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Quatrième sur les rings, Samir Aït Saïd va devoir apprendre à gérer une nouvelle frustration

Au pied du podium à Tokyo en raison d’une blessure, le Français de 34 ans a une nouvelle fois échoué dimanche dans sa quête de médaille, mais « en pleine possession de ses moyens » cette fois.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Temps de lecture : 4 min

« Désolé, c’est mon premier mot. Je m’excuse auprès de tous les Français. » Regard abattu et menton rentré, Samir Aït Saïd a livré ses premiers mots aux journalistes, dimanche 4 août, depuis la zone mixte de l’Arena Bercy. Le gymnaste français venait d’apprendre, quelques instants auparavant, que la médaille olympique – celle qu’il court après depuis plus de dix ans – lui échappe toujours.

« J’étais sous pression mais j’étais dans ma bulle, concentré. Je me sentais bien, je transpirais à peine. J’ai terminé avec la meilleure note d’exécution de la finale avec le champion olympique chinois (Yang Liu). « J’ai bien fait mon travail mais je ne suis pas sur le podium. Je suis dégoûté, je suis triste. »

La déception légitime du natif d’Antibes après la compétition contraste d’autant plus avec le grand sourire qu’il a affiché après sa performance, devant le soutien très bruyant du public français qui l’a poussé comme jamais. Mais les longues secondes qui se sont écoulées avant que la note des juges ne s’affiche – 15 000, contre 15 100 pour le Grec Petrounias, médaillé de bronze – l’avaient déjà refroidi. « J’ai été très surpris (par la note). Après, il faudra que je fasse attention à ce que je dis… Beaucoup de mes concurrents sont venus me voir pour me dire ‘désolé, je ne comprends pas’. Ça ne m’étonne même pas, je m’y étais préparé dans un coin de ma tête pour être honnête. »

Ces dernières semaines, Samir Aït Saïd travaillait dur pour augmenter sa note de difficulté de départ, avec un nouvel élément qu’il avait inventé. « Lorsqu’il l’a montré à l’entraînement sur le podium – où les gymnastes viennent toucher au préalable les agrès du plateau de compétition -, il a dû valider sa figure sauf que les juges lui ont attribué une note de difficulté trop basse par rapport à ce qu’il attendait. »« C’est un exercice très difficile, résume Hamilton Sabot, dernier médaillé français de l’épreuve individuelle masculine (bronze aux Jeux de Londres en 2012 aux barres parallèles) et consultant pour France Télévisions. Pas question donc de prendre des risques excessifs en finale par rapport à d’éventuelles erreurs d’exécution.

Avec une note de difficulté de départ (6.100) inférieure à celle de ses principaux concurrents (6.400 et 6.300), le Français n’avait pas le droit à l’erreur. Il n’en a commis aucune, mais cela n’a pas suffi pour conserver la troisième place, comme en qualifications.

« Je ne me suis jamais senti aussi puissant et aussi prêt de ma vie. Je pourrais à nouveau concourir maintenant, je ne suis même pas essoufflé ! »

Samir Aït Saïd

à franceinfo : sport

Par « fierté »Comme il le confiait avant le début de sa compétition olympique, le spécialiste des anneaux avait tout mis sur la table pour performer dans la capitale. Changement d’entraîneur en la personne de Kévin Dupuy, préparation physique renforcée avec l’aide de Christophe Keller… Dos au mur pour obtenir son billet pour les Jeux Olympiques avec l’absence de qualification de l’équipe de France masculine de gymnastique, il lui fallait enchaîner les étapes de la Coupe du monde afin de marquer suffisamment de points au classement mondial pour voir Paris. « Il a travaillé intelligemmentconfirme Hamilton Sabot. Samir a une force surnaturelle pour le commun des mortels, c’est un don. Mais en vieillissant un peu (35 ans au 1er novembre)« Vous pouvez conserver votre force, mais le tissu musculaire est plus fragile. Il lui a fallu deux fois plus d’efforts pour se préparer. »

Au sommet de sa maîtrise et de sa forme, Samir Aït Saïd va désormais devoir digérer une nouvelle forme de frustration. Car c’est la première fois qu’il était à 100% dans une finale olympique. Blessé au saut lors des Championnats d’Europe de Montpellier en 2012, il avait dû déclarer forfait pour les Jeux de Londres. En 2016, l’image de sa fracture ouverte tibia-péroné à Rio avait fait le tour du monde. C’est en partie « grâce à elle » – une manière de parler – que le public français s’était pris d’affection pour ce champion qui a peu de jambes (1,67 m) mais un cœur immense. Sa carrière en pointillés après cette énorme blessure, il était revenu de l’enfer pour être présent à Tokyo en 2021, s’imposant encore davantage comme un modèle de résilience. S’il n’y avait pas eu une blessure au biceps à l’entraînement la veille de la finale, qui sait si la médaille olympique ne serait pas déjà dans sa poche…

« Je t’ai donné ma parole que je reviendrais à Tokyo, que je reviendrais à Paris, dit-il dans la zone mixte, la colère dans la voix. Eh bien, je peux vous dire que je serai toujours là à Los Angeles en 2028. À 38 ans, l’exploit serait encore plus grand.

Cammile Bussière

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