Qu’attend la France pour reconnaître l’État de Palestine ?
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Qu’attend la France pour reconnaître l’État de Palestine ?

Qu’attend la France pour reconnaître l’État de Palestine ?

Depuis le début de la guerre, d’une sauvagerie sans précédent, menée par l’armée israélienne contre la population, en grande partie civile, de Gaza, deux pays de l’Union européenne – l’Espagne et l’Irlande – se sont distingués par leur engagement en faveur d’une position européenne à l’égard d’Israël qui soit ni plus ni moins que conformément au droit international. Sans succès. Rappelons que les « 27 » avaient certes unanimement condamné, dans des termes très clairs, les massacres et les prises d’otages du Hamas le 7 octobre 2023. La suite a cependant été très chaotique : le président de la Commission s’est précipité à Netanyahu sans même évoquer l’exigence de respecter le droit humanitaire ; un commissaire a décidé sans concertation de couper l’aide à… l’Autorité palestinienne (alors qu’elle était directement opposée au Hamas) avant d’être rappelé à l’ordre par le chef de la diplomatie européenne ; la ministre de la Défense de la République tchèque avait même proposé à son gouvernement de quitter l’ONU, qualifiée d’« organisation qui soutient les terroristes » car son Assemblée générale avait appelé à une « trêve humanitaire immédiate », tandis que la chancelière allemande mettait en avant « le droit et même le devoir d’Israël de défendre ses habitants ».

Face à ce spectacle déplorable, qui se traduisait, à chaque vote des Nations Unies sur cette guerre, par un éclatement de l’UE entre « pour », « contre » et « abstentions », l’Espagne et l’Irlande, rejointes par la Slovénie et Malte, se sont rencontrées en marge d’un sommet à Bruxelles le 22 mars pour affirmer ensemble une position claire et juste sur la situation au Moyen-Orient. « Nous convenons que la seule façon de parvenir à une paix et une stabilité durables dans la région est de mettre en œuvre une solution à deux États, israélien et palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. sécurité », ont-ils souligné en annonçant leur décision de reconnaître l’État de Palestine.

Pourquoi la France ne fait-elle pas de même, qui était autrefois le fer de lance de la solidarité avec le peuple palestinien en Europe ? Serait-ce parce qu’« aucune grande puissance occidentale ou membre du G7 ne l’a fait » (« Le Monde ») ? Aujourd’hui que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège (non membres de l’UE) ont franchi le pas et que la Slovénie et Malte s’apprêtent à faire de même, la France se retrouve dans le dernier rang de la communauté internationale (aux côtés des Etats-Unis, du Canada, du Japon, de l’Australie, Grande-Bretagne et la majorité des membres de l’UE) sur ce sujet ô combien emblématique !

Alors que « la solution à deux États » (qui n’a officiellement jamais cessé d’être la position de Paris) fait son retour sur le devant de la scène internationale, alors que l’Assemblée générale de l’ONU vient de constater (avec 143 voix pour – dont la France) – contre 9 et 25 abstentions) que « l’État de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre » de l’ONU et « devrait donc être admis dans l’Organisation » ; et alors que le procureur de la Cour pénale internationale a déposé des demandes d’émission de mandats d’arrêt « concernant l’État de Palestine », la France privilégie son allégeance à la « famille occidentale » plutôt que sa loyauté à la cause d’une paix juste et durable dans le Moyen-Orient, qui nécessite aujourd’hui un engagement concret, fort et immédiat en faveur d’un État palestinien. Ce « Jupiter » est décidément petit.

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