Que faisaient cinq Rwandais sur une île australienne isolée ?

Cinq Rwandais ont fui leur pays pour se réfugier très loin de chez eux… Ils ont été retrouvés sur une petite île australienne… au nord du pays…

Le détail de leur voyage est extraordinaire : ce petit groupe de Rwandais a d’abord pris l’avion pour l’Indonésie.

Ils ont ensuite parcouru des milliers de kilomètres vers l’est, jusqu’à atteindre la Papouasie occidentale. Puis, ils ont franchi la frontière terrestre qui sépare cette province indonésienne de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Finalement, ils se sont dirigés vers le sud pour prendre un bateau pneumatique et se lancer dans le détroit de Torres qui sépare la Papouasie-Nouvelle-Guinée des premières îles australiennes. Celle de Saibai n’est qu’à 4 km du continent asiatique.

Mais comment ont-ils été trouvés ?

Ce sont des chasseurs locaux qui les ont repérés au milieu de la mangrove, un lieu infesté de crocodiles. C’est en les ramenant avec eux que nos cinq Rwandais ont exprimé leur volonté de demander l’asile politique.

Cette histoire fait du bruit en Grande-Bretagne où, depuis plusieurs mois, le gouvernement de Rishi Sunak tente de convaincre l’opinion publique britannique qu’il est parfaitement sûr de relocaliser au Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement en Grande-Bretagne. Il est temps pour la Bretagne d’examiner leur cas.

Il s’agit du volet le plus connu d’un programme visant à dissuader l’arrivée de migrants par bateau de fortune sur les plages britanniques. Près de 30 000 personnes sont arrivées en Grande-Bretagne de cette manière l’année dernière. Un chiffre en baisse d’un tiers en un an.

Où sont les Britanniques avec ce programme qui vise à renvoyer les demandeurs d’asile au Rwanda…

Fin avril, le premier ministre conservateur Rishi Sunak avait assuré que les premiers vols vers les Grands Lacs africains seraient prêts 10 à 12 semaines plus tard, soit à la fin de l’été. Le problème est que les élections législatives devraient avoir lieu d’ici l’automne.

Pourtant, le grand favori des sondages, le Parti travailliste, a déjà déclaré qu’il annulerait ce programme qui s’inspire justement de l’Australie : depuis une décennie, l’île-continent envoie en effet sur des milliers de kilomètres de ses côtes des migrants débarqués. en bateau.

En l’occurrence sur l’île indépendante du Pacifique de Nauru ou celle de l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Sauf que cette dernière destination a été déclarée illégale par la Cour suprême de Papouasie et que Nauru n’accueille pour l’instant que 63 personnes, l’Australie ayant progressivement abandonné cette solution très coûteuse et source d’interminables polémiques.

Enfin, l’arrivée de cinq demandeurs d’asile rwandais en Australie après cet incroyable périple démontre – par l’absurde – que le Rwanda est loin d’être le pays exemplaire en matière de droits de l’homme vanté par les conservateurs britanniques. .