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Que faisaient les hommes préhistoriques avec les enfants atteints du syndrome de Down ?

La découverte par des archéologues de traces de trisomie 21 sur le squelette d’un enfant de Néandertal suggère que cette espèce, proche de l’homme moderne, aurait pu faire preuve d’un certain altruisme envers ceux qui étaient différents de la norme, et plus vulnérables.

C’est en étudiant son oreille interne que les chercheurs ont fait cette étonnante découverte. Le squelette d’un enfant, appartenant à l’espèce néandertalienne, et ayant vécu entre Il y a 273 000 et 146 000 ansa montré pour la première fois des signes d’appartenance certaine au syndrome de Down. Ce anomalie génétiquecausée par la présence deun chromosome 21 supplémentairepeut causer de graves problèmes de santé. Il est donc surprenant que cet enfant, 6 ans au moment de sa mort, aurait pu survivre jusque-là. À moins que le groupe des hominidés n’ait a soutenu la mèreet que plusieurs de ses membres ont fait preuve d’altruisme. C’est en tout cas la théorie des scientifiques, qui viennent de publier une étude dans Avancées scientifiques.

Un syndrome jamais observé auparavant chez un hominidé aussi ancien

Les récentes découvertes faites sur les Néandertaliens continuent de faire progresser nos connaissances sur cette espèce. Cet hominidé, longtemps considéré comme doté de capacités bien inférieures à celles desHomo sapiens, semble finalement nous ressembler de plus en plus. Par exemple, on a appris qu’ils pouvaient aussi être des artistes, des chasseurs très intelligents, ou encore des créateurs d’inventions astucieuses… Et même qu’ils enterraient leurs morts. On pense aussi maintenant queHomo Neanderthalensis pourrait s’organiser au sein de son groupe pour apporter une assistance durable à l’un de ses membres.

En fait, le syndrome de Down provoque, à des degrés divers, retards cognitifsen plus deun risque accru de problèmes cardiaques et thyroïdiens graves. Dans le cas de cet enfant, dont les restes ont été découverts dans Grotte de Cova Negraoriginaire de la province de Valence, dans l’est de l’Espagne, les analyses génétiques et anatomiques ont montré qu’il en était définitivement atteint. Vu l’état de son oreille interne, il aurait souffert de symptômes « hautement invalidant » y compris « au moins surdité complètede graves crises de vertige, et une incapacité à maintenir l’équilibre« explique Mercedes Conde-Valverde, paléoanthropologue à l’Université d’Alcalá (Espagne) et auteur principal de l’étude, dans un communiqué. « Il est il est très peu probable que la mère seule aurait pu fournir tous les soins nécessaires tout en répondant à ses propres besoins », elle continue.

L’altruisme, même chez les Néandertaliens

C’est ici première fois que l’on découvre l’existence de ce syndrome chez un individu aussi ancien. Et le fait que cet enfant n’ait pas été abandonné au début de sa vie, alors qu’il aurait été très différent des autres (du moins si le syndrome de Down se manifestait de la même manière chez cette espèce), a surpris les chercheurs. . Les Néandertaliens « ont été capables de fournir des soins et un soutien altruistes à un membre vulnérable de leur groupe social »écrit l’équipe derrière la publication.

La grotte espagnole en question était occupée par de petits groupes de chasseurs-cueilleurs qui s’y installaient pour de courtes périodes. Les conditions de survie ne devaient pas être faciles pour la mère et son enfant. « Le groupe devait continuellement assister la mère, que ce soit en la déchargeant de la garde des enfantssoit en l’aidant dans ses tâches quotidiennessoit les deux« , devinez les spécialistes. Et cette pratique n’était pas connue jusqu’à présent. On supposait que le groupe pouvait démontreraide mutuelledans un système de concessions mutuelles. Mais l’enfant, incapable de lui rendre la pareille, a quand même vécu six ans malgré tout. Ce qui témoigne selon eux de l’existence d’un altruisme chez cette espèce, découverte en 1857 dans la vallée (Tal) de Néander, près de Düsseldorf en Allemagne, et qui ne cesse de nous étonner.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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