art de vélo cool (@CoolBikeArt1) 1er juillet 2024
Cette technologie obligatoire fait partie d’une directive européenne qui vise réduire de moitié le nombre de morts sur les routes d’ici 2030La France a fait de grands progrès ces dernières années, avec seulement 3 170 personnes tuées sur la route en 2023, contre près de 4 000 en 2010. Le limiteur de vitesse devrait encore contribuer à réduire ce chiffre dans les années à venir, sachant que la vitesse est une cause majeure d’accidents graves.
Déploiement progressif
Bien que ce système soit obligatoire depuis le 1er juillet 2024, son déploiement sera progressif. En effet, les véhicules déjà en circulation ne sont pas concernés par cette mesure – du moins dans un premier temps. Il est toutefois prévu que tous les véhicules neufs vendus à partir de 2026 devront obligatoirement être équipés de ce système.
Ce déploiement à long terme devrait permettre aux constructeurs d’adapter et d’intégrer de manière optimale cette nouvelle technologie dans leurs véhicules. Il donnera également le temps aux autorités de mettre en place les infrastructures nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du système – notamment en ce qui concerne la mise à jour des vitesses et la cartographie des routes.
Vous l’avez sans doute deviné aussi : l’introduction de cette technologie pose des défis. L’un des principaux concerne la fiabilité du système : le limiteur de vitesse doit être capable de détecter avec précision les limitations de vitesse en vigueur, même dans des situations complexes comme des zones de travaux temporaires ou des changements de limitation de vitesse liés aux conditions météorologiques. Si vous avez déjà installé une telle technologie dans votre véhicule, vous savez certainement qu’il y a un réel manque de fiabilité lorsque vous roulez – que ce soit sur des voies temporaires ou non.
Autre défi en France : l’acceptation de cette technologie par les usagers de la route. Certains conducteurs voient ce système comme une intrusion dans leur liberté de conduire et comme un outil de surveillance. Le gouvernement devra les rassurer sur leur vie privée. Quid de l’assurance en cas d’accident ? Les assureurs pourront-ils refuser le remboursement en cas de vitesse excessive ? Autant de questions qui restent encore sans réponse, même si la réglementation est déjà entrée en vigueur.
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