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que disent les Américains, les Français et les Allemands ?

Longtemps tabou, l’utilisation d’armes occidentales pour frapper le sol russe est désormais publiquement acceptée par trois des plus grands fournisseurs d’aide militaire de l’Ukraine.

Après avoir accepté l’envoi de chars, puis d’avions de combat, l’Occident vient de franchir un nouveau palier dans le soutien militaire ukrainien face à l’agresseur russe. Emmanuel Macron a ouvert mardi la voie au recours aux armes occidentales pour frapper le sol russe : « L’Ukraine a toutes les possibilités de le faire, en vertu du droit international »a déclaré le chef de l’Etat à l’issue de sa visite d’Etat en Allemagne. « Il faut le dire clairement, elle est attaquée et peut se défendre ». Dans son article 51, la Charte des Nations Unies prévoit que chaque État peut user de ses « droit naturel de légitime défense, individuel ou collectif ». Les États-Unis et l’Allemagne ont également ouvert la voie à cette possibilité, mais avec quelques nuances.

Que dit la France ?

Pour Emmanuel Macron, cette autorisation « Il faut permettre (aux Ukrainiens) de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles »notamment grâce aux armes occidentales comme les missiles français SCALP officiellement livrés depuis juillet 2023. « Il faut leur permettre de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles (…) les sites militaires d’où l’Ukraine est attaquée »il a ajouté mardi.

Mais cela pose des limites : « Nous ne devons pas permettre que d’autres cibles en Russie et évidemment des capacités civiles soient touchées »a immédiatement précisé Emmanuel Macron afin d’éviter un « escalade » ce que craignent les chancelleries occidentales. « Si nous leur disons que vous n’avez pas le droit d’atteindre le point d’où les missiles sont tirés, en fait nous leur disons, nous vous donnons des armes mais vous ne pouvez pas vous défendre », il ajouta. La France a en effet officiellement livré depuis juillet 2023 des missiles SCALP d’une portée de 250 kilomètres. Un système de guidage permet également d’augmenter cette distance de 70 kilomètres.

Que disent les États-Unis ?

Du côté américain, un « manager qui exige l’anonymat »a déclaré jeudi que Joe Biden avait autorisé l’utilisation d’armes américaines pour « contre-attaquer dans la région de Kharkiv, afin de riposter lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer. » Une vague déclaration, probablement volontaire. La région de Kharkiv est sous l’offensive russe depuis début mai, et la ville, la deuxième du pays, est régulièrement touchée.

« Notre position sur l’interdiction de l’utilisation d’ATACMS ou de frappes profondes en Russie n’a pas changé », a ajouté le gérant. L’ATACMS peut frapper à plus de 300 kilomètres de profondeur avec une grande précision. Mercredi déjà, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, faisait allusion à un changement de position qui prend en compte « la modification (russe) de la manière de mener l’agression » cela exige « une adaptation et un ajustement ». Toutefois, les États-Unis ne souhaitent pas de frappes contre les installations pétrolières russes, afin de ne pas déstabiliser un marché pétrolier volatil.

Que dit l’Allemagne ?

L’Allemagne, qui refuse de livrer ses missiles TAURUS d’une portée de 500 kilomètres, a déclaré vendredi matin par l’intermédiaire de son porte-parole Olaf Scholz que l’Ukraine avait « le droit de se défendre contre ces attaques. Pour ce faire, il peut également utiliser les armes prévues à cet effet., « y compris ceux que nous avons livrés ». Cependant, il a glissé que « La Russie a préparé, coordonné et exécuté des attaques, en particulier dans la région de Kharkiv, à partir de positions situées dans la zone frontalière russe immédiatement adjacente. »

Ces autorisations renforceront « de manière significative notre capacité à contrer les tentatives russes de regroupement des deux côtés de la frontière », s’est félicité Serguiï Nykyforov, le porte-parole du président ukrainien Volodymyr Zelensky, devant un petit groupe de médias, dont l’AFP, ce vendredi. Cependant, l’Ukraine ne reçoit que peu de missiles occidentaux, leur utilisation est donc limitée. Afin de les remplacer, ainsi que les obus qu’elle peine à construire ou à recevoir, elle utilise désormais massivement des drones.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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