Le match France-Israël au Stade de France, jeudi 14 novembre, s’est déroulé sous haute tension. Malgré des tribunes très clairsemées et un dispositif policier important à l’extérieur et, exceptionnellement, à l’intérieur du stade, des heurts ont éclaté dans les tribunes. Peu après le début du match, de nombreuses vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux. Elles montrent notamment des supporters courant dans les tribunes et se frappant.
La scène s’est déroulée vers 20h55, dans la tribune nord du stade, à proximité des portes N3 et N4. Le match est en cours, il a débuté il y a un peu plus de onze minutes lorsqu’un mouvement de foule s’est produit au-dessus de la rangée 116.
Deux vidéos tournées en plans larges, sous deux points de vue différents, montrent plusieurs hommes en noir, dont certains le visage couvert, donnant des coups de pied et de poing en direction d’une personne visiblement au sol. Ils sont immédiatement rejoints par des hommes portant des drapeaux israéliens sur les épaules.
pic.twitter.com/wXl5AbAHKR#France_Israël #FRAIS
Demain les médias français nous diront que les partisans israéliens ont vécu un 2ème Holocauste et prétendront que celui qui arbore un drapeau israélien a été victime d’un pogrom quand on le verra entouré d’une meute de hyènes*…-QUE VEUX-TU?! (@JCheerack) 14 novembre 2024
Une trentaine de secondes plus tard, plusieurs stewards, vêtus de bavettes orange, sont intervenus, tentant tant bien que mal de séparer les personnes impliquées dans la bagarre.
« Groupe de partisans d’Israël particulièrement virulents »
D’autres images, filmées depuis la droite de la scène, montrent des supporters français s’écartant du mouvement de la foule derrière eux. Les violences ont eu lieu non loin de là, juste derrière la rampe séparant les partisans français d’un groupe de partisans israéliens. Alors que l’homme qui filme se rapproche, on voit des agents de sécurité arriver et exfiltrer un homme brun, vêtu d’un manteau noir. Aucune blessure n’est apparente. Il crie et, quelques secondes plus tard, tente de revenir vers les partisans d’Israël. Il en est empêché. Au même moment, des partisans d’Israël s’approchent de lui et le suivent jusqu’à sa sortie des tribunes, derrière un cordon de policiers.
C’était sur
Une bagarre vient d’éclater dans les tribunes du Stade de France.
Les supporters israéliens semblent lyncher un gars à 10 contre 1.
La sécurité tarde à réagir mais finit par se séparer.
Aucune arrestation du côté israélien.#FRAIS pic.twitter.com/ohGLNNVR4r–Jeunecingle (@jeunecingle) 14 novembre 2024
Une autre vidéo montre ce qui se passe ensuite. Alors que l’évacuation de l’homme exfiltré s’effectue par les portes N3 et N4, un partisan d’Israël, facilement identifiable avec sa casquette kaki, son t-shirt de l’armée israélienne et un drapeau israélien noué autour des épaules, crie une insulte en sa direction.
Deuxièmement, une autre personne est également exfiltrée par les agents de sécurité. Une vidéo Tik Tok montre, au même endroit, quelques secondes après la première, un autre homme avec une cagoule sur la tête, en train d’être sorti des tribunes.
Cette séquence d’événements établie par les différentes vidéos est corroborée par un témoin de VérifierActualités. Ce dernier était au stand N5 : « Je regardais le match quand des échauffourées ont éclaté à ma gauche. J’ai vu une horde de personnes courir vers moi et une foule d’une dizaine de personnes se former vers le côté de la tribune réservée à un groupe de partisans d’Israël particulièrement virulents, vêtus de noir, certains au visage masqué. Ils frappaient un homme au sol. La sécurité est intervenue pour extraire le gars au sol, qui voulait frapper. Et pendant ce temps, les partisans d’Israël essayaient d’y ajouter quelque chose. »
Notre témoin n’ayant pas été présent au point de départ de la rixe, il n’en connaît pas l’origine précise. Il est établi que des drapeaux palestiniens ont été brandis dans les tribunes, à différents endroits du stade (notamment de l’autre côté, dans le bloc Z). Mais rien n’indique, pour l’instant, que c’est ce qui a déclenché le combat, à cet endroit précis.
« Une enquête est ouverte »
Le Parisiendans son récit des événements, indique que l’altercation « a eu lieu après une provocation du camp français, selon plusieurs témoins ». Au même moment, une vidéo montre le témoignage de supporters de France assurant aux policiers qu’ils avaient été agressés. On voit une femme montrer des images sur son téléphone et dire : « Là, ils commencent à arriver, là, ils commencent à arriver autour de nous, nous tous. » Puis un homme dit à la police : « Hé les gars, c’est eux, hein. On n’a rien fait, il y a les vidéos, il y a tout. Tout est filmé. Ils sont venus cagoulés et ont battu les gens. Dites simplement à votre collègue, les jeunes que vous avez attrapés violemment comme ça, ils n’ont rien fait, ils ont été attaqués comme ça par les Israéliens encagoulés, dites-le clairement.
De son côté, la préfecture de police de Paris mentionne, pour VérifierActualités, « quelques supporters » OMS « se sont provoqués, menant à une bagarre ». Il indique que deux arrestations ont eu lieu, sans préciser de quels partisans il s’agissait. Sur France 2, le préfet de police Laurent Nuñez a précisé qu’un « Personne n’a été arrêté immédiatement et une autre après le match, une fois que nous avons pu décortiquer ce qui s’était passé sur la vidéo. » Les deux personnes interpellées ont été placées en garde à vue. « Une enquête est ouverte » précise la préfecture, sans donner de motif exact.
Le parquet de Bobigny, à proximité VérifierActualitésindique ce vendredi 15 novembre que les deux personnes arrêtées sont des supporters de l’équipe d’Israël. Le premier, arrêté pour violences sans ITT, sera déféré au délégué du procureur de la République en vue d’être banni du stade, « compte tenu du manque d’intensité des faits pouvant être retenus contre l’intéressé ». Pour le second, l’enquête est close sans suite, car « l’intéressé ne semble pas impliqué dans les violences » après exploitation vidéo.
« Pascal Praud », « CNews » et « la police » remerciés
Par ailleurs, de nombreux autres commentaires indiquent un « Femme lynchée » par les partisans d’Israël. Quds News Network, une agence de presse proche du Hamas, a notamment publié un tweet en fin de soirée du 14 novembre, assurant que « Des hooligans israéliens ont attaqué un supporter français au Stade de France lors du match à Paris. » Pour l’instant, cette affirmation n’est pas corroborée par les images. D’autant que Quds, pour étayer ses propos, s’appuie sur la vidéo montrant la première exfiltration, qui est donc celle d’un homme.
A côté de ces violences, d’autres images ont également été évoquées. Plusieurs internautes reprochent à BFMTV d’avoir réalisé une interview avec un partisan d’Israël portant un t-shirt de l’armée israélienne, et qui, par ailleurs, aurait « participé au lynchage de supporters français ». Celui que le journaliste appelle « Alexandre » évoque un « match magnifique »un « belle et excellente ambiance ». A la question : « Avez-vous été rassuré par les éléments de sécurité importants ? Ce dernier répond : « L’appareil était magnifique. (…) Il n’y avait pas de problème, dès qu’il y avait un petit problème, on avait un petit problème dans le bloc K, c’était tout de suite résolu, la police est venue et directement, ils ont résolu le problème.»
🚨🇫🇷🇮🇱FLASH | BFM TV vient d’INTERVIEWER un supporter israélien portant un t-shirt de l’armée israélienne et qui a par ailleurs participé au LYNCHAGE de supporters français AU STADE de France.
– Cerfia (@CerfiaFR) 14 novembre 2024
Cette personne est également retrouvée à l’extérieur du stade devant les caméras, parmi d’autres supporters israéliens dansant de joie et remerciant. « Pascal Praud », « CNews » Et « la police ». A l’intérieur du stade, on ne le voit pas parmi les gens qui donnent des coups de poing. En revanche, on le reconnaît à plusieurs reprises en marge des échauffourées.
C’est notamment lui qui suit la première personne exfiltrée, fend la foule pour se rapprocher d’elle et l’insulte lorsque les agents de sécurité l’emmènent. Puis, dans les images montrant le deuxième homme exfiltré, il est à nouveau présent, cette fois directement au niveau des forces de l’ordre, lui parlant et se tenant tout près de lui, sans qu’on sache si la personne emmenée est un partisan de la France ou Israël. Situé derrière le cordon policier, il tente alors de bousculer un individu qui est poussé par les policiers.