Que proposent les candidats en matière d’immigration ?

Toute la semaine, la note politique fait le point sur les programmes des principaux candidats aux élections européennes du 9 juin. Mercredi 22 mai, on examine les propositions sur l’immigration.

La liste macroniste met surtout en avant le pacte sur la migration et l’asile, voté le 14 avril par le Parlement européen. Valérie Hayer est la seule tête de liste à soutenir ces futures règles qui prévoient un renforcement des contrôles à l’arrivée en Europe, un placement en centre de détention le temps de l’examen des demandes d’asile, ou encore un mécanisme de solidarité pour répartir les réfugiés à travers l’Europe. Les pays opposés à l’accueil s’exposeront à une amende de 20 000 euros par personne refusée.

Les mesures fermes qui seront mises en œuvre par Bruxelles sont insuffisantes aux yeux de l’extrême droite. Jordan Bardella plaide pour un «double bordure« aux portes de l’Europe en donnant pour instruction à Frontex de refouler les migrants illégaux, et au niveau national en limitant la libre circulation dans l’espace Schengen aux seuls citoyens européens. Même si le RN n’entre pas vraiment dans l’aspect opérationnel, sans le dire, par exemple  » S’il s’agissait d’un retour des postes frontières entre pays européens pour effectuer des contrôles, Jordan Bardella appelle également à l’expulsion de « .immigrés clandestins, islamistes et délinquants étrangers« . Marion Maréchal fait sensiblement les mêmes propositions, mais Reconquête ! va plus loin en parlant de « remigration« , qui ciblerait aussi les étrangers »chômeurs de longue durée« .

LR prône aussi la fermeté. François-Xavier Bellamy souhaite renforcer les frontières extérieures de l’Union européenne, avec le déploiement de forces maritimes en Méditerranée et dans la «construction de barrières physiques à l’Est« . Son programme évoque « des murs« et »fossés« . Le candidat de droite veut aussi limiter l’immigration légale, en proposant que les États membres puissent encadrer à leur guise le regroupement familial, aujourd’hui réglementé par une directive européenne.

Face à toutes ces propositions drastiques en matière d’immigration, la gauche a une ligne directrice : bienvenue »avec dignité« . Tout d’abord, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Manon Aubry (LFI) et Marie Toussaint (Les écologistes) mettent en avant le « devoir« pour sauver les migrants en Méditerranée. La liste insoumise propose donc de remplacer Frontex par un »agence civile de secours« .

Pour les sans-papiers déjà présents sur le sol européen et qui travaillent, notamment dans les fermes du sud du continent, les écologistes proposent une régularisation. Raphaël Glucksmann insiste sur la création de «voies légales de migration« , avec des visas pour les travailleurs, parce qu’il veut une politique »maîtrisé« . Selon la tête de liste PS, l’accueil n’est pas inconditionnel, les étrangers à qui l’Europe refuse le droit d’asile ou un autre titre de séjour devraient être renvoyés dans leur pays. Autre proposition à gauche, soutenue par les écologistes et les insoumis : ajouter des crises climatiques aux critères à prendre en compte pour obtenir le statut de réfugié.