Suite à la propagation du virus de la variole du singe sur le continent africain, l’OMS a déclenché mercredi 14 août une alerte d’urgence de santé publique de portée internationale (USPI), son niveau d’alerte le plus élevé. Une décision qui vise à endiguer la propagation du virus, mais qu’est-ce que cela change concrètement ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de déclencher son alerte d’urgence de santé publique de portée internationale (USPI) à la suite d’une réunion de son comité d’urgence mercredi 14 août.
Cette décision a été prise alors que le continent africain, et plus particulièrement la République démocratique du Congo (RDC) et les pays voisins, sont confrontés à une augmentation substantielle des cas de monkeypox, également appelé Mpox, dans la région.
Les infections sont notamment causées par la nouvelle souche du virus, Clade 1b. Cette version, identifiée depuis fin 2023, a d’abord circulé au Congo avant de se propager dans une série de pays africains, dont l’Egypte, la Côte d’Ivoire et l’Ouganda, territoires jusqu’ici préservés.
Sur son site Internet, l’OMS explique qu’une urgence de santé publique de portée internationale « désigne un événement extraordinaire qui est déterminé comme constituant un risque pour la santé publique d’autres États en raison du risque international de propagation d’une maladie et peut nécessiter une action internationale coordonnée ».
Ainsi, cette alerte est déclenchée lorsque la situation est jugée « grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue ». Son déclenchement « a des implications pour la santé publique au-delà des frontières nationales de l’État affecté ». Pour limiter la propagation du virus, la situation « peut nécessiter une action internationale immédiate ».
La variole en Afrique n’est que la « pointe de l’iceberg », selon l’OMS
Jusqu’à présent, l’OMS s’est limitée à évaluer la situation en RDC et dans les pays voisins. Cependant, avec l’apparition de l’USPPI, la communauté internationale doit agir.
Mais comment ? En effet, l’annonce de l’OMS devrait permettre la mobilisation de tous les pays pour agir rapidement et concrètement afin d’endiguer la propagation du monkeypox en Afrique. Le déclenchement de l’USPPI peut en effet permettre à l’OMS d’accéder à des fonds pour des interventions d’urgence.
Dans le même temps, les pays européens doivent mobiliser leurs institutions et leurs ressources pour agir dans les pays contaminés, comme ce fut le cas lors du Covid-19 lorsque des doses de vaccin ont été envoyées en Afrique.
L’OMS doit également veiller à ce que diverses priorités soient mises en œuvre, telles que l’investissement dans les capacités de diagnostic, la réponse de santé publique et le soutien au traitement.
« L’OMS s’engage à coordonner la réponse mondiale dans les jours et les semaines à venir, en travaillant en étroite collaboration avec chaque pays touché et en tirant parti de sa présence sur le terrain, pour prévenir la transmission, traiter les personnes infectées et sauver des vies », a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse mercredi.
L’émergence d’un nouveau clade de #mpoxsa propagation rapide à l’est #RDCet les signalements de cas dans plusieurs pays voisins sont très préoccupants.
En plus des épidémies d’autres clades de mpox en RDC et dans d’autres pays d’Afrique, il est clair qu’une action internationale coordonnée… pic.twitter.com/u2DSV6fitj
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) 14 août 2024
« De nombreux membres du comité d’urgence estiment que ce qui se passe en Afrique n’est en réalité que la pointe de l’iceberg, que le défi est plus grand et qu’en raison des faiblesses du système de santé, nous n’avons pas une image complète du fardeau du Mpox », a-t-il ajouté, appelant à une surveillance accrue et soulignant le manque de vaccins.