Que valent les albums de Beyoncé, Benson Boone et Conan Gray ? Nos critiques !
Beyoncé | « Cowboy Carter »
Pays amoureux. Avec sa trilogie musicale en cours, Beyoncé s’attaque à un défi de taille : se réapproprier les genres pour proposer une nouvelle lecture et ainsi ouvrir des portes. Après la disco-house de l’excellent « Renaissance », le chanteur donne le coup d’envoi en faisant tourner la country sur « Cowboy Carter ». Car le public ne le sait peut-être pas, mais cette tendance, très populaire aux Etats-Unis, puise son inspiration dans la culture afro-américaine. Malgré une transformation lente mais continue ces dernières années, le country reste aujourd’hui toujours incarné par des artistes majoritairement masculins et blancs, Beyoncé a donc décidé d’accélérer les choses. » Pour que les choses restent les mêmes, elles doivent changer à nouveau » prévient la star sur le long et déroutant titre d’introduction « Ameriican Requiem », véritablement intéressant sur son final avec ses superbes harmonies. Ensuite, Beyoncé, toujours impeccable vocalement, reprend « Blackbird » des Beatles ou « Jolene » de Dolly Parton, malheureusement sans réinventer ces classiques, applique tous les clichés du genre (sifflets, applaudissements, banjo…) notamment sur » Texas Hold ‘Em », invite les légendes Dolly Parton, Linda Martell ou Willie Nelson mais souvent dans de courts intermèdes, et aligne trop de ballades tout en proposant ici et là quelques inspirations hip-hop un peu décalées. Heureusement, quelques points lumineux viennent nous surprendre comme les sublimes « 16 Carriages » et « Daughter », le tube « Bodyguard », ou encore le très beau duo avec Miley Cyrus, « II le plus recherché. » Le reste souffre d’un manque de profondeur et de recherche mélodique (mais pas musicale !) pour attirer le plus grand nombre comme l’a fait « Renaissance ». L’intention initiale était forte mais l’exécution s’est avérée moins convaincante… On attend toujours l’acte 3 ! JG
Écouter : « II Most Wanted », « 16 Carriages », « Bodyguard », véritable hit de l’album, « II Hands II Heaven »
Passer: « American Requiem », « Alliigator Tears » ou encore « Levii’s Jeans » qui méritaient mieux
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Benson Boone | « Feux d’artifice et rollers »
Une surprise Boone ! « Ghost Town », « In The Stars », « Beautiful Things » : en trois ans et autant de hits, Benson Boone s’est imposé comme la nouvelle sensation pop du moment, prouvant à chacun de ses succès qu’il n’était pas un étoile filante. Aujourd’hui, l’artiste américain de 21 ans franchit une étape importante en sortant son très attendu premier album « Fireworks & Rollerblades ». Son nouveau single « Slow It Down » laissait entendre que la formule tournait un peu en rond. Est-ce que ça allait être la même chose pour l’album ? Oui et non ! Car « Fireworks & Rollerblades » démarre en trombe avec ce qui reste le meilleur morceau du projet, un « Be Someone » ultra efficace et addictif, destiné à être son prochain hit. Regroupés au milieu du disque, ses titres connus de tous laissent néanmoins place à certains morceaux convaincants, comme « Cry », « Forever and a Day » ou « There She Goes » rappelant l’univers de Charlie Puth. Mais Benson Boone sait aussi ralentir le tempo (peut-être un peu trop) pour séduire ses millions de fans, comme avec « Drunk in My Mind », « Hello Love » ou « Losing You ». Une série de chansons classiques mais calibrées pour les radios ! Le résultat est une carte de visite musicale convaincante, qui aurait pu contenir des titres plus musclés. Reste à savoir si Benson Boone saura tenir le coup sur le long terme ! tuberculose
Écouter : l’excellente ouverture « Be Someone », « Forever and a Day », « Cry »
Passer: « Beautiful Things », un gros succès mais pas forcément le plus mémorable…
Conan Gris | « J’ai trouvé le paradis »
50 nuances de gris. Alors que la tendance est au retour des années 2000, Conan Gray repousse le curseur encore plus loin dans le temps. Star de la génération Z et sur TikTok, le chanteur californien – 220 millions d’écoutes en France – franchit un nouveau cap avec son troisième album « Found Heaven », réalisé avec les plus grands producteurs pop de la planète. A savoir Max Martin, Greg Kurstin, Shawn Everett et Ilya Salmanzadeh, 20 Grammys et 54 nominations au total ! Entouré de ces grands noms, le jeune artiste queer s’éclate à transporter l’auditeur à une époque où synthétiseurs, riffs de guitare électrique et caisse claire lourde donnaient le ton de la musique pop et new wave. L’ensemble du disque suit la recette d’une délicieuse madeleine de Proust : à la première écoute, on déroule chaque chanson comme un bonbon sans savoir ce qu’elle contient, et on découvre alors des réminiscences d’Elton John (« Alley Rose », « Forever With Me ».. .), a-ha, Dépêche Mode (« Bourgeoisieses »), The Human League (super « Lonely Dancer » !) ou encore The Cure, remaniés avec un plaisir très communicatif. Pour parfaire l’illusion, la fine équipe pousse le vice pour moduler la voix de Conan à l’extrême pour en faire un véritable caméléon. Évidemment, l’ensemble manque un peu d’identité propre mais l’effet nostalgie fonctionne à merveille. C’est amusant, frais, très soigné et surtout addictif. Nous aimons ça! Regardez bien les titres des chansons pour les clins d’oeil… ANNÉE
Écouter : le hit « Lonely Dancers », « Bourgeoisieses », « Never Ending Song », le plaisir coupable « Eye Of The Night »
Passer: « The Final Fight », pour le coup de pied trop ringard