Le courtier d’assurances Indexia et sa filiale Sfam font l’objet de nombreuses plaintes pour retenues abusives, pour des montants allant de quelques centaines à près de 30 000 euros. Des transactions auxquelles il est possible de mettre fin, tout en obtenant un remboursement de votre banque.
Les victimes sont nombreuses. « Il faut avoir 5 000 à 6 000 dossiers » répartis sur des années, a déclaré à l’AFP Dominique Reynaud, de l’UFC-Que Choisir Lyon. Des milliers de personnes qui reprochent à Indexia et ses filiales d’avoir indûment prélevé de l’argent sur leurs comptes bancaires.
Les consommateurs concernés ont souvent acheté, entre 2017 et 2019, un téléphone ou un ordinateur à la Fnac, vendu avec une assurance auprès de la Sfam, filiale d’Indexia. Soit ils ont souscrit à des packs leur promettant la télévision, l’ordinateur et le téléphone gratuits, ainsi que diverses réductions, suite à des appels à froid.
Depuis, Indexia multiplie les déductions, au-delà des montants que ses clients devaient payer. Des sommes indues, qui vont de quelques centaines à près de 30 000 euros, et qui ont valu à l’entreprise de faire l’objet de multiples plaintes.
A la suite de deux enquêtes de répression d’escroqueries, le groupe Indexia sera jugé fin septembre au pénal, pour pratiques commerciales trompeuses, devant le tribunal correctionnel de Paris. L’Urssaf réclame également 11,76 millions d’euros d’impayés à la Sfam, qui accumule les dettes et fait l’objet d’une assignation en liquidation judiciaire.
Différents noms utilisés
Certains des consommateurs ciblés par le courtier d’assurance semblent vivre un véritable calvaire. Un groupe Facebook de « soutien aux victimes » signale des échantillons abusifs sous de nombreux noms différents. Parmi elles, on retrouve les différentes filiales du groupe : Sfam, mais aussi Hubside, Serena, Foriou et Cyrana. De quoi renforcer la difficulté de tracer les différents échantillons prélevés.
Heureusement, il existe des moyens d’agir pour mettre fin à ce type d’opération. Interrogée par BFM Business, la Fédération bancaire française (FBF) n’a pas souhaité apporter de précisions, estimant qu’il ne lui appartenait pas « de s’exprimer sur ce sujet ». « La justice a été contactée et c’est à elle de prendre sa décision », a-t-elle ajouté dans une réponse écrite.
Mais le site « Les Clés de la Banque », un service de la Fédération Bancaire Française, fournit de nombreuses informations pour contester les prélèvements et obtenir un remboursement.
Délai de 13 mois pour contester un prélèvement non autorisé
Ainsi, un consommateur bénéficie d’un délai de 13 mois, suivant la date du débit de son compte bancaire, pour contester un retrait non autorisé, pour lequel il n’a pas signé de mandat ou s’est opposé.
La banque « doit alors vous rembourser la transaction en question », précise le site édité par la Fédération. En revanche, votre établissement bancaire pourra annuler ce remboursement « s’il s’avère ultérieurement que vous aviez autorisé ce prélèvement ».
Toutefois, lorsque vous avez effectivement donné un mandat de prélèvement, tout n’est pas perdu. Le consommateur peut là encore contester toute transaction injustifiée et tout montant excessif prélevé par une entreprise.
Mais cette fois, le délai est réduit à huit semaines maximum, à compter de la date du débit du compte, pour demander et espérer obtenir le remboursement par la banque des sommes injustement débitées.
L’UFC-Que Choisir précise également qu’il est possible d’établir une liste noire des entreprises dont vous souhaitez bloquer les prélèvements. La banque est obligée de l’accepter. Il est également possible de proposer une liste blanche de fournisseurs et d’entreprises autorisées à prélever des échantillons. Là encore, votre banquier est tenu d’en tenir compte, selon l’association de consommateurs.