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Quel avenir politique pour Gérald Darmanin ?

Quel avenir politique pour Gérald Darmanin ?


Il avait repoussé son retour pour « ne pas gêner » la formation du gouvernement, il se retrouve évincé pour la première fois depuis sept ans. Gérald Darmanin réunit dimanche à Tourcoing une partie du camp macroniste, avec une stratégie à réinventer pour continuer à peser. Violette Spillebout sera présente à Tourcoing. La députée Renaissance l’a confirmé à l’AFP. L’an dernier, c’était elle qui, avec l’adjoint de Gérald Darmanin, Vincent Ledoux, avait accueilli la première grande rentrée politique du ministre de l’Intérieur.

Objectif : élections présidentielles 2027 ?

Déjà tourné vers 2027, adoubé par Nicolas Sarkozy, l’élu de Tourcoing a voulu montrer l’étendue de ses soutiens. Dans le camp Macron, mais aussi à droite, son camp d’origine. Une très bonne opération… jusqu’à ce qu’elle soit mise sous scellés, à la demande de l’Elysée, par une invitée de dernière minute, Elisabeth Borne, alors Première ministre, venue glacer l’atmosphère avec un discours en forme de recentrage.

Autre ambiance cette année : après la dissolution, Matignon a échappé aux macronistes et Gérald Darmanin n’est plus ministre. Au moment où Les Républicains, son ancien parti, récupèrent enfin quelques leviers du pouvoir, il se retrouve évincé par Michel Barnier. Désaccord ? La semaine dernière, en quittant son bureau, Gérald Darmanin a rapporté que le nouveau Premier ministre envisageait « d’augmenter les impôts ». « Michel Barnier était furieux », rapporte un député macroniste.

Après la dissolution, Gérald Darmanin a expliqué vouloir quitter le gouvernement immédiatement. Après les élections, le locataire de Beauvau a même été vu en train d’enlever symboliquement sa cravate… puis de la remettre. Le futur ex-ministre a finalement voulu rester et a publiquement lorgné le Quai d’Orsay. Et « quand il a vu que c’était mort, il a voulu sortir en beauté », poursuit le même député, à la manière d’Audiard. « Comme ça, il (Michel Barnier) voit ce que c’est, Gérald à l’extérieur », explique calmement un soutien de l’ex-ministre de l’Intérieur.

Qui sont les soutiens de Gérald Darmanin ?

Egalement à l’extérieur, les soutiens de Gérald Darmanin ? Cette semaine, Violette Spillebout a accusé « les barons du Nord » de lui avoir bloqué l’entrée du ministère de l’Education. Le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’un des mentors politiques de Gérald Darmanin ? La maire PS de Lille Martine Aubry ? La députée lilloise ne cache pas ses ambitions pour le Beffroi. Gérald Darmanin lui-même ? En privé, il n’a pas souhaité s’exprimer auprès de l’AFP, il dément avoir empêché ses proches de prendre l’ascenseur gouvernemental alors qu’on lui demandait d’en descendre. Mais l’ensemble du monde politique a également constaté l’éviction de son ancien directeur de cabinet.

Réélu député dans le Val-de-Marne, pressenti pour le Budget, Mathieu Lefèvre a vu son nom barré pour celui de Laurent Saint-Martin, battu deux ans auparavant dans le même département. Gérald Darmanin hors Beauvau, combien de divisions ? C’est le paradoxe de sa rentrée : à l’exception du MoDem de François Bayrou, qui tient ses Universités en Bretagne en compagnie de Bernard Cazeneuve, les principaux ténors du camp présidentiel sont attendus, sous réserve de confirmation, à Tourcoing, d’Edouard Philippe à Elisabeth Borne en passant par Gabriel Attal. Mais l’hôte des festivités, redevenu simple député, a tout à réinventer.

Quelles cartes a en main l’ancien ministre de l’Intérieur ?

Par quel chemin ? Après la dissolution, la rumeur annonçait d’abord la création de son propre groupe à l’Assemblée. Puis l’adhésion avec quelques bataillons au camp d’Édouard Philippe et de son groupe Horizons. Puis le plaidoyer auprès d’Elisabeth Borne et l’approbation d’Emmanuel Macron pour une direction collégiale à la tête du groupe Renaissance… Peines perdues dans les trois cas.

Gabriel Attal n’a pas hésité à s’emparer immédiatement du groupe présidentiel. Et l’ensemble du parti macroniste, dont Gérald Darmanin, attend de connaître ses ambitions pour le parti. Un poste pour lequel Elisabeth Borne s’est déclarée. Quel rôle pour l’ancien maire de Tourcoing ? Agitateur d’idées, promoteur d’une « droite moderne » et défenseur des classes populaires, son leitmotiv ? « Un rôle assez singulier » dans le camp gouvernemental, « à la fois le seul sans écurie, mais aussi le seul totalement libre, avec (l’ancien Premier ministre) Jean Castex », décrit un cadre macroniste.

En piste pour la prochaine présidentielle ? Ou plutôt en soutien à son ami Edouard Philippe, qui a récemment confirmé sa candidature à l’Elysée ? Darmanin « n’a pas choisi s’il est roi, ou faiseur de roi », observe un élu de droite de la région parisienne.

europe1 Fr

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