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quel avenir pour le système d’assurance face à l’emballement des catastrophes climatiques ?

quel avenir pour le système d’assurance face à l’emballement des catastrophes climatiques ?

jeElle était attendue avec impatience depuis des semaines par les acteurs du monde de l’assurance. Le 2 avril, le rapport intitulé « Adapter le système d’assurance français aux risques climatiques changeants » est enfin publié. Commandée par le gouvernement à Thierry Langreney, expert du monde de l’assurance et président des Ateliers du futur, elle identifie des pistes pour éviter le krach. Celui du régime Cat Nat, le mécanisme qui permet d’indemniser les victimes de catastrophes naturelles pour lesquelles la couverture n’est pas prévue par les contrats d’assurance habitation et/ou automobile : inondations et submersions marines, mouvements de terrain, sécheresses et leurs conséquences sur les bâtiments, tremblements de terre, etc.

Comme l’a récemment rapporté la fédération des compagnies d’assurance (France Assureurs), la fugue…

jeElle était attendue avec impatience depuis des semaines par les acteurs du monde de l’assurance. Le 2 avril, le rapport intitulé « Adapter le système d’assurance français aux risques climatiques changeants » est enfin publié. Commandée par le gouvernement à Thierry Langreney, expert du monde de l’assurance et président des Ateliers du futur, elle identifie des pistes pour éviter le krach. Celui du régime Cat Nat, le mécanisme qui permet d’indemniser les victimes de catastrophes naturelles pour lesquelles la couverture n’est pas prévue par les contrats d’assurance habitation et/ou automobile : inondations et submersions marines, mouvements de terrain, sécheresses et leurs conséquences sur les bâtiments, tremblements de terre, etc.

Comme l’a récemment rapporté la Fédération des compagnies d’assurance (France Assureurs), la multiplication des événements climatiques extrêmes entraîne une forte hausse des indemnisations. Les assureurs ont déboursé 6,5 milliards d’euros en 2023 sur ce registre, le troisième en termes de coût après 1999 – marqué par les deux tempêtes Lothar et Martin – et 2022. La lourdeur de la facture n’a rien à voir avec la situation. À mesure que le climat change, les dégâts augmentent. Et ce n’est que le début. « L’augmentation des sinistres due au seul climat se situerait entre 27% et 62% en moyenne d’ici 2050 », précise le rapport basé sur les projections de la Caisse centrale de réassurance, l’institution pivot du régime Cat Nat. . C’est elle qui prend en charge 50 % de l’indemnisation, voire plus, en cas de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

Un doublé pour les submersions marines

Les estimations sont marquées par l’incertitude. Sur l’ampleur du réchauffement et des événements extrêmes, mais aussi sur le nombre de victimes potentielles – les littoraux continuent d’être peuplés par exemple – et sur les conditions d’indemnisation à l’avenir. Le rapport souligne néanmoins l’ampleur des dégâts à l’horizon 2050. Le taux de sinistralité lié à la submersion marine, phénomène aussi connu que redouté en Charente-Maritime depuis la tempête Xynthia en février 2010, pourrait doubler pour approcher les 150 millions d’euros. par an. Celui des inondations évoluerait dans une fourchette de +27% à +43%.

Les pertes liées aux submersions marines pourraient doubler pour approcher 150 millions d’euros par an

Catastrophe silencieuse qui touche de nombreux propriétaires en Nouvelle-Aquitaine, le retrait-gonflement des argiles suite aux épisodes de sécheresse est en passe de devenir le péril le plus coûteux : 466 millions d’euros en 2000, 726 millions d’euros annuels aujourd’hui, entre 1,2 et 2,1 milliards d’euros. en 2050… D’autres dégâts pourraient s’avérer redoutables. « Les épisodes de grêle, avec de gros grêlons, vont se multiplier », note le rapport.

Avant même que ces présages déprimants ne se transforment en réalité, le financement du projet Cat Nat ne suit pas le mouvement. Alimentée par des surprimes de 12 % sur les contrats multirisques habitation et de 6 % pour l’assurance automobile, elle représente 3,8 milliards d’euros annuels. Insuffisant. « Mais le taux des surtaxes augmentera le 1euh janvier 2025, qui débloquera 1,2 milliard d’euros supplémentaires», rappelle Pascal Chapelon, président de l’Agéa, la fédération des agents généraux d’assurances.

Les suppléments vont augmenter

C’est en effet la première recommandation du rapport Langreney, adopté avec agilité par le gouvernement fin décembre 2023. L’an prochain, la prime habitation passera à 20 %, celle sur le contrat automobile à 9 %. Ils n’ont pas changé depuis l’an 2000. Mais ce ne sera pas une panacée. Le rapport appelle à une actualisation de 1 % par an pour contrer les effets croissants du changement climatique.

« Le retrait-gonflement des argiles suite aux épisodes de sécheresse est en passe de devenir le péril le plus coûteux »

Corriger ce déséquilibre structurel est une condition préalable essentielle, selon le document. Dans le cas contraire, « les assureurs pourraient être tentés, pour se protéger, d’adopter des stratégies pour éviter les zones les plus exposées aux risques naturels ». Bref, abandonner les secteurs « où le coût attendu des sinistres et de leur gestion est exorbitant » par rapport à l’économie des contrats.

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5,42 mètres le 13 novembre 2023, 6,08 mètres le 17 décembre 2023 et 5,54 mètres le mercredi 6 mars 2024. Les crues de cet hiver ont connu trois pics à l’échelle du pont de Palissy et les Saintais avaient les pieds dans l’eau. Le changement climatique est-il en cause ? Pourquoi Saintes a-t-elle été construite en partie dans le lit du fleuve ? Faut-il repenser la ville ? « Sud Ouest » tente de répondre à ces questions.

« Certains assureurs se comportent très bien, d’autres très mal, notamment dans le secteur de la bancassurance. Certaines victimes sont traitées sans humanité »

A Saintes, en Charente-Maritime, où le moral est mis à mal par trois épisodes d’inondations en Charente depuis le début de l’hiver, on craint une désertion de ce type. « Certains assureurs se comportent très bien, d’autres très mal, notamment dans le secteur de la bancassurance. Certaines victimes sont traitées sans humanité. Les experts tardent à arriver, le temps du relogement touche à sa fin… Les Saintais se font dire qu’après cette inondation, ils devront se débrouiller avec une autre entreprise. L’assurance est transmise à la Ville, comme si j’avais les moyens de remédier aux problèmes», s’insurge le maire, Bruno Drapron, qui menace de dénoncer publiquement les entreprises soupçonnées de mauvaise volonté.

La France en vert, orange et rouge

Soucieux de préserver le principe de solidarité entre les assurés très exposés aux risques et ceux qui le sont moins, le rapport Langreney propose de se pencher sur une carte qui irait du vert (risque faible) à l’orange (risque élevé) jusqu’au rouge (risque très risque élevé) sur l’ensemble du territoire national. En zones rouges, les résidences secondaires, les immeubles locatifs et les biens professionnels de forte valeur pourraient être soumis à des règles dérogatoires : fixation libre du niveau de la majoration Cat Nat et des franchises. Il s’agit d’inciter les assurés à se prémunir contre les risques. Des parties du littoral menacées par les inondations seraient évidemment touchées.

L’an prochain, la prime habitation passera à 20%, celle sur le contrat automobile à 9%.

Si Pascal Chapelon se montre réservé sur cette dernière recommandation, il salue l’accent mis sur la prévention et l’adaptation au changement climatique pour contenir le coût des dégâts, que ce soit sur les collectivités ou sur les individus.

Cette volonté d’anticiper se traduirait, entre autres, par la constitution d’un nouveau fonds lié au recul du trait de côte, phénomène érosif distinct de la submersion. Cela permettrait de financer la délocalisation de biens promis à l’engloutissement. « C’est avant tout une décision politique », écrit Thierry Langreney à ce sujet qui a fait couler beaucoup d’encre.

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