Que savons-nous des manifestations qui ont fait 50 morts et bloqué l’accès à Internet dans le pays ?
Mise à jour à 15h : Des étudiants qui manifestaient dans le district de Narsingdi, au centre du Bangladesh, ont pris d’assaut une prison vendredi, libérant des « centaines » de détenus avant d’y mettre le feu, a déclaré un policier à l’AFP.
Affrontements meurtriers, blocage d’internet dans le pays… Au Bangladesh, le nombre de victimes lors des manifestations étudiantes contestant le système de quotas de recrutement dans l’administration a atteint 50 morts ce vendredi. Que se passe-t-il dans ce pays asiatique, voisin de l’Inde et pourquoi les étudiants protestent-ils dans tout le pays ? 20 minutes faire valoir le point.
Le recrutement des fonctionnaires en question
Le Bangladesh compte 1,9 million d’emplois dans la fonction publique, dont plus de la moitié sont attribués selon les règles de discrimination positive, dont 30 % réservés aux enfants des combattants de la guerre de 1971. En 2018, des manifestations étudiantes avaient déjà poussé le gouvernement à réduire le système de quotas, finalement rétabli en juin par la Cour suprême du pays. Ce qui avait suscité la colère des étudiants.
Ils affirment que les quotas limitent leurs chances d’accéder aux rares emplois stables dans un pays de 170 millions d’habitants. Ils veulent que ces quotas soient limités aux minorités ethniques et aux personnes handicapées, affirmant que le système des quotas est exploité au profit des partisans de la Ligue Awami, le parti au pouvoir.
Des manifestations qui dégénèrent
Les manifestations étudiantes ont éclaté le 1er juillet avec le blocage des routes principales et des voies ferrées. Elles se poursuivent presque tous les jours depuis, avec la participation de lycéens, bien que la Cour suprême ait suspendu le système de quotas le 10 juillet pour un mois et ait exhorté les manifestants à retourner en classe.
Les violences se sont intensifiées jeudi avec 32 morts et plus de 700 blessés, dont 104 policiers et 30 journalistes, selon la chaîne de télévision locale Independent Television.
Comment le gouvernement a réagi
Le gouvernement a ordonné mardi la fermeture progressive des écoles et des universités dans tout le pays, déployant une force paramilitaire pour maintenir l’ordre dans plusieurs villes.
La police a effectué mardi soir une descente au siège du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), arrêtant sept membres de sa branche étudiante. Elle a annoncé vendredi l’arrestation d’un des dirigeants du parti, principale force d’opposition du pays.
Tout sur l’actualité du Bangladesh
Jeudi, le gouvernement a bloqué l’accès à Internet dans tout le pays. Les manifestants ont promis de poursuivre leurs manifestations malgré la répression, tandis que des groupes de défense des droits de l’homme et les Nations unies ont exhorté le gouvernement à ne pas recourir à la violence.