Le ministre de l’Intérieur veut demander des comptes au club parisien après le tifo de soutien à la Palestine déployé lors du match de Ligue des champions face à l’Atlético de Madrid.
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« Ce tifo n’avait pas sa place dans ce stade. » Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a condamné, jeudi 7 novembre, sur les réseaux sociaux les champions, perdus 2-1 face à l’Atlético de Madrid. Le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, et le directeur général du PSG, Victoriano Melero, sont également convoqués vendredi place Beauvau, a annoncé le cabinet du secrétaire d’État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations.
Le tifo en question, déployé par le Collectif ultras Paris (CUP) dans la tribune d’Auteuil, affichait le message « Palestine libre » entouré des couleurs du PSG, d’un drapeau palestinien ensanglanté, d’un drapeau du Liban, de Jérusalem, de chars ou d’une personne portant un keffieh. Le « i » du mot Palestine a également été redessiné sous la forme d’Israël, recouvert d’un keffieh. L’immense toile était accompagnée d’une banderole « Guerre sur le terrain, mais paix dans le monde ».
« De tels messages sont également interdits par les règlements de la Ligue et de l’UEFA. Si cela devait se répéter, il faudrait envisager d’interdire les tifos aux clubs qui ne font pas respecter les règles. »a assuré le ministre de l’Intérieur. «Je demanderai des comptes» Au club, il a encore insisté auprès de Sud Radio, assurant que la direction devrait pouvoir interdire ce type de banderole. Dans le cas contraire, « il y aura des sanctions »il promet.
Grand tifo déployé dans le virage d’Auteuil. « Palestine libre : guerre sur le terrain, mais paix dans le monde » #PSGATM pic.twitter.com/egP1Z8CwDl
– Andrea La Perna (@A_LaPerna) 6 novembre 2024
Dans un communiqué transmis à l’AFP mercredi soir, le Paris Saint-Germain a assuré qu’il « n’était pas au courant du projet d’afficher un tel message ». Le club parisien a également rappelé que le Parc des Princes « est et doit rester un lieu de communion autour d’une passion commune pour le football et s’oppose fermement à tout message à caractère politique dans son stade ».
Si ce communiqué a été rapidement envoyé, c’est parce que le club se sait exposé à des sanctions. Conformément à l’article 16 du Règlement disciplinaire de l’UEFA, « toutes les associations membres et tous les clubs sont responsables des cas de mauvaise conduite de leurs supporters ». Le texte autorise des sanctions « tout message provocateur inadapté à un événement sportif »notamment « tout message provocateur à caractère politique, idéologique, religieux ou injurieux ».
Dans l’article 44 du règlement de sûreté et de sécurité, l’organisme qui gère les compétitions européennes de football précise également que « La diffusion ou la promotion de messages politiques par quelque moyen que ce soit ainsi que toute autre forme d’action politique à l’intérieur ou à proximité immédiate du stade sont strictement interdites avant, pendant et après le match ».
Si l’affichage de la banderole a eu lieu lors d’un match européen, il aurait également fait réagir dans le cadre d’un match de Ligue 1. Le règlement de la LFP prévoit l’interdiction d’accès aux stades aux personnes « en possession de banderoles, insignes, badges, tracts ou tout autre support ayant pour but d’être vu par des tiers à des fins politiques, idéologiques, philosophiques, injurieuses ou commerciales ou notamment à caractère raciste ou xénophobe ».
L’UEFA a rapidement fait savoir jeudi matin qu’elle n’engagerait aucune procédure contre le club parisien pour ce message pro-palestinien. « Il n’y aura pas de procédure disciplinaire puisque la banderole affichée ne peut être considérée comme provocatrice ou insultante dans ce cas précis »a déclaré son porte-parole à l’AFP. L’exemple n’interdit donc pas toutes les proclamations politiques des orateurs, mais uniquement celles jugées provocatrices ou offensantes.
Tous les clubs n’ont pas eu droit à la même clémence. Ainsi, le club écossais du Celtic Glasgow a été sanctionné à l’automne 2023 d’une amende de 17 500 euros, rappelle l’agence Associated Press, parce que ses supporters avaient brandi des centaines de drapeaux palestiniens, dont celui rouge et blanc du Front populaire de libération de la Palestine, lors d’une réunion, déjà, face auAtlético de Madrid. Un message jugé « provocation à caractère offensant »L’UEFA a statué.