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quatre questions sur le système censé informer les consommateurs sur l’origine des ingrédients contenus dans les produits transformés

quatre questions sur le système censé informer les consommateurs sur l’origine des ingrédients contenus dans les produits transformés

Mieux s’informer pour mieux consommer. D’ici la fin de l’année, le logo Origin’Info apparaîtra sur les emballages de certains produits alimentaires transformés, a annoncé samedi 25 mai le ministère de l’Economie dans un communiqué. Comme son nom l’indique, cette nouvelle signalétique vise à offrir « une réponse concrète et claire à une demande de tous les consommateurs : savoir d’où vient ce que l’on mange »déclare la ministre déléguée chargée de l’Entreprise, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire.

Imaginé par le collectif En Vérité, qui regroupe une soixantaine de marques du secteur agroalimentaire, ce nouveau dispositif n’est pas une loi, mais une charte dont l’objectif est de clarifier les mentions parfois trompeuses qui figurent sur les emballages. .

1 Quelles informations apparaîtront sur l’emballage ?

Dans le communiqué de Bercy, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, s’est félicité de la mise en place de cet outil, saluant un « une information synthétique, claire, lisible et harmonisée » sur ce que contiennent les produits transformés. Le logo, imaginé en bleu ou noir, propose trois modèles : le premier qui répertorie les trois principales matières agricoles du produit et leurs pays d’origine ; une autre complétée par une indication du lieu où le produit a été transformé, représenté par une petite usine ; et enfin, une version cette fois complétée par un graphique sous forme de camembert, représentant la part relative de chaque pays d’origine dans la composition du plat.

Sur une photo d’illustration représentant un plat de pâtes bolognaise, on peut lire « blé France », « tomates Italie » Et « Bœuf français ». « Nous parlons de produits primaires et non d’ingrédients »a prévenu le ministère de l’Économie, cité par Le Parisien, je me souviens de ça « La farine est un ingrédient et le blé qui la compose est son produit premier. »

Concrètement, leLes fabricants qui adhèrent à la charte du système doivent inclure « au moins l’ingrédient dépassant 50 % de la quantité (le lait pour un yaourt par exemple) et/ou le ou les ingrédients emblématiques (la fraise pour un yaourt à la fraise) »résume le site spécialisé LSA-Conso. « Et si aucun ingrédient ne dépasse le seuil de 50 %, il faudra inclure les principaux ingrédients caractéristiques (par exemple jambon et fromage pour une pizza annoncée comme jambon/fromage) ».

Enfin, « Lles membres de la démarche n’utiliseront aucune mention d’origine supranational, tel que UE, non-UE, sauf si le numéro du pays‘origine est supérieur ou égal à quatre », peut-on lire dans la charte.

2 Cet étiquetage sera-t-il obligatoire ?

Non. Le logo Origin’info ne sera pas obligatoire. De plus, l’entreprise ne sera pas obligée de figurer sur l’emballage d’un produit fabriqué par une entreprise adhérant à la charte. En effet, ces informations pourraient apparaître sur des étiquettes électroniques en rayon, sur les sites de drive des marques, ou encore être accessibles uniquement via un QR Code à déchiffrer avec le téléphone.

Dans Le Parisien, Olivia Grégoire a justifié cette possibilité en soulignant que certains ingrédients peuvent changer de pays d’origine au fil des saisons, comme les fraises dans les yaourts ou les tomates dans la sauce tomate. Le QR Code évite ainsi à l’entreprise d’avoir à « modifier régulièrement son packaging » ou « les informations sur l’emballage sont incorrectes »a noté le ministre.

Pour l’instant, 80 marques, dont plusieurs sont également membres du collectif En Vérité, qui a imaginé le dispositif, ont déjà indiqué leur participation, selon le communiqué de Bercy. Parmi ses membres figurent Fleury Michon, Bonduelle, D’Aucy, Lesieur, Panzani et Saint-Mamet, ainsi que la plupart des grands distributeurs, à l’exception d’Auchan qui attend 2025 pour mettre en œuvre cette nouveauté.

D’ici la fin de l’année, plus de 10 000 références devraient afficher Origin’Info, selon le ministère.

3 Quels effets positifs sont attendus de ce nouveau logo ?

En plus d’informer le consommateur, Origin’Info « permettra également de lutter contre certaines pratiques trompeuses, préjudiciables aux agriculteurs, comme l’utilisation parfois abusive du drapeau français alors qu’aucun ingrédient du produit ne vient de France », a en outre noté le ministère de l’Économie. Les filières agricoles attendent bel et bien « plus de transparence de la part des entreprises de transformation alimentaire, en complément des obligations réglementaires déjà existantes », précise le communiqué de Bercy.

Car, si la loi impose que la mention du pays d’origine apparaisse clairement pour les produits bruts (fruits et légumes, viande, poisson, mais aussi miel ou encore vin), l’utilisation de matières premières achetées à l’étranger par les industriels de l’agroalimentaire était parmi les raisons de la révolte des agriculteurs début 2024.

Les consommateurs réclament effectivement un étiquetage « clair, fiable, pratique et pertinent », a dévoilé en 2017 une étude CLCV réalisée avec l’INRA. L’origine des produits apparaît comme la deuxième information la plus consultée (33 %) avant l’acte d’achat, juste derrière le prix (35 %). En octobre, une étude d’En Vérité (PDF), dans lequel le collectif des professionnels de l’agroalimentaire a testé l’efficacité de son projet de logo, s’assurant en outre que « afficher l’origine des matières premières est considéré comme important pour 85% des Français, suivi de près par le lieu de transformation (82%). »

4 Et quelles sont ses limites ?

« L’initiative proposée par le gouvernement ne peut être qu’un point de départ », ont déclaré vendredi les associations CLCV, Familles Rurales, Foodwatch et UFC-Que Choisir. « Il faut porter au niveau européen une obligation d’étiqueter l’origine des produits transformés, le plus précisément possible et sur un support non dématérialisé », ont-ils déclaré dans un communiqué de presse commun. Pour CLCV, « Ce type de logo n’est utile que s’il est possible de comparer les produits entre eux. » L’association exige donc que « l’affichage du logo est obligatoire et au minimum présent sur toutes les marques pour les professionnels qui s’engagent dans la démarche. »

Enfin, les associations regrettent « une approche basée uniquement sur le volontariat. les marques ayant une politique d’approvisionnement aux origines multiples, variables ou lointaines, ne seront pas incitées à faire preuve de plus de transparence, ni à modifier leurs pratiques », ils ont plaidé, appelant a « étendre l’obligation à l’origine des autres ingrédients caractéristiques d’un aliment. »

Pour Pact’Alim, qui représente les PME et ETI du secteur agroalimentaire, il est essentiel que « cette harmonisation se fait également au niveau européen, afin de ne pas imposer de contraintes aux entreprises françaises qui ne s’appliqueraient pas à leurs concurrents et de permettre au consommateur d’avoir l’information quel que soit le pays de fabrication, notamment pour les produits importés », a déclaré l’organisation dans un communiqué.

S’exprimant devant l’Assemblée nationale le 17 mai, Marc Fesneau a en tout cas fait savoir que le sujet de l’étiquetage serait évoqué lors du prochain Conseil européen, peut-on lire sur le site de La Chaîne Parlementaire. Ce jour-là, les députés ont adopté un amendement au projet de loi d’orientation agricole visant à imposer un affichage de l’origine des produits alimentaires sous forme graphique, à compter du 1er janvier 2025. Toutefois, souligne la chaîne, cet amendement n’a pas été soutenu par le gouvernement, ce dernier craignant des problèmes de « le respect du droit européen ». Et il préfère, en attendant, le système Origin’info, sans engagement.

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