Que risquez-vous si votre Iban fuit ?
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Que risquez-vous si votre Iban fuit ?

Que risquez-vous si votre Iban fuit ?

Les hackers à l’origine de l’attaque visant l’opérateur affirment avoir récupéré 5,11 millions d’Iban. Le Figaro fait le point sur les risques encourus pour les principaux concernés.

Free est à son tour en pleine tourmente. Le deuxième opérateur téléphonique français a été victime d’une cyberattaque massive ce vendredi. Les noms, prénoms, dates et lieux de naissance, adresses e-mail et postales, numéros de téléphone, identifiants d’abonnés et données contractuelles de nombreux clients ont été piratés, a indiqué Free dans un email adressé aux personnes concernées le soir même. Parmi les données volées figurent également les Ibans des clients, comme le confirme l’opérateur dans un nouveau mail envoyé ce dimanche. Un échantillon de 100 000 IBAN a en effet été distribué dans la nuit de samedi à dimanche. Et les pirates affirment en détenir 5,11 millions au total… Alors, que risquez-vous lorsque votre IBAN est volé ? Le Figaro fait le point.

L’IBAN, ou « Numéro de compte bancaire international »est un code qui identifie un compte bancaire. C’est en quelque sorte « plaque d’immatriculation ». Présent sur le Relevé d’Identité Bancaire (RIB), les chéquiers ou encore les extraits de compte, l’IBAN a plusieurs fonctions : réduire les risques d’erreur lors des virements internationaux, prévenir les tentatives de fraude lors des virements bancaires ou encore automatiser certains paiements. C’est pour cette dernière raison que Free détient de nombreux IBAN : ceux-ci permettent à l’opérateur de facturer automatiquement ses clients chaque mois.

Le risque de fraude au prélèvement automatique

Mais alors, faut-il s’inquiéter si votre IBAN a fuité ? Normalement, ce code n’est pas suffisant pour permettre au pirate informatique de débiter de l’argent. Il faut un mandat de prélèvement, c’est-à-dire un document par lequel le propriétaire d’un compte bancaire donne son autorisation de prélèvement à un créancier. Ce dernier transmet ensuite le mandat à sa banque qui se charge de mettre en place le prélèvement.

Seul problème : la fraude au prélèvement reste possible. Il a même fortement augmenté depuis la mise en place du système européen de virement et de prélèvement Sepa en 2014. La démarche est simple : une fois l’IBAN de leur victime dans sa poche, les fraudeurs n’ont plus qu’à en créer un faux. autorisation de collecte. Une fois envoyés à leur banque, ces deux documents suffisent à débiter le compte de la victime. Voir la fuite de votre IBAN facilite ce type de fraude, surtout si des informations supplémentaires telles que le nom, les coordonnées ou le code BIC ont également été volées.

Les banques mettent cependant en place des mesures pour se protéger contre ces arnaques. Il leur appartient donc de vérifier que les prélèvements émis par leurs clients sont cohérents avec leur activité économique. Les clients peuvent également demander à établir une liste de créanciers interdits, placés sur liste noire auprès de leur banque, ainsi qu’une liste de créanciers autorisés, placés sur liste blanche.

En cas de retrait auprès d’un créancier non coté, la banque en informe le client. Mais une négligence ou une erreur de la part des banques reste possible : il est encore préférable de surveiller ses comptes pour pouvoir repérer toute activité inhabituelle. En cas de fraude au prélèvement, la victime dispose d’un délai de treize mois pour signaler le prélèvement frauduleux. La banque est alors tenue d’indemniser le client en restituant le montant volé. En résumé, les utilisateurs concernés doivent garder un œil sur leurs comptes pour détecter d’éventuels mouvements imprévus. Soyez prudent, mais ne paniquez pas.

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