Que vaut la nouvelle série d’action de Canal+ ?

Canal+ dévoile sa nouvelle série à suspense

Paris est tombé est une coproduction de Studiocanal, associée à la société britannique Urban Myth Films et aux deux sociétés américaines qui ont établi la franchise cinématographique « La Chute de… ». Trois films sortis entre 2013 et 2019 et portés par Gerard Butler, interprète de l’agent bourru et très efficace des services secrets Mike Banningen charge de la protection rapprochée du président des Etats-Unis. Une trilogie d’action explosive réussie qui a donc exporté son univers sur le petit écran avec cette série internationale, qui se déroule à Paris.

Qui dit Paris – une nouveauté dans cet univers après les Etats-Unis et Londres – dit alors casting en partie français. Dans le rôle principal masculin de Vincent Taleb, c’est le charismatique Tewfik Jallab qui porte le costume et le flingue d’un ancien membre du GSPR, désormais aux commandes de la protection du ministre de la défense. Par ailleurs, Emmanuelle Bercot incarne la présidente de la République et Laurent Lucas un puissant trafiquant d’armes. Camille Rutherford incarne Théa, la compagne de Zara Taylor (Ritu Arya), une agente de la MI6 Basé à Paris et personnage principal féminin, Vincent et Zara vont tout faire ensemble pour mettre un terme aux agissements de Jacob Pearce (Sean Harris), un ancien capitaine de la Légion étrangère qui cherche à se venger de l’État français.

L’agent de protection français Vincent Taleb et l’agent britannique du MI6 Zara Taylor unissent leurs forces pour contrecarrer une attaque contre le ministre de la Défense lors d’une réception à l’ambassade britannique à Paris. Alors que les événements prennent une tournure dramatique, Vincent et Zara se rendent compte que le plan orchestré par le terroriste Jacob Pearce est bien plus vaste et vise les plus hautes sphères de l’État.

Action très convaincante

Dans l’esprit de la trilogie de Gerard Butler, Paris est tombé possède une énergie remarquable et une envie de se battre le plus vite possible. C’est ce que proposent les deux premiers épisodes et c’est ce qu’ils réussissent le mieux. Sean Harris, méchant mémorable des films Mission : Impossible – Rogue Nation Et Mission : Impossible – Falloutincarne un homme d’autant plus violent et impitoyable qu’il a été brisé par des années d’emprisonnement, de torture et de viol. Il rend alors crédible cet assaut explosif contre l’ambassade britannique à Paris, où ses hommes abattent froidement quiconque se met en travers de sa route pour se venger. Il y a des coups de feu, il y a des explosions, il y a des combats à mains nues et c’est brutal : Paris est tombé propose des fusillades et généralement séquences d’action très réussies.

Tewfik Jallab et Ritu Arya, chacun dans leur style, apportent un physique très satisfaisant et parviennent à garder le sérieux des enjeux et de leurs personnages sans fausse note. Sur ce point, jouant avec les poings tout en assumant la gravité constante de la situation, Paris est tombé réussit son pari.

Une écriture inégale pour une identité confuse

Où Paris est tombé les pinceaux s’emmêlent, il est temps d’adapter cette énergie au format sériel, avec inévitablement intrigues secondaires et leurs évolutions autres que celles dictées par l’action pure. C’est particulièrement visible lors de l’introduction de la présidente Juliette Levesque, incarnée par Emmanuelle Bercot. On la découvre langoureusement sur un canapé de l’Élysée, immédiatement après l’attentat terroriste meurtrier de l’ambassade, au téléphone avec Vincent et lui demandant comment il va, lui disant qu’elle pense beaucoup à leur histoire. Ce n’est pas tant la révélation d’une relation passée entre les deux personnages qui fait sortir le spectateur du récit, mais la découverte de la présidente de la République seule, sans protection et comme hors de sa position, visiblement pas assez occupée pour passer un appel privé et sans intérêt le soir d’un attentat à Paris.

Si ce n’est pas rédhibitoire, c’est néanmoins un exemple du défaut principal de Paris est tombé. Celui d’être tiraillé entre laagir pur et dur et le thriller policier nourri d’enjeux intimes personnels, comme le faisait Canal+ avec Engrenages, Le Bureau des Légendes ou même BRI. Cette incertitude sur son identité est peut-être ce qui a conduit Mathieu Kassovitz à laisser sa place à Tewfik Jallab, le célèbre interprète de « Malotru » ayant sans doute été sensible à cette division qui pèse sur Paris est tombé le risque de perdre rapidement son souffle et ses jambes…