« Que je t’aime » de Johnny Hallyday, le nouvel hymne du sport français
Dans la playlist sportive française, on retrouve déjà Je survivrai par Gloria Gaynor repris par le Hermes House Band, le Armée de sept pays Les White Stripes se résument à une série de « po-po-po-lo-po-po » ou Dans les yeux d’Emilie par Joe Dassin qui réchauffe la vie des supporters de rugby… Depuis vendredi, Que je t’aime de Johnny Hallyday, tube de 1969 qui n’a pas grand-chose à voir avec la performance sportive, se pose en prétendant pour les rejoindre…
La cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris a fait la part belle au répertoire francophone, qui a rythmé la quasi-totalité du spectacle conçu par Thomas Jolly. La chanson d’amour de notre Jojo national avait une place particulière : c’est avec elle – en version instrumentale – que la délégation française est apparue, sur son bateau, devant les caméras. La mélodie, composée par Jean Renard, a souligné l’intensité du moment où les athlètes français se sont présentés au monde, sur leur sol natal.
« Un choix surprenant sur le papier »
« J’ai cru comprendre que c’était une décision interne de proposer ce titre (le morceau a d’ailleurs été choisi par Victor Le Masne, le directeur musical de la cérémonie qui l’a réinterprété avec l’Orchestre national de France). Sur le papier, c’est un choix surprenant car, d’habitude, pour une telle occasion, on a plutôt tendance à se diriger vers des titres rythmés, groovy, fun, bons moments.
Là, c’est une pièce lente, en mineur, un peu gothique. Il y a un côté dramatique qui inspire plus une prière funèbre qu’une jubilation collective. On ne l’imagine pas forcément accompagner des victoires ou des moments sportifs, mais ça marche », applaudit le 20 minutes l’auteur, compositeur et interprète Christophe Ernault, également co-rédacteur en chef du magazine Schnock.
Laeticia Hallyday s’est sentie bouleversée par ce choix. « J’ai pleuré, mes filles aussi… Et, de là-haut, Johnny doit être tellement touché de savoir que sa musique continue d’inspirer et de fédérer les gens », a-t-elle réagi sur Instagram. Les jours qui ont suivi ont montré qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’un soir et que cette chanson tend à s’imposer dans ces JO parisiens. Spotify indique 20 minutes ayant constaté une augmentation du nombre de flux de Que je t’aime de 47,8% dans le monde entre vendredi et samedi. Du côté de Deezer, la progression est de 100,3% aussi bien en France que dans le reste du monde.
« Le refrain se prête bien aux reprises chorales »
« Cette chanson est une ballade puissante, résume Christophe Ernault. Le couplet est à la limite de la mort et le refrain est d’une libération totale qui se prête bien aux reprises chorales.
Que je t’aime Le cri de joie résonne dans les enceintes de compétition. Ce fut notamment le cas lors de la finale de rugby à 7 au Stade de France qui s’est soldée par une victoire française samedi. Il a également été repris dimanche par le public de la Paris La Défense Arena lors du triomphe de Léon Marchand sur 400 m 4 nages.
L’ancienne ministre des Sports et championne de natation Roxana Maracineanu a elle aussi réagi immédiatement à cette médaille en chantant « Je t’aime » accompagnée de notes de musique sur X. Ce lundi, c’est au rythme du succès de Johnny que Yannick Borel a fait son entrée pour remettre sa médaille d’argent. Et ce n’est sans doute que le début.
« Cela rassemble la France »
« Pour rappel, cette chanson est importante dans la carrière de Johnny, car c’est l’une de ses premières qui ne soit pas une reprise d’une chanson américaine ou anglaise. C’est une vraie composition, pensée pour lui, un titre 100% français qui ne cherche pas à imiter les grands tubes anglo-saxons de l’époque. C’est un titre original dans son répertoire, il y a un mélange de variété et de pop un peu psychédélique, souligne le rédacteur en chef de Schnock. ça rassemble la France, tout le monde le sait Que je t’aime. »
Un autre classique interprété par Johnny est également populaire à ces Jeux olympiques. Allumer le feu résonne régulièrement au bord des terrains. « Cette chanson est devenue un cliché de déchaînement collectif de sportifs, c’est un titre fait pour ça », note Christophe Ernault. Ce succès, écrit par Zazie et composé par Pascal Obispo et Pierre Jaconelli avait en réalité été commandé pour les spectacles de Johnny Hallyday au Stade de France en 1998, et donc, avec l’idée de faire vibrer une enceinte sportive. On découvre aujourd’hui que Que je t’aime est capable du même exploit.