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Que savons-nous des taxes que l’UE veut imposer sur les véhicules électriques fabriqués en Chine ?

Il s’agit d’une nouvelle étape dans la guerre économique entre Bruxelles et Pékin. Les véhicules chinois vont être soumis à d’importantes taxes douanières, au grand dam de Pékin. Il y a de l’électricité dans l’air et pas seulement dans les voitures.

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La voiture BYD Yuan Up présentée au salon de l'automobile de Pékin le 25 avril 2024. (PEDRO PARDO / AFP)

Depuis 10 mois, les autorités européennes de la concurrence scrutent les subventions dont bénéficient certains constructeurs chinois et certains constructeurs occidentaux qui produisent en Chine, puis décident du niveau de taxation qui leur sera imposé. Plus les subventions sont massives, plus « droits de douane compensateurs » sera important.

SAIC, partenaire de Volkswagen en Chine dont la MG4 cartonne en Europe, sera par exemple frappé de plus de 36% de droits de douane. Ses compatriotes Geely et BYD écoperont respectivement de 19 et 17% de plus. Les marques ayant bien coopéré avec les enquêteurs européens bénéficieront d’un taux réduit de 21,3%. Ces taxes remplaceront celles provisoires mises en place en juillet et s’ajouteront, pendant cinq ans, aux droits de douane de 10% déjà appliqués par l’Union européenne.

L’américain Tesla était également dans le viseur de la Commission car la marque d’Elon Musk exporte vers l’UE depuis la Chine. Mais selon Bruxelles, elle a « pleinement coopéré » et a pu prouver qu’elle ne bénéficiait pas de subventions chinoises massives. Tesla s’en sort donc plutôt bien avec un taux réduit de 9%.

L’idée de l’UE est de rétablir un certain équilibre avec les constructeurs européens, dépassés par cette concurrence déloyale. Outre les subventions de l’État, les coûts de production sont bien plus faibles en Chine. Les ventes de véhicules électriques fabriqués en Chine ont été multipliées par plus de sept en trois ans, passant de 57 000 en 2020 à plus de 437 000 en 2023, selon Eurostat.

L’UE espère aussi inciter les constructeurs chinois à venir produire en Europe. Certains ont anticipé la décision de Bruxelles : BYD a annoncé en décembre dernier l’ouverture d’une usine en Hongrie. Son compatriote SAIC compte aussi s’implanter prochainement sur le vieux continent et Leapmotor s’est allié à Stellantis (ex-PSA) pour pouvoir assembler son T03 dans son usine de Tychy en Pologne.

Depuis le début de l’année, Paris a décidé de priver les véhicules électriques fabriqués en Chine, dont la production et l’importation émettent plus de CO2 que ceux fabriqués en Europe, du bonus écologique de 4.000 euros, destiné à encourager l’achat de véhicules à batterie. La mesure est effective puisque, selon le ministère du Commerce extérieur, les ventes ont été divisées par deux au cours des cinq premiers mois de l’année.

La prochaine étape sera le vote des 27 sur ces droits de douane compensatoires. Ce vote devrait avoir lieu d’ici fin octobre. Sauf coup de théâtre et/ou accord avec Pékin, les droits de douane seront appliqués immédiatement. En attendant, la Chine a fait part de sa volonté de ne pas se laisser décourager. « profond mécontentement » face à une décision « protectionniste » OMS « va remuer », selon elle, les tensions commerciales.

Cammile Bussière

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