Bourse Entreprise

Que veut vraiment Youri Chassin ?

En claquant la porte de la CAQ, Youri Chassin s’est dit déçu de l’inaction du gouvernement Legault à réformer les services publics pour les rendre plus efficaces. Son parcours d’économiste et de chercheur permet de mieux comprendre les enjeux qui tiennent le plus à cœur au député désormais indépendant de Saint-Jérôme.

• A lire aussi : La marmite commence à bouillir à la CAQ

• A lire aussi : « Je ne voulais pas être un ‘rebond’ » : Éric Duhaime réagit au départ de Youri Chassin

Youri Chassin s’est joint à l’Institut économique de Montréal en novembre 2010. Il a occupé les postes d’économiste et de directeur de recherche jusqu’en mars 2017. Il a publié de nombreux articles de recherche, lettres aux médias et blogues sur les sujets dont il s’est exprimé depuis sa sortie, notamment la taille de l’État, la santé et l’éducation.

Taille de l’État

Le chercheur a toujours prôné une réduction de la taille de l’État et une utilisation plus efficace de l’argent des contribuables.

« Le retour au déficit zéro a été réalisé essentiellement grâce aux contribuables qui ont été serrés. Les dépenses ont augmenté année après année, pour un total de 1,3 milliard de dollars au cours des deux dernières années, essentiellement pour payer les augmentations de salaires dans le secteur public », écrivait-il en 2016, alors que les libéraux étaient au pouvoir.

« La réduction de l’impôt sur le revenu pour tous les individus, y compris ceux qui ont les revenus les plus élevés, aurait les effets les plus positifs sur l’économie », a-t-il ajouté dans une autre publication. « Le gouvernement, en fin de compte, doit faire moins. Et ce qu’il doit faire, il doit le faire plus efficacement. »

Le récent déficit de 11 milliards $ du gouvernement Legault, ainsi que l’ajout de plus de 10 000 fonctionnaires depuis son arrivée au pouvoir, ont sans aucun doute déçu le natif de Sainte-Agathe-des-Monts.

Éducation

Youri Chassin a fait grand bruit en 2016 avec une publication affirmant que l’avenir des élèves du Québec était «hypothéqué par des enseignants incompétents». En s’appuyant sur la Loi sur l’accès à l’information, l’économiste a découvert qu’au cours des cinq dernières années, seulement sept enseignants permanents sur un total de près de 60 000 à l’emploi des commissions scolaires de la province avaient été congédiés pour incompétence.

« La profession serait valorisée si une plus grande flexibilité permettait aux commissions scolaires de remplacer certains enseignants dont les compétences ne sont pas à la hauteur », écrit celui qui souhaite aussi « abolir les commissions scolaires pour favoriser la réussite des élèves » en donnant plus d’autonomie aux écoles.

Les commissions scolaires ont été abolies sous le règne de François Legault, mais elles ont été remplacées par une autre structure bureaucratique, les centres de services scolaires (CSS).

Santé

Au fil des années, l’Institut économique de Montréal et Youri Chassin ont mis de l’avant plusieurs idées de réforme pour améliorer l’accès aux soins et la gestion des hôpitaux.

Il s’agit notamment de : financer les hôpitaux en fonction des activités (au lieu d’allouer un budget annuel en fonction des dépenses passées), permettre une mixité de pratiques entre médecins des secteurs public et privé, et créer des hôpitaux privés, dont les soins seraient toujours fournis et payés par le gouvernement.

Le gouvernement Legault avait promis deux mini-hôpitaux privés pendant la campagne électorale, mais le projet a été considérablement édulcoré et le gouvernement a récemment expliqué qu’il s’agira ultimement de cliniques gériatriques, sans blocs opératoires.

SAQ et Hydro-Québec

Dans sa carrière de chercheur, Youri Chassin s’est également positionné en faveur de la fin du monopole de la SAQ et de la libéralisation du marché de l’alcool, ainsi que d’une privatisation partielle d’Hydro-Québec afin de « recentrer la société d’État sur sa mission, la libérer de l’ingérence politique, la rendre plus efficace et ultimement mieux la mettre au service des Québécois ».

journaldemontreal-boras

Bouton retour en haut de la page