A deux semaines de l’élection présidentielle américaine, dans une campagne au ton chaque jour plus virulent, Kamala Harris redouble d’efforts pour séduire les conservateurs modérés au moment où la dynamique semble s’orienter légèrement en faveur de son rival républicain, Donald Trump.
Le vice-président a effectué une tournée éclair dans trois États clés du pays (Pennsylvanie, Michigan et Wisconsin) ce lundi 21 octobre 2024. Ces trois États, proches géographiquement, font partie du « Mur bleu ». Que signifie cette expression régulièrement utilisée par les politologues ? Nous allons vous l’expliquer.
Les États gagnés à la cause démocrate depuis 1992
Le « Mur bleu » correspond au bloc d’une vingtaine d’États considérés comme résolument démocrates, le bleu étant la couleur du Parti démocrate.
A l’origine, c’est le journaliste Ronald Browstein qui a utilisé pour la première fois cette expression en 2009, rapporte Infos TF1 . Elle est alors réutilisé par la scène politique américaine pour désigner les dix-huit États qui ont systématiquement voté pour le Parti démocrate lors des six élections présidentielles, de 1992 à 2012.
Il s’agit de la Californie, du Connecticut, du Delaware, du District de Columbia (Washington), d’Hawaï, de l’Illinois, du Maine, du Maryland, du Michigan, du Minnesota, du New Jersey, de New York, de l’Oregon, de la Pennsylvanie, du Rhode Island, du Vermont, de Washington et du Wisconsin.
En 2016, Trump fait exploser le mur bleu
Mais depuis la défaite d’Hillary Clinton en 2016, l’expression s’est restreinte aux trois États des Grands Lacs : le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie. À eux deux, ils représentent 45 électeurs sur les 270 nécessaires pour remporter l’élection.
Cela s’explique en partie par la victoire inattendue de Donald Trump en 2016 : ce dernier, qui a réussi à briser le « mur bleu », a fait pencher ces trois États du côté républicain, lui permettant ainsi de devenir le 45e président des États-Unis. Unis à la surprise générale.
En 2020, Biden répare les dégâts
Selon Ronald Browstein, dans un article publié le L’Atlantique La démocrate Hillary Clinton aurait accordé trop d’importance à d’autres États comme l’Ohio, la Floride ou la Caroline du Nord, qu’elle n’a même pas remportés, négligeant ainsi les trois États clés du nord-est.
En 2020, conscient du lourd tribut payé par l’ancienne Première dame des États-Unis, Joe Biden finit par les reconquérir, et remporte de peu l’élection. Si le « Mur bleu » n’est pas une condition de victoire, il est néanmoins considéré comme une étape importante dans la course à la Maison Blanche.