Au lendemain de l’officialisation de son arrivée sur le banc du Stade Rennais, avec un contrat courant jusqu’en juin 2026, Jorge Sampaoli a été officiellement présenté à la presse ce mardi 12 novembre.
Le technicien argentin, qui a assisté dimanche à la déroute des Rouge et Noir face à Toulouse (0-2), affirme avoir pris la mesure de l’ampleur de sa tâche pour redresser la situation du SRFC, actuellement 13e.e de Ligue 1, avec un seul point d’avance sur la place des barrages.
Pourquoi avoir accepté de rejoindre le Stade Rennais ?
D’abord parce que c’est un grand club, ce qui me donne l’opportunité de mener un projet et d’avancer. Et parce qu’il s’agissait de construire quelque chose dans un pays où j’ai déjà passé un an et demi, dans un autre club, et que j’aime beaucoup.
Rennes a actuellement 13 anse de Ligue 1, avec un niveau de jeu assez inquiétant. Quelles seront vos priorités pour rétablir la situation ?
Les premiers objectifs sont une réelle connaissance de l’équipe et de son organisation. Nous allons essayer d’avoir une équipe beaucoup plus organisée, pour parvenir à un fonctionnement collectif qui nous permette de développer notre propre identité, avec une culture gaming. Et qu’en même temps, l’équipe retrouve la confiance nécessaire pour réussir à se sortir de cette situation inconfortable.
Vous avez assisté à la réception à Toulouse. Quelles leçons en avez-vous tiré ?
On a vu une équipe qui, logiquement, avec la transition entre deux entraîneurs… Il fallait qu’elle gagne et elle n’a pas réussi. Mais je crois qu’avec une nouvelle méthodologie, de nouvelles idées, nous pourrons désormais établir un diagnostic qui nous permettra de résoudre cette situation compliquée psychologiquement, footballistiquement et même physiquement. Si bien que l’équipe a, à court terme, de meilleures réponses que celles qu’elle avait dimanche.
« En temps de crise, il faut faire mouche »
Ce match ne vous a-t-il pas donné envie de faire demi-tour ?
Non, non, non, je suis très excité d’être ici (rires) ! J’ai un grand défi devant moi. Et je ne me contente pas d’analyser l’équipe sur le match de dimanche. Avec mon staff technique, nous avons vu beaucoup de matchs et analysé beaucoup de moments différents, que ce soit dans le jeu collectif ou individuel. Nous avons une connaissance suffisamment claire de l’équipe pour aborder le prochain match. Nous savons que nous avons désormais du temps à consacrer avec les joueurs pour développer l’idée que j’ai du jeu et nous espérons que nous aurons rapidement l’adhésion des joueurs.
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Vous étiez déjà venu au Roazhon Park avec l’OM, quels souvenirs en aviez-vous ?
A cette époque (en 2022), Rennes était dans une autre forme. On avait beaucoup entendu parler de la ferveur du peuple, de son enthousiasme, de la joie du stade. Nous, avec Marseille, n’avons pas vraiment fait notre meilleur après-midi (victoire 2-0 de Rennes).
Quel style de jeu souhaitez-vous mettre en place à Rennes ?
Tout d’abord, il faut comprendre qu’il faut identifier le vrai problème de l’équipe. Et puis, petit à petit, lui redonner confiance pour qu’elle puisse réussir à le transformer à court terme sur le terrain.
Dans la situation actuelle, la priorité n’est-elle pas finalement de travailler le mental avec le groupe ?
Oui. En temps de crise, il faut trouver la bonne note. Nous voyons une équipe qui souffre de ne pas pouvoir atteindre ses objectifs, et je dois aider cette souffrance à se transformer en confiance. Notre travail est là : consolider un groupe qui se sente plus à l’aise sur le terrain, qui puisse jouer avec plus d’énergie.
Réintégrer le top 5 et qualifier le club pour une compétition européenne, est-ce la feuille de route que nous vous avons fixée ?
C’est peut-être effectivement ce que j’espère ! Mais il faut déjà que l’équipe réussisse à être une équipe, à jouer en équipe. Redevenez compétitif. Après, on verra quelles peuvent être les ambitions. Aujourd’hui, la réalité est que cette équipe doit beaucoup s’améliorer collectivement.
« Parfois, mon comportement est excessif, mais ce sont mes gènes de compétition »
On vous a souvent décrit comme un coach au caractère volcanique. Est-ce une caricature ou la réalité ?
Ce serait bien si c’était une caricature (sourires) ! Mais je vis, je ressens le football comme ça, et c’est ma façon de le transmettre, de le montrer. Et de s’assurer que l’équipe ait toutes les cartes en main pour ne pas perdre de matches. Parfois mon comportement est excessif, mais ce sont mes gènes de compétition !
Rennes a plutôt l’image d’un club calme, à l’opposé de votre caractère. Avez-vous parlé avec les dirigeants du fait que votre arrivée pourrait créer un électrochoc ?
J’espère que nous pourrons redevenir une équipe qui provoque beaucoup d’émotion, qui inspire, qui donne le sentiment qu’à tout moment nous pouvons devenir champion ou gagner des Coupes, être compétitifs dans les compétitions européennes. Je ne veux pas que ce club change parce que j’arrive, mais parce que la ville, les gens le méritent.
Vous restez généralement dans un club pendant une courte période. A quoi est-ce dû ?
Honnêtement, mon niveau d’exigence, au bout d’un certain temps, est souvent devenu supérieur à celui des clubs dans lesquels j’ai évolué. Je crois que mes ambitions sont excessives et parfois irréalistes, irréalisables pour les clubs. Je dois m’améliorer sur cet aspect.